
L’étude des suites de Cauchy et des espaces complets figurait autrefois aux programmes de mathématiques du 1er cycle universitaire et des classes préparatoires scientifiques. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, ce que certains (j’en suis) peuvent déplorer. Voir à ce sujet cet échange (qui remonte à 2015) sur le site du Images des mathématiques du CNRS.
Le présent article est écrit à l’intention de celles et ceux qui souhaiteraient s’initier à ce sujet passionnant, afin d’élargir leur point de vue sur les questions d’analyse réelle.
1 – La définition de la convergence ne suffit pas
Commençons par le commencement : que signifie qu’une suite réelle est convergente ?
Définition
Une suite réelle  est dite convergente lorsqu’il existe un nombre réel
 est dite convergente lorsqu’il existe un nombre réel  tel que l’écart entre
 tel que l’écart entre  (le
 (le  ème terme de la suite
ème terme de la suite  et
 et  devient arbitrairement petit, à partir d’un certain rang.
 devient arbitrairement petit, à partir d’un certain rang.
En symboles :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\begin{array}{c}\exists L\in\mathbb{R};\thinspace\forall\epsilon>0,\exists N\in\mathbb{N};\thinspace\forall n\in\mathbb{N},\\n\geqslant N\Rightarrow\left|u_{n}-L\right|\leqslant\epsilon\\\end{array}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b9e13d7a27be356d7549f5de732f771e_l3.png)
On peut prouver l’unicité d’un tel nombre  (voir l’encadré ci-dessous). En cas d’existence, on dit que
 (voir l’encadré ci-dessous). En cas d’existence, on dit que  est la limite de la suite
 est la limite de la suite  qu’on note au choix
 qu’on note au choix  ou bien
 ou bien 
Unicité de la limite (cliquer pour déplier / replier)
Supposons que la suite  converge vers
 converge vers  et vers
 et vers 
Etant donné  il existe un couple
 il existe un couple  d’entiers naturels tel que :
 d’entiers naturels tel que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\begin{array}{cc}\forall k\geqslant N, & \left|u_{k}-L\right|\leqslant\frac{\epsilon}{2}\\\\\forall k\geqslant N', & \left|u_{k}-L'\right|\leqslant\frac{\epsilon}{2}\end{array}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ac8269e1d14218374629c660d03c5be7_l3.png)
 on voit donc avec l’inégalité triangulaire que :
 on voit donc avec l’inégalité triangulaire que :      
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall\epsilon>0,\thinspace\left|L-L'\right|\leqslant\epsilon\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c0e9e693287f4929b363892a5a22e99e_l3.png)
 
Un constat s’impose :
Si l’on veut établir la convergence d’une suite réelle, en appliquant strictement la définition, alors il faut connaître à l’avance la valeur de la limite.
Dans certains cas simples, ce n’est pas gênant …
Exemple 1
Supposons qu’on veuille établir la convergence de la suite de terme général :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{n}=\sqrt{n^{2}+4n}-n\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4fde8bb5e42b6589ed95f3702840fec6_l3.png)
On commence par ré-écrire cette expression sous une forme plus maniable.
Pour tout  :
 :
      
 lorsque
 lorsque  est grand. On devine ainsi que cette suite doit converger vers
 est grand. On devine ainsi que cette suite doit converger vers  
Il reste à établir cela rigoureusement, en utilisant la définition de la convergence.
On se donne un réel  et l’on tâche de montrer que :
 et l’on tâche de montrer que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|u_{n}-2\right|\leqslant\epsilon\quad\text{dès que }n\text{ est assez grand}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5d918863f83f7bfe23a9524a3873cece_l3.png)
 tel que la condition
 tel que la condition  suffise pour garantir
 suffise pour garantir  
On peut observer que :
      
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\underbrace{2+n}_{\geqslant n}+\underbrace{\sqrt{n^{2}+4n}}_{\geqslant n}\geqslant2n\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5e3dd487881f9ed6e72105964e1da4d6_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|u_{n}-2\right|\leqslant\frac{2}{n}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-369ad3f6a4822bc652efcb6bf5829372_l3.png)
 un entier plus grand que
 un entier plus grand que  par exemple :
 par exemple :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[N=\left\lceil \frac{2}{\epsilon}\right\rceil\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1c90b763ca2d3eb18f912b08a3ce528a_l3.png)
 désignant la partie entière par excès du réel
 désignant la partie entière par excès du réel  
On constate que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[n\geqslant N\Rightarrow\left|u_{n}-2\right|\leqslant\epsilon\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8ad37b6461bcbb17cd22547c554b0681_l3.png)
Mais en général, les choses ne sont pas aussi simples …
Exemple 2
Considérons maintenant la suite de terme général :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{n}=\sum_{k=0}^{n}\frac{\cos\left(k^{2}\right)}{2^{k}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-66fce1e68980e95ca94878441ea9cde4_l3.png)
 n’est pas évidente.
 n’est pas évidente.
Et à supposer qu’elle converge, la valeur de sa limite n’est pas claire non plus …
L’idéal serait un outil permettant d’affirmer la convergence d’une suite, mais sans qu’il soit nécessaire de deviner à l’avance la limite.
Bonne nouvelle : cet outil existe !
Il a été indépendamment découvert / inventé par B. Bolzano et A-L. Cauchy, dans la première moitié du XIXème siècle.


2 – Le critère de Cauchy
Définition
Une suite réelle  est de Cauchy lorsque l’écart entre deux termes devient arbitrairement petit à partir d’un certain rang.
 est de Cauchy lorsque l’écart entre deux termes devient arbitrairement petit à partir d’un certain rang.
En symboles :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\begin{array}{c}\forall\epsilon>0,\exists N\in\mathbb{N},\forall\left(p,q\right)\in\mathbb{N}^{2},\\\left(p\geqslant N\text{ et }q\geqslant N\right)\Rightarrow\left|u_{p}-u_{q}\right|\leqslant\epsilon\end{array}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bebcf41bf3a8ede8ceab4dd2f59afed6_l3.png)
On peut reformuler cette condition sous la forme :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{{p\rightarrow\infty\atop q\rightarrow\infty}}\left(u_{p}-u_{q}\right)=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-30da8c3c0798857c246ec4912b095127_l3.png)
Il est facile de voir que :
Proposition
Toute suite réelle convergente est de Cauchy.
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Soit  une suite réelle convergente, de limite
 une suite réelle convergente, de limite  Etant donné
 Etant donné  il existe
 il existe  tel que :
 tel que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall k\geqslant N\Rightarrow\left|u_{k}-L\right|\leqslant\frac{\epsilon}{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a1e323467fbd3584761c65c5661233c7_l3.png)
 et
 et  :
 :
      
 est de Cauchy.
 est de Cauchy.
Mais le plus intéressant réside dans la réciproque, que nous admettrons dans cet article :
Théorème (critère de Cauchy)
Toute suite réelle de Cauchy est convergente.
Dans son cours d’analyse de 1821, Cauchy considérait que le critère qui porte aujourd’hui son nom était clairement équivalent à la convergence. Pourtant, il n’y avait là rien d’évident … mais surtout : le concept précis de nombre réel n’avait pas encore été défini ! Il fallait pour cela attendre encore quelques décennies.
C’est principalement à Georg Cantor , mais aussi à Eduard Heine et Charles Meray que revient le mérite d’avoir élaboré, à la fin du XIXème siècle, une construction rigoureuse du corps des réels et d’avoir, par là-même, fourni une démonstration de l’équivalence entre la définition de la convergence et le critère de Cauchy.
Les détails d’une telle construction sont brièvement évoqués dans le lexique mathématique.
Reprenons la suite  définie à la fin de la section précédente :
 définie à la fin de la section précédente :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\in\mathbb{N},\thinspace S_{n}=\sum_{k=0}^{n}\frac{\cos\left(k^{2}\right)}{2^{k}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-eebaf4d2a126f74fe09d3952b8869178_l3.png)
Pour tout couple  tel que
 tel que  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{q}-S_{p}=\sum_{k=p+1}^{q}\frac{\cos\left(k^{2}\right)}{2^{k}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-79ca42ac8bcbb0cb9cd938cd20c519e9_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|S_{q}-S_{p}\right|\leqslant\sum_{k=p+1}^{q}\frac{\left|\cos\left(k^{2}\right)\right|}{2^{k}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f381884bdf45e074d43cdcec758eb906_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|S_{q}-S_{p}\right|\leqslant\sum_{k=p+1}^{q}\frac{1}{2^{k}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d6defe02ef88c35c69729746aeb0f8af_l3.png)
      
 arbitrairement petit, dès que
 arbitrairement petit, dès que  sont assez grands.
 sont assez grands.
Bref, la suite  est de Cauchy et donc, elle converge (mais on ne sait pas trop vers quoi).
 est de Cauchy et donc, elle converge (mais on ne sait pas trop vers quoi).
Cet exemple se généralise largement : voir la section 7.

Avant de quitter cette section, signalons une confusion fréquente.
Pour une suite réelle  le fait que
 le fait que  soit de Cauchy n’est pas équivalent à
 soit de Cauchy n’est pas équivalent à
 ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall p\in\mathbb{N}^{\star},\thinspace\lim_{n\rightarrow\infty}\left(u_{n+p}-u_{n}\right)=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-80f049b2ed2395df985b05d42bbda69f_l3.png)
Par exemple, la suite de terme général :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[H_{n}=\sum_{k=1}^{n}\frac{1}{k}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1e9e62ff52597157f7ef82d4b070212a_l3.png)
 mais elle n’est pas de Cauchy. En effet :
 mais elle n’est pas de Cauchy. En effet :
- d’une part, en notant  la constante d’Euler, pour tout la constante d’Euler, pour tout fixé, on a lorsque fixé, on a lorsque : :
 donc :![Rendered by QuickLaTeX.com \begin{equation*}\begin{split}0<H_{n+p}-H_{n} & = \ln\left(n+p\right)+\gamma+o\left(1\right)-\left[\ln\left(n\right)+\gamma+o\left(1\right)\right]\\ & = \ln\left(1+\frac{p}{n}\right)+o\left(1\right) \end{split}\end{equation*}](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1de15467514ab4c3caa3a6eff09dd3ce_l3.png) ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{n\rightarrow\infty}\left(H_{n+p}-H_{n}\right)=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1de0f3625b18d1cef0a8b36862f7e9c5_l3.png) 
- et d’autre part, pour tout  : :![Rendered by QuickLaTeX.com \[H_{2n}-H_{n}=\sum_{k=n+1}^{2n}\frac{1}{k}>\frac{1}{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a81dfaefe97d22f18f23d9f92114acb6_l3.png) 
3 – Limite monotone
L’énoncé suivant, qui est admis en fin de lycée, est très utile. C’est le théorème de la limite monotone, en abrégé TLM :
TLM
Toute suite réelle, croissante et majorée, est convergente.
Bien entendu, toute suite réelle décroissante et minorée est aussi convergente (on le voit aussitôt en appliquant le TLM à la suite opposée).
Comme expliqué plus haut, le critère de Cauchy permet de prouver la convergence (éventuelle) d’une suite réelle, sans avoir à connaître sa limite à l’avance. Le TLM présente visiblement le même avantage. On pourrait donc penser que, tous comptes faits, le critère de Cauchy est un gadget superflu. C’est inexact, pour deux raisons :
- Contrairement au critère de Cauchy qui donne une condition nécessaire et suffisante de convergence (c’est d’ailleurs le sens du mot critère) — le TLM ne donne qu’une condition suffisante (et non nécessaire) de convergence. Par exemple, la suite de terme général  converge vers 0, mais n’est monotone à partir d’aucun rang. converge vers 0, mais n’est monotone à partir d’aucun rang.
- Le TLM repose sur le théorème de la borne supérieure, qui repose sur le critère de Cauchy.
Théorème (de la borne supérieure)
Toute partie non vide et majorée de  possède une borne supérieure (c’est-à-dire un plus petit majorant).
 possède une borne supérieure (c’est-à-dire un plus petit majorant).
La preuve de ce résultat est reportée en annexe. Pour le moment, démontrons le TLM.
Preuve du TLM (cliquer pour déplier / replier)
Soit  une suite réelle croissante et majorée. L’ensemble
 une suite réelle croissante et majorée. L’ensemble  est une partie de
 est une partie de  non vide et majorée, donc possède une borne supérieure
 non vide et majorée, donc possède une borne supérieure 
Etant donné  le réel
 le réel  est le plus petit majorant de
 est le plus petit majorant de  donc
 donc  n’est pas un majorant de cet ensemble. Ceci signifie qu’il existe un élément de
 n’est pas un majorant de cet ensemble. Ceci signifie qu’il existe un élément de  strictement supérieur à
 strictement supérieur à 
Autrement dit :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\exists N\in\mathbb{N};\thinspace L-\epsilon<u_{N}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1663408d8d84b286aba72936d0c5e05f_l3.png)
Mais d’une part,  est croissante donc
 est croissante donc  pour tout
 pour tout 
Et d’autre part,  (et a fortiori
 (et a fortiori  ) pour tout
) pour tout  puisque
 puisque  est un majorant de
 est un majorant de  Ainsi :
 Ainsi :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\geqslant N,\thinspace\left|u_{n}-L\right|\leqslant\epsilon\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d3b9b6cde50f96f0875ab32352e6908a_l3.png)
On a prouvé que toute suite réelle croissante et majorée, converge vers la borne supérieure de l’ensemble de ses termes.
4 – Le théorème du point fixe de Picard
Vous avez peut-être déjà observé, en jouant avec une calculette, qu’en partant d’un quelconque nombre strictement positif et en appuyant plusieurs fois de suite sur la touche racine carrée, la valeur affichée semble converger vers 1.
L’illustration dynamique ci-dessous permet de visualiser ce phénomène.
Illustration dynamique
Le graphe rouge est celui de la fonction racine carrée. La droite bleue est la première bissectrice, d’équation 
Le slider permet de choisir un nombre positif  En pressant plusieurs fois sur le bouton SQRT on déclenche le calcul des premiers termes de la suite définie par :
 En pressant plusieurs fois sur le bouton SQRT on déclenche le calcul des premiers termes de la suite définie par :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{0}=s\qquad\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n+1}=\sqrt{u_{n}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-84f76cfd6cf70d7fcfeb03b007b012c4_l3.png)
La dernière valeur calculée est affichée sous le slider. C’est l’abscisse du petit spot vert, visible à l’extrémité de la ligne polygonale blanche.
Les boutons ZIN et ZOUT permettent d’effectuer un zoom avant / arrière.
Une pression sur RESET remet tous les paramètres à leurs valeurs d’origine.
On verra, en fin de section, comment traiter cet exemple de manière directe ou bien comme cas particulier du théorème de Picard ci-dessous.
Considérons un intervalle  non trivial (c’est-à-dire de longueur non nulle), une application
 non trivial (c’est-à-dire de longueur non nulle), une application  et un réel
 et un réel 
On peut définir une suite en itérant  à partir de
 à partir de  Cela consiste à poser :
 Cela consiste à poser :
 (✯)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\left\{ \begin{array}{c}u_{0}=s\\\\\forall n\in\mathbb{N},u_{n+1}=f\left(u_{n}\right)\end{array}\right.}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-19876a747ffd66b73b47f6b3ec7e34f7_l3.png)
➡ Une telle suite n’a aucune raison de converger, même si  est continue. Par exemple, si l’on choisit :
 est continue. Par exemple, si l’on choisit :
![Rendered by QuickLaTeX.com f:\left[0,1\right]\rightarrow\left[0,1\right],\thinspace t\mapsto1-t](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5b3916c072c00ddd976578d68a995930_l3.png) 
![Rendered by QuickLaTeX.com s\in\left[0,1\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-698192d5d838fd5dc67160175037616c_l3.png) tel que tel que 
alors, pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{n}=\left\{ \begin{array}{cc}s & \text{si }n\text{ est pair}\\1-s & \text{sinon}\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-411369c5acc514ea3afc9673e614ce31_l3.png)
➡ Si la suite  converge, sa limite dépend en général du choix de
 converge, sa limite dépend en général du choix de  Considérons par exemple :
 Considérons par exemple :
Dans ce cas (peu passionnant, j’en conviens), la suite  est constante (donc convergente !) et sa limite est
 est constante (donc convergente !) et sa limite est 
➡ La nature (convergence ou divergence) de la suite  peut dépendre de
 peut dépendre de  C’est par exemple le cas lorsque :
 C’est par exemple le cas lorsque : 
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[f:\left[0,+\infty\right[\rightarrow\left[0,+\infty\right[,\thinspace t\mapsto t^{2}+\frac{1}{4}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-403084f5796c466f3e43316cbdb5a44d_l3.png)
 converge vers
 converge vers  si
 si ![Rendered by QuickLaTeX.com s\in\left[0,\frac{1}{2}\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8d3042963b1733762c95e884c9bc897b_l3.png) et qu’elle diverge vers
 et qu’elle diverge vers  si
 si  
Toutefois, et moyennant des hypothèses convenables, on peut garantir que :
- la suite  converge, quelle que soit la valeur de converge, quelle que soit la valeur de 
- sa limite est indépendante de  
Théorème (Picard)
Soit  un intervalle fermé non trivial.
 un intervalle fermé non trivial.
Si  est contractante, alors :
 est contractante, alors :
 possède un unique point fixe possède un unique point fixe 
- pour tout  la suite la suite définie par (✯) converge vers définie par (✯) converge vers 
Expliquons d’abord le vocabulaire :
➡ l’hypothèse  fermé signifie que, pour toute suite convergente à termes dans
 fermé signifie que, pour toute suite convergente à termes dans  la limite de cette suite appartient à
 la limite de cette suite appartient à 
➡ l’hypothèse  contractante signifie qu’il existe
 contractante signifie qu’il existe ![Rendered by QuickLaTeX.com r\in\left]0,1\right[](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e68e6e1be2465da4ba42a2f9b401161e_l3.png)
tel que :
 ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall\left(x,x'\right)\in I^{2},\thinspace\left|f\left(x\right)-f\left(x'\right)\right|\leqslant r\left|x-x'\right|\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-9e52b8f7bab3e336372da8e93e8aa54f_l3.png)
➡ un point fixe de  est un réel
 est un réel  vérifiant
 vérifiant 
La preuve ci-dessous repose sur la complétude de  c’est-à-dire sur le fait que toute suite réelle de Cauchy est convergente.
 c’est-à-dire sur le fait que toute suite réelle de Cauchy est convergente.
Preuve du théorème de Picard (cliquer pour déplier / replier)
Si  et
 et  sont des points fixes de
 sont des points fixes de  alors :
 alors :
      
 ce qui impose
 ce qui impose  L’unicité d’un point fixe pour
 L’unicité d’un point fixe pour  est établie.
 est établie.
Montrons simultanément l’existence d’un point fixe pour  et le fait que toute suite définie par itération de
 et le fait que toute suite définie par itération de  converge vers cette valeur.
 converge vers cette valeur.
Soit  et soit
 et soit  la suite définie par les relations :
 la suite définie par les relations :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\{ \begin{array}{c}u_{0}=s\\\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n+1}=f\left(u_{n}\right)\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-9b729972c686a572bd1d2b8d8c4f2e97_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|u_{n+1}-u_{n}\right|\leqslant r^{n}\left|u_{1}-u_{0}\right|\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-48fbae1da5d41f1fc4a68b15d3c1b072_l3.png)
C’est visiblement le cas pour  0.
0.
Et si cette inégalité est vraie pour un certain  alors :
 alors :
      
Maintenant, considérons deux entiers naturels  tels que
 tels que  Alors :
 Alors :
      
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\left|u_{q}-u_{p}\right|\leqslant A\thinspace r^{p}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-238c41578fa81f2e58ca9207b30f8933_l3.png)
 .
.
Comme la suite géométrique  converge vers 0, alors étant donné
 converge vers 0, alors étant donné  il existe certainement un entier naturel
 il existe certainement un entier naturel  tel que :
 tel que : 
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall p\geqslant N,\thinspace r^{p}\leqslant\frac{\epsilon}{A}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6668cbd762c25f63c047e15b4c8960a6_l3.png)
 pour qu’on ait :
 pour qu’on ait :  
La suite  est donc de Cauchy.
 est donc de Cauchy.
Elle converge vers un certain réel  qui appartient à
 qui appartient à  puisque
 puisque  est fermé.
 est fermé.
Le caractère contractant de  entraînant sa continuité, on peut passer à la limite dans l’égalité
 entraînant sa continuité, on peut passer à la limite dans l’égalité  ce qui donne
 ce qui donne 
Revenons maintenant à l’exemple de la racine carrée, évoqué au début de cette section.
Pour cet exemple simple, l’usage du théorème de Picard ne s’impose pas. En effet :
- chacun des intervalles ![Rendered by QuickLaTeX.com \left[0,1\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-beb10f64e7f6b1b271629e3a8291d2e5_l3.png) et et est stable par est stable par 
- pour tout ![Rendered by QuickLaTeX.com t\in\left[0,1\right],\thinspace\sqrt{t}\geqslant t](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-24c00a81f4f24bcdfb8bdb068d9608c5_l3.png) 
- pour tout    
Il en résulte que la suite définie par
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{0}=s>0\qquad\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n+1}=\sqrt{u_{n}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6e76f407849a06bde85f326e85c8ca71_l3.png)
- croissante et majorée par 1, si ![Rendered by QuickLaTeX.com s\in\left]0,1\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-76f36af3d615301fee546aa19a7095b7_l3.png) 
- décroissante et minorée par  si si 
Elle converge donc dans tous les cas, et sa limite  vérifie la condition
 vérifie la condition  (obtenue en passant à la limite dans la formule de récurrence).
 (obtenue en passant à la limite dans la formule de récurrence).
Comme  (une suite croissante dont le premier terme est strictement positif ne peut pas converger vers 0, une suite minorée par 1 non plus), alors
 (une suite croissante dont le premier terme est strictement positif ne peut pas converger vers 0, une suite minorée par 1 non plus), alors 
Cela dit, on peut tout de même faire intervenir le théorème de Picard, ce qui apporte un éclairage un peu différent sur la même question.
Pour tout couple  de réels tels que
 de réels tels que  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|\sqrt{x'}-\sqrt{x}\right|=\frac{\left|x'-x\right|}{\sqrt{x'}+\sqrt{x}}\leqslant\frac{1}{\sqrt{2}}\left|x'-x\right|\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4fe9ddd8b759299140cb26a10df6590e_l3.png)
 est stable par racine carrée. L’application
 est stable par racine carrée. L’application  vérifie donc la condition
 vérifie donc la condition  avec
 avec ![Rendered by QuickLaTeX.com r=\frac{1}{\sqrt{2}}\in\left]0,1\right[.](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ca721ae0811c53c9ce20b1248949fc8d_l3.png) 
Ainsi, pour  la suite converge vers 1 (l’unique point fixe de
 la suite converge vers 1 (l’unique point fixe de 
Et si ![Rendered by QuickLaTeX.com s\in\left]0,\frac{1}{2}\right[,](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a0e38c0e5b4062bdbfaefce0697aff00_l3.png) alors il existe un entier
 alors il existe un entier  tel que
 tel que  car, dans le cas contraire, on aurait :
 car, dans le cas contraire, on aurait :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n+1}\geqslant\sqrt{2}u_{n}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-be0fff21a02f25ba6bbda15ba3ffb293_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n}\geqslant\left(\sqrt{2}\right)^{n}s\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-9c1769122f5e1fa13ac2abf8ca06ac93_l3.png)
 alors qu’elle est à valeurs dans
 alors qu’elle est à valeurs dans ![Rendered by QuickLaTeX.com \left[0,1\right]).](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-eb116a3c350b65ebce0c2fe7363e6e12_l3.png) L’intervalle
 L’intervalle  est donc attracteur (ce qui signifie qu’il contient tous les termes de la suite
 est donc attracteur (ce qui signifie qu’il contient tous les termes de la suite  à partir d’un certain rang). On est donc ramené, après un certain nombre d’itérations, au cas où
 à partir d’un certain rang). On est donc ramené, après un certain nombre d’itérations, au cas où  
5 – Espaces métriques complets
Les notions de suite convergente et de suite de Cauchy ont été définies dans le contexte des nombres réels.
Ce cadre peut être considérablement élargi, en remplaçant  et la valeur absolue par un ensemble abstrait
 et la valeur absolue par un ensemble abstrait  et une distance
 et une distance  sur
 sur  .
.
Définition 3
Un espace métrique est un ensemble  sur lequel on a défini une distance, c’est-à-dire une application
 sur lequel on a défini une distance, c’est-à-dire une application  vérifiant les conditions suivantes :
 vérifiant les conditions suivantes :


 
 
(1)
(2)
(3)
La condition (1) exprime la symétrie de l’application  .
.
La condition (2) est appelée inégalité triangulaire.
La condition (3) est appelée « condition de séparation ».
➡ Une suite  à termes dans
 à termes dans  est dite convergente lorsqu’il existe un élément
 est dite convergente lorsqu’il existe un élément  de
 de  tel que :
 tel que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\begin{array}{c}\forall\epsilon>0,\thinspace\exists N\in\mathbb{N};\thinspace\forall n\in\mathbb{N},\\n\geqslant N\Rightarrow d\left(u_{n},L\right)\leqslant\epsilon\end{array}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d6112a5dfec12964a2e29138149f7f3c_l3.png)
➡ Elle est dite de Cauchy lorsque :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\begin{array}{c}\forall\epsilon>0,\thinspace\exists N\in\mathbb{N};\thinspace\forall\left(p,q\right)\in\mathbb{N}^{2},\\\left(p\geqslant N\text{ et }q\geqslant N\right)\Rightarrow d\left(u_{p},u_{q}\right)\leqslant\epsilon\end{array}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c93b8214278a0453c2212146fe5b3bcd_l3.png)
On peut montrer que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{u\text{ convergente}\underset{1}{\Rightarrow}u\text{ de Cauchy}\underset{2}{\Rightarrow}u\text{ bornée}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-9561adcf2d9b235961fae26797d7037e_l3.png)
Pour la réciproque de l’implication n° 2, c’est vite vu : il suffit de reprendre la suite réelle de terme général  Cette suite est bornée mais n’est pas de Cauchy, puisque l’écart entre
 Cette suite est bornée mais n’est pas de Cauchy, puisque l’écart entre  et
 et  est égal à 2 lorsque
 est égal à 2 lorsque  sont de parités contraires (cet écart ne devient donc pas arbitrairement petit à partir d’un certain rang).
 sont de parités contraires (cet écart ne devient donc pas arbitrairement petit à partir d’un certain rang).
Pour l’implication n° 1, c’est plus subtil. On ne pourra pas trouver de contre-exemple dans  … car, comme on l’a admis dans cet article : toute suite réelle de Cauchy est convergente !
 … car, comme on l’a admis dans cet article : toute suite réelle de Cauchy est convergente !
Un exemple de suite de Cauchy divergente
Notons  l’espace vectoriel des applications continues de
 l’espace vectoriel des applications continues de ![Rendered by QuickLaTeX.com \left[0,1\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-beb10f64e7f6b1b271629e3a8291d2e5_l3.png) dans
 dans  .
.
Munissons  de la « norme 1 » :
 de la « norme 1 » :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall f\in E,\:\left\Vert f\right\Vert =\int_{0}^{1}\left|f\left(t\right)\right|\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4ec4523358b555c4e801ca9ce9f547fa_l3.png)
 notons
 notons  l’application définie par :
 l’application définie par :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[f_{n}\left(t\right)=\left\{ \begin{array}{cc}1 & \text{si }t\in\left[0,\frac{1}{2}\right]\\\\0 & \text{si }t\in\left[\frac{1}{2}+\frac{1}{n},1\right]\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6d6afecd8d8b4fb67d657053305a4472_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \left[\frac{1}{2},\frac{1}{2}+\frac{1}{n}\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e200428b3deb68f1dc84fe9846b35bfe_l3.png) est affine.
 est affine.

La suite  est de Cauchy car si
 est de Cauchy car si  :
 : 
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \left\Vert f{q}-f_{p}\right\Vert =\int_{\frac{1}{2}}^{\frac{1}{2}+\frac{1}{p}}\,\left|f_{q}\left(t\right)-f_{p}\left(t\right)\right|\,dt\leqslant\frac{1}{p}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-be66ba72eb2af618bceac59e80f754bf_l3.png)
 pour cette norme).
 pour cette norme).
En effet, dans le cas contraire, en notant  la limite, on aurait :
 la limite, on aurait :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{n\rightarrow\infty}\,\left(\int_{0}^{\frac{1}{2}}\,\left|f\left(t\right)-1\right|\,dt+\int_{\frac{1}{2}}^{\frac{1}{2}+\frac{1}{n}}\,\left|f\left(t\right)-f_{n}\left(t\right)\right|\,dt+\int_{\frac{1}{2}+\frac{1}{n}}^{1}\,\left|f\left(t\right)\right|\,dt\right)=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d9b6c78449a90927444d3dae567db405_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{0}^{\frac{1}{2}}\,\left|f\left(t\right)-1\right|\,dt=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4c80b28a25c57adc752733728433f9f7_l3.png)
 :
 : ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left[0,\frac{1}{2}\right],\,f\left(t\right)=1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-455d4497f8492148078daf70d91d0a7f_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{n\rightarrow\infty}\,\int_{\frac{1}{2}+\frac{1}{n}}^{1}\,\left|f\left(t\right)\right|\,dt=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e567edb93a2a3d4456473221afcd26d8_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{\frac{1}{2}}^{1}\,\left|f\left(t\right)\right|\,dt=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-76db892617c1e31ea3dbc2916a1e839e_l3.png)
 :
 : ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left[\frac{1}{2},1\right],\,f\left(t\right)=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-cc951058874331cd1b51a64364a12c84_l3.png)
 et
 et  sont incompatibles (on aurait simultanément
 sont incompatibles (on aurait simultanément  et
 et  ) et cette contradiction montre la divergence de la suite
) et cette contradiction montre la divergence de la suite  
Définition
L’espace métrique  est dit complet si toutes ses suites de Cauchy convergent.
 est dit complet si toutes ses suites de Cauchy convergent.
Ainsi  est complet pour la distance usuelle (valeur absolue de la différence).
 est complet pour la distance usuelle (valeur absolue de la différence).
Tout  espace vectoriel normé
espace vectoriel normé  (
 ( evn en abrégé) est, de façon naturelle, un espace métrique pour la distance induite par la norme :
evn en abrégé) est, de façon naturelle, un espace métrique pour la distance induite par la norme :  On dit que
 On dit que  est un espace de Banach lorsqu’il est complet pour cette distance.
 est un espace de Banach lorsqu’il est complet pour cette distance.

On peut montrer que tout  espace vectoriel de dimension finie, muni d’une norme quelconque, est un espace de Banach. Quant aux espaces normés de dimension infinie, certains sont complets et d’autre pas. Nous n’approfondirons pas davantage ce vaste sujet, du moins pas dans cet article.
espace vectoriel de dimension finie, muni d’une norme quelconque, est un espace de Banach. Quant aux espaces normés de dimension infinie, certains sont complets et d’autre pas. Nous n’approfondirons pas davantage ce vaste sujet, du moins pas dans cet article.
6 – Le petit théorème de Baire
Dans cette section, on s’intéresse à un exemple de théorème qui repose principalement sur la complétude d’un espace métrique. Il s’agit d’une généralisation du célèbre théorème des segments emboîtés.
Théorème (des fermés emboîtés)
Soit  un espace métrique complet et soit
 un espace métrique complet et soit  une suite décroissante de fermés non vides dont le diamètre tend vers 0.
 une suite décroissante de fermés non vides dont le diamètre tend vers 0.
Alors  est un singleton.
 est un singleton.
Ce résultat est aussi connu sous le nom de « petit théorème de Baire » (pour le grand théorème de Baire, voir un autre article … à paraître).
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
On construit une suite  telle que
 telle que  C’est possible puisque chaque
 C’est possible puisque chaque  est non vide.
 est non vide.
Comme la suite  est décroissante (pour l’inclusion), alors pour tout
 est décroissante (pour l’inclusion), alors pour tout  la suite tronquée
 la suite tronquée  est à termes dans
 est à termes dans  Il en résulte :
 Il en résulte :
- d’une part, que pour tout  : :
 La suite![Rendered by QuickLaTeX.com \[q\geqslant p\Rightarrow d\left(x_{p},x_{q}\right)\leqslant\text{diam}\left(F_{p}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-60073c3f54118d61b23b2376aa253cc3_l3.png)  est donc de Cauchy. Comme est donc de Cauchy. Comme est complet, elle converge. Notons est complet, elle converge. Notons sa limite. sa limite.
- d’autre part que, pour tout  : : puisque puisque est fermé. est fermé.
Ainsi :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lambda\in\bigcap_{p=0}^{\infty}F_{p}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a947c50927bd3085c8e2a2a29e02f8c0_l3.png)
Pour finir, si  appartient à cette intersection, alors pour tout
 appartient à cette intersection, alors pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[d\left(\lambda,\mu\right)\leqslant\text{diam}\left(F_{p}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-13569c8814531716630c6ca217c01bf3_l3.png)
 et donc que
 et donc que  
7 – Convergence absolue
Le résultat suivant concernant les séries numériques est fondamental :
Théorème
Soit  une suite réelle. Si la série
 une suite réelle. Si la série  converge, alors la série
 converge, alors la série  converge aussi.
 converge aussi.
Lorsque la série  converge, la série
 converge, la série  est dite absolument convergente.
 est dite absolument convergente.
Le théorème se reformule donc ainsi : toute série réelle absolument convergente est convergente.
Ce résultat est conséquence de la complétude de 
Mais d’abord nous allons en donner une preuve qui, si l’on n’y prête pas garde, pourrait laisser croire le contraire.
Preuve 1 (cliquer pour déplier / replier)
Pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{n}\leqslant\left|u_{n}\right|\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7253ed91586b87726a4c0aae544278dc_l3.png)
Cependant :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[0\leqslant u_{n}+\left|u_{n}\right|\leqslant2\left|u_{n}\right|\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-fc9d2ee530e30a36bbe4fc005ce898f8_l3.png)
Comme la série  converge, la principe de comparaison montre que la série
 converge, la principe de comparaison montre que la série  converge aussi.
 converge aussi.
Finalement, la série  converge, en tant que différence de deux séries convergentes.
 converge, en tant que différence de deux séries convergentes.
Preuve 2 (cliquer pour déplier / replier)
Il s’agit de montrer que la suite de terme général  converge.
 converge.
On sait, par hypothèse, que la suite de terme général  converge.
 converge.
D’après l’inégalité triangulaire, pour tout  tel que
 tel que  :
 :
      
Or, étant donné  il existe
 il existe  tel que pour tout
 tel que pour tout  et tout
 et tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[T_{q}-T_{p}\leqslant\epsilon\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-65138c3bafb46c20ca0d033a6281b4c9_l3.png)
 est de Cauchy. Donc, sous les mêmes conditions :
 est de Cauchy. Donc, sous les mêmes conditions :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|S_{q}-S_{p}\right|\leqslant\epsilon\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7f88ed9a7e29ca7a636ad37881bffeef_l3.png)
 est de Cauchy, donc convergente, puisque
 est de Cauchy, donc convergente, puisque  est complet.
 est complet.
➡ La preuve 1 est indéniablement meilleure sur le plan de la concision. Elle présente, en outre, l’avantage d’être accessible, même si l’on ne dispose pas du critère de Cauchy.
Mais attention, cette preuve utilise le principe de comparaison pour les séries à termes positifs, qui repose sur le TLM, qui s’appuie à son tour sur le théorème de la borne supérieure, qui repose enfin sur le critère de Cauchy (ouf).
Donc, même si le critère de Cauchy n’apparaît pas explicitement dans la preuve 1, il est tout de même bien présent.
➡ Quant à la preuve 2, son intérêt est double :
- elle montre bien la connection entre suites de Cauchy et convergence absolue (sans rien camoufler),
- elle se généralise sans effort supplémentaire aux séries à termes dans un espace de Banach.
Revenons une dernière fois à l’exemple de la série 
Il suffit, pour justifier sa convergence d’écrire que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\in\mathbb{N},\;\left|\frac{\cos\left(n^{2}\right)}{2^{n}}\right|\leqslant\frac{1}{2^{n}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-fed7eab24a24d809fd95c1aa0baa8b19_l3.png)
 converge, le principe de comparaison assure que série
 converge, le principe de comparaison assure que série  est absolument convergente, donc convergente.
 est absolument convergente, donc convergente.
Pour conclure cette section, ajoutons qu’étant donné un  -evn
-evn  les assertions :
 les assertions :
 est complet est complet
- dans  toute série ACV est convergente toute série ACV est convergente
sont en fait équivalentes. Nous avons établi ci-dessus l’implication  dans
 dans  . La preuve est en tout point identique dans un quelconque espace de Banach (on remplace simplement les valeurs absolues par des normes).
. La preuve est en tout point identique dans un quelconque espace de Banach (on remplace simplement les valeurs absolues par des normes).
Il suffit donc de prouver que 
Proposition
Pour qu’un  evn
evn  soit complet, il suffit que toute série absolument convergente soit convergente.
 soit complet, il suffit que toute série absolument convergente soit convergente.
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Notons  la norme en vigueur dans
 la norme en vigueur dans  et soit
 et soit  une suite de Cauchy. On peut construire par récurrence une application
 une suite de Cauchy. On peut construire par récurrence une application  strictement croissante telle que :
 strictement croissante telle que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\in\mathbb{N},\:\left\Vert u_{\varphi\left(n+1\right)}-u_{\varphi\left(n\right)}\right\Vert \leqslant2^{-n}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2530622cd2930cf11476347e834d2a26_l3.png)
Comme la série  converge, alors la série
 converge, alors la série  est absolument convergente, donc convergente. Mais cela signifie que la suite de terme général :
 est absolument convergente, donc convergente. Mais cela signifie que la suite de terme général :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\sum_{k=0}^{n-1}\left(u_{\varphi\left(k+1\right)}-u_{\varphi\left(k\right)}\right)=u_{\varphi\left(n\right)}-u_{\varphi\left(0\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-edea31374a3053c15105cf5fca59f248_l3.png)
 converge. Notons
 converge. Notons  sa limite.
 sa limite.
Etant donné  , il existe
, il existe  tel que
 tel que
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[n\geqslant N\Rightarrow\left\Vert u_{\varphi\left(n\right)}-\ell\right\Vert \leqslant\frac{\epsilon}{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ec9cd0153ff79e493b4a38d22133e619_l3.png)
 est de Cauchy, il existe
 est de Cauchy, il existe  tel que :
 tel que :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left(n\geqslant N'\text{ et }p\geqslant N'\right)\Rightarrow\left\Vert u_{n}-u_{p}\right\Vert \leqslant\frac{\epsilon}{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-565fbc942c651532bf6b36970d34f3ae_l3.png)
 et vu que
 et vu que  :
 :      
Remarque
On a montré au passage que toute suite de Cauchy possédant une valeur d’adhérence est convergente.
8 – Théorème de la projection orthogonale
L’objectif de cette section est d’établir le :
Théorème
Soit  un espace de Hilbert réel (c’est-à-dire un espace vectoriel réel, muni d’un produit scalaire et complet pour la norme associée) et soit
 un espace de Hilbert réel (c’est-à-dire un espace vectoriel réel, muni d’un produit scalaire et complet pour la norme associée) et soit  une partie convexe, non vide et fermée de
 une partie convexe, non vide et fermée de 
Alors, pour tout  il existe un unique
 il existe un unique  tel que :
 tel que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\Vert x-p\right\Vert =\inf\left\{ \left\Vert x-a\right\Vert ;\thinspace a\in A\right\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-77b0e50846b89422a3f342d1c1722526_l3.png)
 (qu’on appelle le projeté orthogonal de
 (qu’on appelle le projeté orthogonal de  sur
 sur  ) se caractérise comme étant l’unique élément de
) se caractérise comme étant l’unique élément de  vérifiant :
 vérifiant :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall a\in A,\thinspace\left(x-p\mid a-p\right)\leqslant0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e66b59e8638a9bfe84eaab1df711756a_l3.png)
Comme  alors
 alors  est une partie non vide et minorée de
 est une partie non vide et minorée de  qui admet donc une borne inférieure, notée
 qui admet donc une borne inférieure, notée 
Etant donné  on peut associer à tout
 on peut associer à tout  un vecteur
 un vecteur  tel que :
 tel que :
 ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[d\leqslant\left\Vert x-a_{n}\right\Vert <d+\frac{1}{n}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a66d8714b116fbde4cb319929cf8d02a_l3.png)
 la formule du parallélogramme donne :
 la formule du parallélogramme donne :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[2\left\Vert x-a_{p}\right\Vert ^{2}+2\left\Vert x-a_{q}\right\Vert ^{2}=\left\Vert a_{p}-a_{q}\right\Vert ^{2}+4\left\Vert x-\frac{1}{2}\left(a_{p}+a_{q}\right)\right\Vert ^{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a2d77ed3f3b00209992c7f14dc8d0102_l3.png)
 est convexe, alors :
 est convexe, alors :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{1}{2}\left(a_{p}+a_{q}\right)\in A\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ef57638251250e44a9c152a69bf02a70_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\Vert x-\frac{1}{2}\left(a_{p}+a_{q}\right)\right\Vert ^{2}\geqslant d^{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ec36c38dc3b2bda25eab3bdaabaab304_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\Vert a_{p}-a_{q}\right\Vert ^{2}\leqslant2\left(d+\frac{1}{p}\right)^{2}+2\left(d+\frac{1}{q}\right)^{2}-4d^{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-9605959ff037508cd4c667c45a4c3d9d_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\Vert a_{p}-a_{q}\right\Vert \leqslant\sqrt{\frac{4d}{p}+\frac{4d}{q}+\frac{d}{p^{2}}+\frac{d}{q^{2}}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a6bc3aced6eddd499a58dd5a0012219a_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\Vert a_{p}-a_{q}\right\Vert \leqslant\sqrt{\frac{10d}{p}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-99cd05b90f2652ae478ce6c6c2688d05_l3.png)
 est de Cauchy. Comme
 est de Cauchy. Comme  est complet, elle converge. Et comme
 est complet, elle converge. Et comme  est fermé, sa limite
 est fermé, sa limite  appartient à
 appartient à  
En passant à la limite dans l’encadrement  on obtient (par continuité de la norme) :
 on obtient (par continuité de la norme) : 
Prouvons l’unicité. Soit  tel que
 tel que  Toujours avec la formule du parallélogramme, il vient :
 Toujours avec la formule du parallélogramme, il vient :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{1}{2}\left\Vert p-p'\right\Vert ^{2}=\left\Vert x-p\right\Vert ^{2}+\left\Vert x-p'\right\Vert ^{2}-2\left\Vert x-\frac{p+p'}{2}\right\Vert ^{2}\leqslant d^{2}+d^{2}-2d^{2}=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-fd9607bb60ba77350aac746f1936e159_l3.png)
 
Passons pour finir à la caractérisation de  Pour tout
 Pour tout  et pour tout
 et pour tout ![Rendered by QuickLaTeX.com t\in\left[0,1\right],](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d719a2b3e7348ff815735e1ec4ebcbaf_l3.png) le vecteur
 le vecteur  appartient à
 appartient à  et donc :
 et donc :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\Vert x-p\right\Vert \leqslant\left\Vert x-\left[\left(1-t\right)p+ta\right]\right\Vert\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b85a31a015d8d68290b7eb5bb3809a14_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\Vert x-p\right\Vert ^{2}-\left\Vert \left(x-p\right)+t\left(p-a\right)\right\Vert ^{2}\leqslant0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bb3490c3854af8f9e3ac9e712c9d6c57_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[2t\left(x-p\mid a-p\right)-t^{2}\left\Vert p-a\right\Vert ^{2}\leqslant0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7da12f4ac00c6770be4ebc0218bfe5b7_l3.png)
 (pour
 (pour ![Rendered by QuickLaTeX.com t\in\left]0,1\right])](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5e9b16591361097331493e49accb5d69_l3.png) puis en faisant
 puis en faisant  on obtient :
 on obtient : ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall a\in A,\;\left(x-p\mid a-p\right)\leqslant0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e7c84afc17b7f87b30f5a36baa15898a_l3.png)
 est remplie, alors pour tout
 est remplie, alors pour tout  :
 :      
 ce qui prouve que
 ce qui prouve que  
Annexe – Preuve du théorème de la borne supérieure
On commence par définir la notion de couple d’ensembles adjacents.
Définition
Soient  des parties non vides de
 des parties non vides de 
On dit que  est un couple d’ensembles adjacents lorsque :
 est un couple d’ensembles adjacents lorsque : 
 (1)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall\left(a,b\right)\in A\times B,\,a\leqslant b\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-035f4dc5fe2a8fb742e2782d6a44fbab_l3.png)
 (2)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall\varepsilon>0,\,\exists\left(a,b\right)\in A\times B;\,b-a\leqslant\varepsilon\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ecdd748b08c8a8beb63bf8f2cfde948e_l3.png)
Lemme
Si  est un couple d’ensembles adjacents, alors il existe un unique
 est un couple d’ensembles adjacents, alors il existe un unique  tel que :
 tel que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall\left(a,b\right)\in A\times B,\,a\leqslant c\leqslant b\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-27934d1d3552a292ce4a9cdc429c9137_l3.png)
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Commençons par l’unicité.
S’il existait deux réels  ayant la propriété annoncée, on aurait pour tout
 ayant la propriété annoncée, on aurait pour tout  :
 :  ce qui est en contradiction avec (2).
 ce qui est en contradiction avec (2).
Passons à l’existence de 
D’après (2), il existe pour tout  un couple
 un couple  tel que
 tel que
 (3)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[0\leqslant b_{n}-a_{n}\leqslant\frac{1}{n}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-da3cff6da2d9e496195a5b31e55e8e69_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[a_{q}-a_{p}\leqslant b_{p}-a_{p}\leqslant\frac{1}{p}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d45c25293a88727e54305b09f7b5bdeb_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[a_{p}-a_{q}\leqslant b_{q}-a_{q}\leqslant\frac{1}{q}<\frac{1}{p}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d199bf7e8b2da2387d6d37d1aaa8f634_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|a_{q}-a_{p}\right|\leqslant\frac{1}{p}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e3f38319d19fe59b4ffd8a6debb8269d_l3.png)
La suite  est donc de Cauchy. Notons
 est donc de Cauchy. Notons  sa limite.
 sa limite.
D’après (3), la suite  converge aussi vers
 converge aussi vers 
Soit  comme
 comme  pour tout
 pour tout  il vient en passant à la limite :
 il vient en passant à la limite : 
On voit de même que pour tout  
 
On est maintenant en mesure d’établir le :
Théorème (de la borne supérieure)
Toute partie non vide et majorée de  possède une borne supérieure.
 possède une borne supérieure.
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Soit  une partie de
 une partie de  , non vide et majorée. Notons
, non vide et majorée. Notons  l’ensemble de ses majorants :
 l’ensemble de ses majorants :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\mathcal{M}=\left\{ m\in\mathbb{R};\,\forall a\in A,\,a\leqslant m\right\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8a0b14d5f0796d25d03a39f049794020_l3.png)
Fixons  et
 et  Soit
 Soit  Comme
 Comme  on voit déjà que
 on voit déjà que  D’autre part, si
 D’autre part, si  alors
 alors  et donc :
 et donc :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[n\leqslant\frac{m-a}{\varepsilon}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c36727d9201ad9e53c7bc619569d8770_l3.png)
 est majoré. L’ensemble
 est majoré. L’ensemble  possède donc un plus grand élément
 possède donc un plus grand élément  Posons
 Posons  Ainsi
 Ainsi  et donc
 et donc  On a prouvé que :
 On a prouvé que :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall\varepsilon>0,\,\exists\left(\alpha,\mu\right)\in A\times\mathcal{M};\,\mu-\alpha<\varepsilon\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c2f5976f160d8e2c278076a69ea07203_l3.png)
 est un couple d’ensembles adjacents (au sens de la définition ci-dessous) et il existe donc (d’après le lemme ci-après) un unique
 est un couple d’ensembles adjacents (au sens de la définition ci-dessous) et il existe donc (d’après le lemme ci-après) un unique  tel que :
 tel que :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall\left(a,m\right)\in A\times\mathcal{M},\,a\leqslant s\leqslant m\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ecc2c4f97d90d7f3191c044fe0b162ff_l3.png)
 est un majorant de
 est un majorant de  et c’est le plus petit.
 et c’est le plus petit.
Vos questions ou remarques sont les bienvenues. Vous pouvez laisser un commentaire ci-dessous ou bien passer par le formulaire de contact.

![Rendered by QuickLaTeX.com f:\left[0,1\right]\rightarrow\left[0,1\right],\thinspace t\mapsto t](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-02d7489390cf40325b5bb5e7daad8f8b_l3.png)
Ajout dans mon message précédent:
(…) certains en « déduisent » de façon erronée (…)
petite remarque pour un choix ( legerement 🙂 ) plus passionnant dans la section point fixe de Picard. Iterer sur une fonction (meme continue) ne garantit pas la convergence d’une suite recurrente. Exemple t -> 1-t sur [0 1/2[ U ]1/2 1] qui donne en effet deux valeurs selon parite’ de n… Et comme indique’, la convergence (ou pas) peut dependre de la condition initiale s. En reprenant la meme fonction avec s = 1/2 on a alors une suite constante (moins ennuyante que t -> t) donc convergente. Cela montre la convergence ou divergence de la meme fonction selon choix initial.
Serais-je à nouveau confus ?
Dans la section TLM : « Par exemple, la suite de terme général converge vers 0, mais n’est monotone à partir d’aucun rang ».
 converge vers 0, mais n’est monotone à partir d’aucun rang ». 
Monotone APCR ? Elle semble oscillante indéfiniment. D’accord sur sa limite égale à zéro.
Il est écrit que cette suite n’est monotone à partir d’aucun rang, ce qui signifie exactement qu’elle n’est PAS monotone APCR. Nous sommes donc bien d’accord 🙂
correction de mon nom.
OMG! je perds aussi mo focus en lisant en Franc,ais… Je commenc,ais a` perdre mon latin!
Merci bien de votre reponse… j’entends bien, dois me reconcentrer sur cette section. Y a t’il une demonstration sur Math-OS de la reciproque du critere de Cauchy? Je suis tres curieux de la comprendre. Intuitivement, cela parait evident, juste par un trace’ d’une suite qui converge, on peut comprendre pourquoi une suite de Cauchy converge sans en connaitre la limite.
Non, il n’y a pas de preuve de cette implication sur Math-OS. Ce n’est facile d’accès car il faut pour cela construire, d’une façon ou d’une autre, le corps des réels. Par exemple comme le quotient de l’anneau des suites de Cauchy de rationnels par l’idéal formé de celles qui convergent vers 0. Et seulement ensuite, on peut montrer la complétude de . Je vous renvoie par exemple au livre : Traité de mathématiques spéciales, de Ramis, Deschamps & Odoux, Tome 3, chapitre 1.
. Je vous renvoie par exemple au livre : Traité de mathématiques spéciales, de Ramis, Deschamps & Odoux, Tome 3, chapitre 1.
Bonjour – pour le critere de Cauchy, (reciproque de toute suite convergente est « de Cauchy »). Si on choisit L la limite de U comme etant le min_(|Up|, |Uq|) et le terme de rang k = (p ou q), Uk = Max_(|Up|, |Uq|). N’a t’on pas prouve’ la convergence de U vers L? Cela me parait trop simple et je me pose la question quant a` l’unicite de ce L. Quoique p et q etant fixe’s, L serait ainsi unique?
Il faut considerer la monotonie de U. e.g. si U est croissante, on choisit Max_(|Up|, |Uq|) = L (la limite de U) et Uk = min_(|Up|, |Uq|) et pour le cas precedent si U est decroissante.
Bonsoir,
Merci pour cet article.
Juste deux petites remarques (clairement 😊) non essentielles:
1) Au tout début de la partie 4, on peut ajouter « strictement positif » à la place de « positif »;
2) Parfois, une suite de Cauchy est définie de façon totalement équivalente à la définition de l’article, mais avec « n+p et n » en lieu et place de « p et q ». Il me semble qu’à partir de cette « variante », certains en déduisent le résultat faux que vous dénoncez dans votre aparté « confusion fréquente » de la partie 2. Je dis cela juste au cas où connaître la source probable de leur erreur, aiderait certains à ne plus la commettre !
Bien à vous.
Bien vu pour le _strictement_ positif ! En effet, on ne risque pas de converger vers 1 en itérant la fonction racine carrée à partir de 0 🙂
J’ai fait la rectification qui s’imposait.
Je crains que quelque chose ne vous ait échappé. Qu’entendez-vous par « le min de et
 et  » ? La limite d’une suite, si elle existe, ne doit dépendre de RIEN d’autre que de cette suite … Et pour une suite à termes négatifs, ce nombre L serait donc positif ou nul ? Cela paraît difficile. En outre, vous semblez suggérer qu’une suite réelle doive nécessairement être soit croissante soit décroissante … C’est loin d’être vrai.
 » ? La limite d’une suite, si elle existe, ne doit dépendre de RIEN d’autre que de cette suite … Et pour une suite à termes négatifs, ce nombre L serait donc positif ou nul ? Cela paraît difficile. En outre, vous semblez suggérer qu’une suite réelle doive nécessairement être soit croissante soit décroissante … C’est loin d’être vrai.