Lettre F
FACTORIELLE
Pour chaque entier
on définit sa factorielle, que l’on note
comme le produit des entiers de 1 à
Par exemple :
![]()
![]()
La factorielle de
peut s’interpréter comme le nombre de permutations de
éléments. Cet article propose une interprétation amusante de la factorielle de
(c’est-à-dire du nombre de façons de permuter un jeu de cartes).
Si
sont des entiers tels que
le coefficient binomial
est donné par :
![]()
Une condition nécessaire et suffisante pour qu’un entier
soit premier est donnée par le théorème de Wilson :
![]()
La formule de Stirling donne, lorsqu’on fait tendre
vers
l’estimation asymptotique suivante :
![]()
La fonction Gamma
d’Euler, définie pour tout réel
par :
![]()
Ainsi,
On peut montrer que
![]()
FERMAT (petit théorème de)
Le petit théorème de Fermat ne doit pas être confondu avec le grand théorème de Fermat (ou dernier théorème de Fermat), démontré en 1995 par Andrew Wiles.
petit théorème de Fermat
Etant donné un nombre premier
tout entier naturel
vérifie la congruence :
![]()
On peut prouver ce résultat par récurrence sur
en exploitant la formule du binôme et le fait que :
![]()
On peut aussi appliquer le théorème de Lagrange au groupe
(groupe de cardinal
constitué des éléments inversibles du corps ![]()
Ces différents points de vue sont développés dans cet article.
Le petit théorème de Fermat fait l’objet de l’exercice n° 8 de cette fiche.
Une question naturelle est la réciproque : est-ce qu’un entier
vérifiant
pour tout
est nécessairement premier ?
La réponse est non : il existe des entiers, appelés nombres de Carmichael, qui sont composés (c’est-à-dire non premiers) mais qui vérifient tout de même cette condition. Le plus petit tel entier est 561.
Il est connu (théorème de Alford, Granville et Pomerance – 1994) qu’il existe une infinité de nombres de Carmichael.
Un nombre composé
est dit pseudo-premier en base
si
Les nombres de Carmichael sont donc ceux qui sont pseudo-premiers en toute base. Le fait que les nombres pseudo-premiers simultanément en plusieurs bases soient « suffisamment rares » est à l’origine d’un test de primalité probabiliste, appelé test de Rabin-Miller. Ce test permet d’affirmer – avec certitude – qu’un nombre
est composé ou bien – avec une très petite probabilité d’erreur – qu’il est premier.
FERMÉ
La notion de partie fermée est présentée ici dans
par souci de simplicité. Son cadre naturel est celui des espaces topologiques.
On dit d’une partie
de
que c’est un fermé lorsque son complémentaire est un ouvert; autrement dit lorsque :
![]()
Cette condition équivaut à la suivante (caractérisation séquentielle des fermés) : pour toute suite
à termes dans
si cette suite converge, alors sa limite appartient à ![]()
L’adjectif « fermé » doit donc être compris comme « fermé pour le passage à la limite » : on ne sort pas de
en prenant la limite d’une suite convergente d’éléments de ![]()

Attention :
« être un fermé » n’est pas la négation de « être un ouvert » !
Par exemple :
n’est ni un ouvert ni un fermé.
Les parties suivantes de
sont des fermés :



pour tout couple
tel que 

- l’intersection de toute famille de fermés
- l’union d’un famille finie de fermés
- l’image réciproque d’un fermé par une application continue

Les parties suivantes de
ne sont pas des fermés :
pour tout couple
tel que 

et 
FIBONACCI (suite de)
Définition
La suite d’entiers naturels définie par les relations de récurrence suivantes :
![]()
![]()
Quelques généralités à son sujet sont rassemblées dans cet article.
La suite de Fibonacci vérifie donc une relation de récurrence linéaire du second ordre à coefficients constants. Le polynôme caractéristique associé est
et ses racines sont distinctes; il s’agit de :
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\forall n\in\mathbb{N},\thinspace F_{n}=\frac{1}{\sqrt{5}}\left[\left(\frac{1+\sqrt{5}}{2}\right)^{n}-\left(\frac{1-\sqrt{5}}{2}\right)^{n}\right]}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f02c1cfda97a37a484e35bdf783c4f1a_l3.png)
Pour les détails, on pourra consulter l’exemple A de la section 6 de cet article.
On notera qu’il n’est pas du tout évident que le second membre de cette égalité soit un entier naturel … mais c’est pourtant bien le cas !
Parmi les nombreuses propriétés remarquables de la suite
retenons les trois suivantes (la première peut servir de base à un algorithme de calcul rapide des
:
Proposition 1
Pour tout
:
![]()
Proposition 2
Pour tout couple
d’entiers naturels :
![]()
On note
le PGCD des entiers ![]()
Proposition 3
Pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\sum_{k=0}^{n}\binom{n}{k}F_{k}=F_{2n}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a1433aab9d1cfd355c54a5008ae60084_l3.png)
Les preuves de ces trois propositions sont laissées en pâture au lecteur 🙂 Mais n’hésitez pas – si nécessaire – à demander une indication en passant par le formulaire de contact.
Signalons encore les challenges n° 26 et n° 33 qui portent, l’un comme l’autre, sur la suite de Fibonacci.
FORME LINÉAIRE
Définition
Etant donné un
espace vectoriel
on appelle forme linéaire sur
toute application linéaire de
dans ![]()
Le noyau d’une forme linéaire est :
- l’espace entier (s’il s’agit de la forme linéaire nulle),
- un hyperplan de
(dans les autres cas).
Quelques exemples …
Exemple 1
Si
est de dimension finie et si
est une base de
alors l’application
qui à chaque vecteur de
associe sa
ème coordonnée dans
est une forme linéaire, appelée
ème forme coordonnée relative à ![]()
La famille
est une base de
: c’est la base duale de ![]()
Exemple 2
Si
alors l’application
est une forme linéaire.
Son noyau est constitué des polynômes de la forme
avec
arbitraire.
Exemple 3
Soit
un intervalle non trivial de
et
l’espace des applications continues et intégrables de
dans
(la précision « intégrables » étant superflue si
est un segment).
L’application
est une forme linéaire.
Définition
Etant donné un
espace vectoriel
on appelle forme linéaire sur
toute application linéaire de
dans ![]()
Le noyau d’une forme linéaire est :
- l’espace entier (s’il s’agit de la forme linéaire nulle),
- un hyperplan de
(dans les autres cas).
Quelques exemples …
Exemple 1
Si
est de dimension finie et si
est une base de
alors l’application
qui à chaque vecteur de
associe sa
ème coordonnée dans
est une forme linéaire, appelée
ème forme coordonnée relative à ![]()
La famille
est une base de
: c’est la base duale de ![]()
Exemple 2
Si
alors l’application
est une forme linéaire.
Son noyau est constitué des polynômes de la forme
avec
arbitraire.
Exemple 3
Soit
un intervalle non trivial de
et
l’espace des applications continues et intégrables de
dans
(la précision « intégrables » étant superflue si
est un segment).
L’application
est une forme linéaire.
Exemple 4
Soit
un espace pré-hilbertien réel et soit
L’application
est une forme linéaire sur ![]()
Si de plus
est de dimension finie (espace euclidien), alors toute forme linéaire sur
est de ce type. C’est le théorème d’isomorphisme canonique entre un espace vectoriel euclidien et son dual (cas particulier du théorème de représentation de Riesz).

