
Cet article est une introduction à l’étude des intégrales impropres.
Le contexte a été restreint aux applications continues sur un intervalle, à valeurs réelles. Cette limitation n’empêchera pas de mettre en évidence les principaux aspects du sujet.
On suppose connues les propriétés de base de l’intégrale d’une application continue, définie sur un segment (intervalle fermé borné) et à valeurs réelles : linéarité, positivité, inégalité du module, relations de Chasles, … On pourra se reporter à cet article pour consulter les énoncés détaillés de chacune de ces propriétés.
Dans un premier temps (sections 1 à 6), on se limite à des intégrales de la forme  Cette restriction temporaire permet à celles et ceux qui ne sont pas déjà familiarisés avec le sujet, d’y pénétrer plus facilement. Le cadre est ensuite élargi, autorisant un intervalle d’intégration quelconque et des intégrales multiplement impropres.
 Cette restriction temporaire permet à celles et ceux qui ne sont pas déjà familiarisés avec le sujet, d’y pénétrer plus facilement. Le cadre est ensuite élargi, autorisant un intervalle d’intégration quelconque et des intégrales multiplement impropres.
1 – Notion d’intégrale impropre
Considérons une application continue  le réel
 le réel  étant fixé.
 étant fixé.
Pour tout  on définit l’intégrale partielle de
 on définit l’intégrale partielle de  sur
 sur ![Rendered by QuickLaTeX.com \left[a,x\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ba55c0464a564f8470c50574aee375ec_l3.png) :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F\left(x\right)=\int_{a}^{x}f\left(t\right)\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2f4c09b877fae2ba780166863ee4beb6_l3.png)
 admet en
 admet en  une limite finie
 une limite finie  on dit que l’intégrale impropre
 on dit que l’intégrale impropre  est convergente. On note alors :
 est convergente. On note alors :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{a}^{+\infty}f\left(t\right)\thinspace dt=L\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-83d44d3105d8f86d2a4dc0d4ff6c90ae_l3.png)
 ou bien lorsque
 ou bien lorsque  n’admet pas de limite en
 n’admet pas de limite en  cette intégrale est dite divergente.
 cette intégrale est dite divergente.
Le symbole  désigne donc deux choses à la fois :
 désigne donc deux choses à la fois :
- d’une part, l’intégrale impropre en tant qu’objet algébrique, qu’elle soit convergente ou divergente,
- d’autre part, la fameuse limite  (en cas de convergence), qui est un nombre réel. (en cas de convergence), qui est un nombre réel.
Cette ambiguïté n’est pas gênante, car le contexte permet toujours de s’y retrouver.
Procédure de base :
Pour déterminer si une intégrale impropre donnée est convergente ou non, la procédure la plus simple consiste, lorsque c’est possible, à :
- calculer d’abord l’intégrale partielle de façon explicite,
- examiner ensuite si celle-ci admet (ou non) une limite finie en  
Toutefois, le calcul explicite de l’intégrale partielle est généralement hors de portée, ce qui limite cette procédure aux cas les plus simples.
Malgré cela, il reste souvent possible de préciser la nature d’une intégrale impropre et même (quoique beaucoup plus rarement) d’en calculer explicitement la valeur en cas de convergence, même si l’on ne sait pas expliciter l’intégrale partielle (voir l’exemple 4 ci-dessous) !
Exemple 1
Considérons :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[A=\int_{0}^{+\infty}t\thinspace e^{-t}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8b68edb3d35c914d1fbb0c14faf2cddd_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[a\left(x\right)=\int_{0}^{x}\thinspace t\thinspace e^{-t}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-81aa50a58c0393526cc6aa50918c2924_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[a\left(x\right)=\left[-t\thinspace e^{-t}\right]_{0}^{x}+\int_{0}^{x}e^{-t}\thinspace dt=-x\thinspace e^{-x}+1-e^{-x}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-54d0e9bc50b00c1bd580d82c7bb74ed8_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{x\rightarrow+\infty}a\left(x\right)=1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6a338890fd10c975d3a6d1ec11b4834d_l3.png)
 converge et que :
 converge et que :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\int_{0}^{+\infty}t\thinspace e^{-t}\thinspace dt=1}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-32df58dc2b4a8e693d524f8e78428a8f_l3.png)
Exemple 2
Considérons maintenant :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[B=\int_{0}^{+\infty}\frac{\sqrt{t}}{1+t}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d196cf6e769f435e38f3df1041325fae_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[b\left(x\right)=\int_{0}^{x}\frac{\sqrt{t}}{1+t}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1aa8c0988d555955d2e3ab59225436cc_l3.png)
 dans cette dernière intégrale, on obtient :
 dans cette dernière intégrale, on obtient :      
Ainsi,  et l’intégrale impropre
 et l’intégrale impropre  est donc divergente.
 est donc divergente.
Exemple 3
Considérons encore :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[C=\int_{0}^{+\infty}\cos\left(t\right)\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5b472425acee2d32c027a5c76ccbdce4_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{0}^{x}\cos\left(t\right)\thinspace dt=\sin\left(x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-37ee5852660649e4ac04700a748edd0d_l3.png)
 
Il s’agit donc d’une intégrale divergente, quoique d’un style différent du précédent.
Exemple 4
Pour chacun des exemples 1 à 3, il était facile de calculer explicitement l’intégrale partielle. A présent, intéressons-nous à :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[G=\int_{0}^{+\infty}e^{-t^{2}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-0f348d602a7f3b3722750f46c5810eb0_l3.png)
 : en intégrant par parties, en changeant de variable, en combinant ces techniques … Vous n’arriverez à rien.
 : en intégrant par parties, en changeant de variable, en combinant ces techniques … Vous n’arriverez à rien.
Pour autant, la question de savoir si  admet en
 admet en  une limite finie (ou non) reste posée. Et la réponse est intéressante, à plus d’un titre !
 une limite finie (ou non) reste posée. Et la réponse est intéressante, à plus d’un titre !
On peut en effet montrer que l’intégrale impropre  (appelée intégrale de Gauss, encore que cette dénomination soit discutable …) est convergente et, plus précisément, que :
 (appelée intégrale de Gauss, encore que cette dénomination soit discutable …) est convergente et, plus précisément, que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{0}^{+\infty}e^{-t^{2}}\thinspace dt=\frac{1}{2}\sqrt{\pi}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-40ebb9fa85ab29cd082b9335a9aad935_l3.png)
 n’est pas possible au moyen des fonctions élémentaires (mais encore faut-il donner un sens précis à cette affirmation, ce qui n’est pas simple …) et d’autre part en raison de la forme du résultat (intervention inattendue du nombre
 n’est pas possible au moyen des fonctions élémentaires (mais encore faut-il donner un sens précis à cette affirmation, ce qui n’est pas simple …) et d’autre part en raison de la forme du résultat (intervention inattendue du nombre  
Si l’étude de cette intégrale vous intéresse, je vous invite à jeter un œil à l’exercice n° 6 de cette fiche.
2 – Comparaison de fonctions positives
Principe de comparaison
Soient  deux applications continues telles que :
 deux applications continues telles que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left[a,+\infty\right[,\thinspace0\leqslant f\left(t\right)\leqslant g\left(t\right)\qquad\left(\star\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e782e2b52268e4c8fee928cef442948e_l3.png)
Si l’intégrale impropre  converge, alors il en va de même pour
 converge, alors il en va de même pour  .
.
Une simple inégalité peut donc suffire pour établir la convergence d’une intégrale impropre, sans avoir à calculer l’intégrale partielle associée (ce qui, comme on l’a dit, n’est pas faisable en général) et encore moins la limite éventuelle de celle-ci.
Si vous connaissez déjà le principe de comparaison pour les séries numériques à termes positifs, vous constaterez la profonde analogie entre les deux énoncés.
Le principe de comparaison repose pour l’essentiel sur le théorème de la limite monotone, qui est l’analogue, pour les fonctions, du célèbre « toute suite réelle, croissante et majorée, est convergente« .
En voici une preuve détaillée :
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Posons, pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F\left(x\right)=\int_{a}^{x}\thinspace f\left(t\right)\thinspace dt\qquad\text{et}\qquad G\left(x\right)=\int_{a}^{x}g\left(t\right)\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ad8c7ac962ccb8094d3c98ffb9370fdc_l3.png)
 et par croissance de l’intégrale :
 et par croissance de l’intégrale :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[0\leqslant F\left(x\right)\leqslant G\left(x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-62cc1652dad663cde5fd8c494cfd9679_l3.png)
 admet en
 admet en  une limite finie : notons-la
 une limite finie : notons-la  
Comme  est croissante (en raison de la positivité de
 est croissante (en raison de la positivité de  on voit que
 on voit que  (il suffit de choisir
 (il suffit de choisir  et d’effectuer un passage à la limite dans l’inégalité
 et d’effectuer un passage à la limite dans l’inégalité  lorsque
 lorsque  Ainsi, pour tout
 Ainsi, pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F\left(x\right)\leqslant\mu\qquad\left(\blacklozenge\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-cc7aaa60f44721f2ff0f4699eb453cda_l3.png)
 est croissante (en raison de la positivité de
 est croissante (en raison de la positivité de  et majorée (par
 et majorée (par  donc possède en
 donc possède en  une limite finie (d’après le théorème de la limite monotone).
 une limite finie (d’après le théorème de la limite monotone).
La convergence de l’intégrale impropre  est établie.
 est établie.
En outre, en notant  un simple passage à la limite dans l’inégalité
 un simple passage à la limite dans l’inégalité  montre que
 montre que 
Ajoutons quelques remarques, qui viennent nuancer cette proposition.
Remarque 1
La nature (convergence ou divergence) de l’intégrale impropre  ne dépend que du comportement de
 ne dépend que du comportement de  au voisinage de
 au voisinage de 
En particulier, si la condition  est remplacée par la condition plus faible :
 est remplacée par la condition plus faible :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\exists b\in\left]a,+\infty\right[;\thinspace\forall t\in\left[b,+\infty\right[,\thinspace0\leqslant f\left(t\right)\leqslant g\left(t\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-86470a99f9203b6f9284294cc37c09f6_l3.png)
 entraîne toujours celle de
 entraîne toujours celle de  
Remarque 2
Si  
  et si
 et si  diverge, on ne peut rien dire de la nature de
 diverge, on ne peut rien dire de la nature de  Cette dernière intégrale peut, selon les cas, converger ou diverger.
 Cette dernière intégrale peut, selon les cas, converger ou diverger.
Remarque 3
Si  et si
 et si  diverge, alors
 diverge, alors  diverge aussi. C’est la forme contraposée du principe de comparaison.
 diverge aussi. C’est la forme contraposée du principe de comparaison.
3 – Intégrales de référence
Disposer d’un principe de comparaison n’a d’intérêt que si l’on dispose aussi de fonctions positives (et continues sur  ) pour lesquelles la nature de l’intégrale impropre est connue.
) pour lesquelles la nature de l’intégrale impropre est connue.
On parle alors d’intégrales de référence … ce qui, au fond, ne veut rien dire car l’étendue de cette classe peut varier d’un cours à l’autre ! Néanmoins, tout le monde s’accorde pour y inclure, au minimum, les intégrales de la forme :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{a}^{+\infty}\frac{1}{t^{\alpha}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f40a7ce199c17a16e8b05d123b227385_l3.png)
 fixé.
 fixé.
Certains les appellent à tort « intégrales de Riemann », sans doute par glissement sémantique, vu que les séries  sont officiellement dénommées « séries de Riemann ». En outre, l’expression « intégrale de Riemann » désigne tout à fait autre chose …
 sont officiellement dénommées « séries de Riemann ». En outre, l’expression « intégrale de Riemann » désigne tout à fait autre chose …
Proposition
Etant donné  l’intégrale
 l’intégrale  converge si, et seulement si
 converge si, et seulement si 
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Supposons d’abord  Pour tout
 Pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{a}^{x}\frac{1}{t^{\alpha}}\thinspace dt=\left[\frac{t^{1-\alpha}}{1-\alpha}\right]_{t=a}^{x}=\frac{1}{1-\alpha}\left(x^{1-\alpha}-a^{1-\alpha}\right) \]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-00e2f132b1ea4fd56b4b33a138d4c387_l3.png)
- Si  alors alors donc donc et donc et donc![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{x\rightarrow+\infty}\int_{a}^{x}\frac{1}{t^{\alpha}}\thinspace dt=+\infty}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-937ba7386d9d2cb48c653847c7be192c_l3.png) 
- Si  alors alors et donc et donc![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \lim_{x\rightarrow+\infty}\int_{a}^{x}\frac{1}{t^{\alpha}}\thinspace dt=\frac{1}{\left(\alpha-1\right)a^{\alpha-1}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f4278c6f4d733bcc11cb9658136c9d1c_l3.png) 
Enfin, si  l’intégrale partielle prend la forme
 l’intégrale partielle prend la forme  et donc
 et donc 
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\displaystyle \lim_{x\rightarrow+\infty}\int_{a}^{x}\frac{1}{t}\thinspace dt=+\infty\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-74480ec0d86266e886c16773d174162f_l3.png)
Il est courant d’inclure aussi les intégrales de la forme  (avec
 (avec  et
 et  a priori quelconque). Afin d’alléger la présentation, on se contentera ici d’un énoncé (pour les détails, voir l’exercice n° 4 de cette fiche).
 a priori quelconque). Afin d’alléger la présentation, on se contentera ici d’un énoncé (pour les détails, voir l’exercice n° 4 de cette fiche).
Proposition (intégrales de Bertrand)
Etant donné  l’intégrale impropre
 l’intégrale impropre
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{a}^{+\infty}\frac{1}{t^{\alpha}\ln^{\beta}\left(t\right)}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-75be39d957aabfbe21051cc5fe35c553_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\alpha>1\quad\text{ou}\quad\left(\alpha=1\text{ et }\beta>1\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-fd7bad75be207943a7dcc73e8087d1ea_l3.png)
4 – Règle des équivalents
Proposition
Soient  continues.
 continues.
On suppose que :
 lorsque lorsque 
 pour pour assez grand. assez grand.
Alors les intégrales  et
 et  sont de même nature (ce qui signifie qu’elles sont toutes les deux convergentes ou bien toutes les deux divergentes).
 sont de même nature (ce qui signifie qu’elles sont toutes les deux convergentes ou bien toutes les deux divergentes).
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Comme  lorsque
 lorsque  il existe
 il existe  tel que :
 tel que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left[b,+\infty\right[,\thinspace\frac{1}{2}g\left(t\right)\leqslant f\left(t\right)\leqslant\frac{3}{2}g\left(t\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-439881ec3b2ca4999ccdf319679a1144_l3.png)
 l’inégalité de droite montre (via le principe de comparaison et la remarque 1 qui le suit) que
 l’inégalité de droite montre (via le principe de comparaison et la remarque 1 qui le suit) que  converge.
 converge.
En cas de divergence de  on voit de même que
 on voit de même que  diverge (avec l’inégalité de gauche cette fois).
 diverge (avec l’inégalité de gauche cette fois).
Exemple 1
Quelle est la nature de l’intégrale  ?
 ?
Comme :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{t}{\left(t^{3}+t+1\right)^{2}}\sim\frac{1}{t^{5}}\text{ lorsque }t\rightarrow+\infty\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ea317f12cb83775ad8d6043eb961ffb5_l3.png)
 cette intégrale est convergente.
 cette intégrale est convergente.
Exemple 2
Quelle est la nature de l’intégrale  ?
 ?
Au voisinage de  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\sin\left(\frac{1}{\sqrt{t}}\right)\sim\frac{1}{\sqrt{t}}\quad\text{et}\quad\ln\left(\frac{t+2}{t+1}\right)=\ln\left(1+\frac{1}{t+1}\right)\sim\frac{1}{t+1}\sim\frac{1}{t}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8ab6a3994a0a047bdcefb48aa47837c3_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\sin\left(\frac{1}{\sqrt{t}}\right)\ln\left(\frac{t+2}{t+1}\right)\sim\frac{1}{t^{3/2}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1db022cad11bf3ff9bf3f517a32e98cf_l3.png)
Exemple 3
Quelle est la nature de l’intégrale  ?
 ?
Au voisinage de  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{1+e^{-t}}{\left(1+\sqrt{t}\right)^{2}}\sim\frac{1}{t}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f9881fd5c6b8570830acf055684a74a4_l3.png)
Parmi les hypothèses de la règle des équivalents, figure la condition :  pour
 pour  assez grand.
 assez grand.
Cette condition peut évidemment être remplacée par :  pour
 pour  assez grand. En clair, on demande à
 assez grand. En clair, on demande à  d’être de signe constant au voisinage de
 d’être de signe constant au voisinage de  (ce qui impose la même chose à
 (ce qui impose la même chose à  puisque l’équivalence préserve localement le signe).
 puisque l’équivalence préserve localement le signe).

Mais attention, sans aucune condition de signe, notre brave règle des équivalents ne s’applique plus !
Voir la section 6 pour un contre-exemple.
5 – Convergence absolue
Considérons une application continue 
Définition
L’intégrale impropre  est dite absolument convergente lorsque l’intégrale
 est dite absolument convergente lorsque l’intégrale  est convergente.
 est convergente.
Le résultat suivant est fondamental :
Théorème
Si l’intégrale  est absolument convergente, alors elle est convergente.
 est absolument convergente, alors elle est convergente.
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
On constate que  mais bien entendu, il n’est pas question d’appliquer le principe de comparaison de cette façon, puisqu’on n’a pas la positivité du membre de gauche !
 mais bien entendu, il n’est pas question d’appliquer le principe de comparaison de cette façon, puisqu’on n’a pas la positivité du membre de gauche !
Toutefois, en y regardant de plus près, cette majoration peut aussi s’écrire :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left[a,+\infty\right[,\thinspace f\left(t\right)+\left|f\left(t\right)\right|\leqslant2\thinspace\left|f\left(t\right)\right|\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8e24999770d6a3ae3a4cfe631b068f26_l3.png)
On peut donc finalement appliquer le principe de comparaison : l’intégrale impropre  étant convergente, il en va de même de
 étant convergente, il en va de même de  et donc, par différence, l’intégrale
 et donc, par différence, l’intégrale  est convergente. CQFD.
 est convergente. CQFD.
Voyons un exemple d’utilisation.
Exemple
Quelle est la nature de l’intégrale  ?
 ?
Il suffit d’observer que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left[1,+\infty\right[,\thinspace\left|\frac{\sin\left(t\right)}{t^{2}}\right|\leqslant\frac{1}{t^{2}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-3452b6f5f51c8c9eb57ed36c831cccd8_l3.png)
 est convergente, pour conclure que
 est convergente, pour conclure que  est absolument convergente, donc convergente tout court.
 est absolument convergente, donc convergente tout court.
Facile, n’est-ce pas ? Mais attention, la réciproque de la proposition précédente est fausse : il existe des intégrales convergentes, mais non absolument convergentes. De telles intégrales sont dites semi-convergentes. La section 7 en donne un exemple détaillé.
6 – Deux intégrales de natures distinctes, malgré l’équivalence
Commençons par nous intéresser à l’intégrale impropre :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[D=\int_{\pi}^{+\infty}\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d089a391139e85173dc57e794119e5b7_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[d\left(x\right)=\int_{\pi}^{x}\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bf1ca4f75196d817bd8badbf10931011_l3.png)
      
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[d\left(x\right)=\left[-\frac{\cos\left(t\right)}{\sqrt{t}}\right]_{t=\pi}^{x}-\int_{\pi}^{x}\frac{\cos\left(t\right)}{2t^{3/2}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e1f6e9a6bc67234d82ac4158d5b96632_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[d\left(x\right)=-\frac{1}{\sqrt\pi}-\frac{\cos\left(x\right)}{\sqrt{x}}-\frac{1}{2}E\left(x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-df640fa691413bcfb00ee8c796032fb7_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[E\left(x\right)=\int_{\pi}^{x}\frac{\cos\left(t\right)}{t^{3/2}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-3fc2d01bfc1bd95b3ec23fbbe2baa6ed_l3.png)
Comme  on voit que l’intégrale
 on voit que l’intégrale  est absolument convergente, donc convergente (voir section précédente). De ce fait, on peut poser :
 est absolument convergente, donc convergente (voir section précédente). De ce fait, on peut poser :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lambda=\lim_{x\rightarrow+\infty}E\left(x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7e648ef999cee0ace1339839b90a439a_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{x\rightarrow+\infty}d\left(x\right)=-\frac{1}{\sqrt\pi}-\frac{\lambda}{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-3c3f19002fc73af112ef799c44c63888_l3.png)
Nous avons établi que l’intégrale  est convergente. Considérons maintenant l’intégrale impropre :
 est convergente. Considérons maintenant l’intégrale impropre :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\Delta=\int_{\pi}^{+\infty}\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}+\sin\left(t\right)}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-07e69b510bc74d3b6574bf9ba01d8c2d_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}+\sin\left(t\right)}=\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}}\:\frac{1}{1+\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}}}\sim\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5df35cc5e0fc7d23173fe61dd0c5d355_l3.png)

En appliquant la règle des équivalents à ce cas de figure, on conclurait que les intégrales  et
 et  sont de même nature, autrement dit que
 sont de même nature, autrement dit que  est convergente.
 est convergente.
Mais il n’en est rien !
En effet, lorsque  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}+\sin\left(t\right)}=\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}}\left(1-\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}}+O\left(\frac{\sin^{2}\left(t\right)}{t}\right)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e2b1123b8f6cb5bc294efb4dede05410_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}+\sin\left(t\right)}=\boxed{\frac{\sin\left(t\right)}{\sqrt{t}}}_{\;\color{red}1}-\boxed{\frac{\sin^{2}\left(t\right)}{t}}_{\;\color{red}2}+\boxed{O\left(\frac{1}{t^{3/2}}\right)}_{\;\color{red}3}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-10a18cd0f8d281bc52f074181407fe77_l3.png)
La première, donne une intégrale convergente comme on l’a déjà expliqué (il s’agit de  et la troisième donne une intégrale absolument convergente (si une fonction continue
 et la troisième donne une intégrale absolument convergente (si une fonction continue  vérifie
 vérifie  lorsque
 lorsque  alors il existe
 alors il existe  tel que
 tel que
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\geqslant\pi,\thinspace\left|g\left(t\right)\right|\leqslant\frac{M}{t^{3/2}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a679fb5ad5c45e4bbd6252656ec92d28_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\geqslant\pi,\thinspace\frac{\sin^{2}\left(t\right)}{t}=\frac{1-\cos\left(2t\right)}{2t}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b298eb12c4ae77d0394dad9ea57337a5_l3.png)
 diverge tandis que l’intégrale
 diverge tandis que l’intégrale  converge (non détaillé : preuve en tous points analogue à celle de la convergence de
 converge (non détaillé : preuve en tous points analogue à celle de la convergence de  
L’intégrale  est donc bien divergente. Résumons :
 est donc bien divergente. Résumons :
Si  sont deux applications continues, alors les intégrales impropres
 sont deux applications continues, alors les intégrales impropres  et
 et  peuvent être de natures différentes, même si
 peuvent être de natures différentes, même si  au voisinage de
 au voisinage de 
Pour que la règle des équivalents (cf. section 4) soit applicable, il est indispensable que l’une des deux fonctions soit localement de signe constant (ce qui impose la même propriété pour l’autre).
Précisons que « localement » signifie ici : sur  pour
 pour  assez grand.
 assez grand.
7 – Intégrales semi-convergentes
On examine dans cette section un exemple détaillé d’intégrale semi-convergente, c’est-à-dire convergente mais non absolument convergente.
Reprenons l’intégrale  introduite au début de la section 6. Nous avons établi sa convergence. Montrons maintenant que l’intégrale
 introduite au début de la section 6. Nous avons établi sa convergence. Montrons maintenant que l’intégrale  diverge. En posant, pour tout
 diverge. En posant, pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[g\left(x\right)=\int_{\pi}^{x}\frac{\left|\sin\left(t\right)\right|}{\sqrt{t}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a77329d4c796b46c24588248941a3f35_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{x\rightarrow+\infty}g\left(x\right)=+\infty\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7df84c441fef6549e69798c0fa619527_l3.png)
On peut envisager deux méthodes …
– Méthode 1 –
On va montrer que  ce qui permettra de conclure puisque
 ce qui permettra de conclure puisque  est croissante (intégrale partielle d’une fonction positive).
 est croissante (intégrale partielle d’une fonction positive).
Pour tout entier  la relation de Chasles donne :
 la relation de Chasles donne :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[g\left(n\pi\right)=\sum_{k=1}^{n-1}\int_{k\pi}^{\left(k+1\right)\pi}\frac{\left|\sin\left(t\right)\right|}{\sqrt{t}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-db2d8103806bd9d35b87346bd52d2368_l3.png)
 on obtient en changeant de variable :
 on obtient en changeant de variable :      
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[g\left(n\pi\right)\geqslant\frac{2}{\sqrt{\pi}}\sum_{k=2}^{n}\frac{1}{\sqrt{k}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c5ff00cc3356a69be296a210d227d873_l3.png)
 diverge.
 diverge.
– Méthode 2 –
On exploite le fait que ![Rendered by QuickLaTeX.com \forall t\in\left[0,1\right],\thinspace t\geqslant t^{2}.](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-3d37339e9c2858d616a4bad3dfc36560_l3.png)
Ainsi, pour tout  et via une formule de linéarisation :
 et via une formule de linéarisation :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[g\left(x\right)\geqslant\int_{\pi}^{x}\frac{\sin^{2}\left(t\right)}{\sqrt{t}}\thinspace dt=\int_{\pi}^{x}\frac{1-\cos\left(2t\right)}{2\sqrt{t}}\thinspace dt=A\left(x\right)-B\left(x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-51939543d64ad25830988e5fb2292651_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[A\left(x\right)=\int_{\pi}^{x}\frac{1}{\sqrt{t}}\thinspace dt=2\sqrt{x}-2\sqrt{\pi}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-3fc2bf2985ab4f27e0e7e261424ae2ce_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[B\left(x\right)=\int_{\pi}^{x}\frac{\cos\left(2t\right)}{\sqrt{t}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7b743b762d248ae82166d0843bd0b0f6_l3.png)
 et, d’autre part,
 et, d’autre part,  admet en
 admet en  une limite finie (appliquer la méthode développée à la section 6 pour l’intégrale
 une limite finie (appliquer la méthode développée à la section 6 pour l’intégrale  : intégration par parties + convergence absolue). En particulier
 : intégration par parties + convergence absolue). En particulier  est bornée.
 est bornée.
On en déduit le résultat attendu : 
8 – Cas d’un intervalle d’intégration semi-ouvert borné
On s’est restreint, depuis le début de cet article, à des intégrales de fonctions continues sur des intervalles de la forme 
Autrement dit, les intégrales considérées étaient impropres pour la borne  On change maintenant le fusil d’épaule …
 On change maintenant le fusil d’épaule …
Etant donnés deux réels  et
 et ![Rendered by QuickLaTeX.com f:\left]a,b\right]\rightarrow\mathbb{R}](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1a31b46b248bc4400cd81060797d2d21_l3.png) continue, posons pour tout
 continue, posons pour tout ![Rendered by QuickLaTeX.com x\in\left]a,b\right[](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-32df95a67765c71cb1c6b112574218a2_l3.png) :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F\left(x\right)=\int_{x}^{b}f\left(t\right)\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f0befa1f1cd1f967f25d7783faeb0a04_l3.png)
 lorsque
 lorsque  tend vers
 tend vers  (par valeurs supérieures).
 (par valeurs supérieures).
Si cette limite existe et est finie, l’intégrale  (qui est impropre pour la borne
 (qui est impropre pour la borne  est dite convergente et ce symbole désigne aussi la limite en question.
 est dite convergente et ce symbole désigne aussi la limite en question.
Signalons pour commencer que si  possède en
 possède en  une limite finie
 une limite finie  , il suffit de prolonger
, il suffit de prolonger  par continuité en
 par continuité en  , en posant
, en posant
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\tilde f(t)=\left\{\begin{matrix}{f(t) & \text{si }a<t\leqslant b\\ \lambda & \text{si }t=a\end{matrix}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8ce82abbf2baff2125baef05e3c95b86_l3.png)
 est alors dite faussement impropre.
 est alors dite faussement impropre.
Exemple
L’intégrale :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{0}^{\pi}\frac{\sin\left(t\right)}{t}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a982a76bf5e60404462df2230c46487c_l3.png)
 
Les choses deviennent plus intéressantes lorsqu’un tel prolongement par continuité n’est pas possible. C’est typiquement le cas lorsque  (mais il se peut aussi que
 (mais il se peut aussi que  n’admette tout simplement pas de limite en
 n’admette tout simplement pas de limite en  ).
).
Par exemple, l’intégrale  (qui est impropre pour la borne 0) est convergente car :
 (qui est impropre pour la borne 0) est convergente car :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{x\rightarrow0^{+}}\int_{x}^{1}\frac{1}{\sqrt{t}}\thinspace dt=\lim_{x\rightarrow0^{+}}\left(2-2\sqrt{x}\right)=2\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7751372b1c91c1a4007ba925061b23e4_l3.png)
On peut alors énoncer un principe de comparaison, très semblable à celui présenté à la section 2 :
Principe de comparaison (bis)
Soient ![Rendered by QuickLaTeX.com f,g:\left]a,b\right]\rightarrow\mathbb{R}](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-98e13db4f10a9625ff80322f335058dc_l3.png) deux applications continues telles que :
 deux applications continues telles que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left]a,b\right],\thinspace0\leqslant f\left(t\right)\leqslant g\left(t\right)\qquad\left(\star\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-73d9d96a669fb77d0deddf14e0baea67_l3.png)
Si l’intégrale impropre  converge, alors il en va de même pour
 converge, alors il en va de même pour 
Comme expliqué à la section 3, il nous faut des intégrales « de référence » !
Voici le minimum syndical :
Proposition
L’intégrale impropre :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{a}^{b}\frac{1}{\left(t-a\right)^{\alpha}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-78b4c84711d4c16995bf7dc0d2ccf8f3_l3.png)
 
Par exemple, pour l’intégrale  on peut voir que :
 on peut voir que : 
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left]0,1\right],\thinspace0\leqslant\frac{\sin\left(t\right)}{t^{3/2}}\leqslant\frac{t}{t^{3/2}}=\frac{1}{\sqrt{t}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-03775567a41616e2aa382c51dabe4a4d_l3.png)
 converge.
 converge.
On dispose aussi d’une règle des équivalents (conséquence du principe de comparaison) :
Règle des équivalents (bis)
Soient ![Rendered by QuickLaTeX.com f,g:\left]a,b\right]\rightarrow\mathbb{R}](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-98e13db4f10a9625ff80322f335058dc_l3.png) continues. On suppose que
 continues. On suppose que  lorsque
 lorsque 
On suppose en outre que  pour
 pour  assez proche de
 assez proche de  Alors les intégrales
 Alors les intégrales  et
 et  sont de même nature (ce qui signifie qu’elles sont toutes les deux convergentes ou bien toutes les deux divergentes).
 sont de même nature (ce qui signifie qu’elles sont toutes les deux convergentes ou bien toutes les deux divergentes).
Par exemple, pour l’intégrale  on observe que :
 on observe que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\in\left]0,1\right],\thinspace\frac{\sin\left(t\right)}{t^{2}}\sim\frac{1}{t}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4113fe72ddb42fb336f2795b516a4397_l3.png)
 diverge.
 diverge.
9 – Intégrales multiplement impropres
Evitons ici les généralités abstraites et contentons-nous d’exemples pour comprendre de quoi il retourne. L’intégrale
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[J=\int_{0}^{+\infty}\frac{e^{-t}}{\sqrt{t}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-af5d62dff67f41545401c84db900fe72_l3.png)
 
Pour traiter cette situation, on partage l’intervalle d’intégration. On considère les deux intégrales (simplement) impropres :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[J_{0}=\int_{0}^{1}\frac{e^{-t}}{\sqrt{t}}\thinspace dt\qquad\text{et}\qquad J_{1}=\int_{1}^{+\infty}\frac{e^{-t}}{\sqrt{t}}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ec547a67821f48180b8298828dc8e2c7_l3.png)
Il s’agit alors de déterminer la nature de  et de
 et de 
➡ L’intégrale  sera déclarée convergente à condition que
 sera déclarée convergente à condition que  et
 et  le soient.
 le soient.
Il se trouve que c’est le cas. En effet, l’équivalent
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{e^{-t}}{\sqrt{t}}\underset{{\scriptstyle 0}}{\sim}\frac{1}{\sqrt{t}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-0d77e9f281a70ff3c3226b415c7e79de_l3.png)
 est convergente et la majoration
 est convergente et la majoration      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\geqslant1,\;0\leqslant\frac{e^{-t}}{\sqrt{t}}\leqslant e^{-t}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ea33b23ad1d5746a73596355a4565acf_l3.png)
 est aussi convergente (puisque c’est le cas de
 est aussi convergente (puisque c’est le cas de  ce qu’on voit directement en calculant l’intégrale partielle).
 ce qu’on voit directement en calculant l’intégrale partielle).
Maintenant, généralisons et considérons pour tout réel  l’intégrale :
 l’intégrale :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{0}^{+\infty}t^{x-1}e^{-t}\thinspace dt\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bd5cd5cdbe9cc0de1644d14633214a7d_l3.png)
L’intégrale  précédente correspondait au cas particulier
 précédente correspondait au cas particulier 
Si  cette intégrale est impropre pour la borne
 cette intégrale est impropre pour la borne  seulement. Pour établir sa convergence, on peut observer que
 seulement. Pour établir sa convergence, on peut observer que  (propriété bien connue de l’exponentielle qui « l’emporte », au voisinage de
 (propriété bien connue de l’exponentielle qui « l’emporte », au voisinage de  sur toute fonction puissance d’exposant fixe), ce qui entraîne l’existence d’un réel
 sur toute fonction puissance d’exposant fixe), ce qui entraîne l’existence d’un réel  tel que :
 tel que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\geqslant A,\thinspace t^{x+1}e^{-t}\leqslant1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1599372c61a1e4257f697f09376ba59e_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall t\geqslant A,\thinspace t^{x-1}e^{-t}\leqslant\frac{1}{t^{2}}\qquad\left(\star\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-686d219f52d7c1712719bd6b6b849257_l3.png)
Mais si  cette intégrale est doublement impropre (un problème en 0 s’est ajouté à celui en
 cette intégrale est doublement impropre (un problème en 0 s’est ajouté à celui en  Là encore, on considère séparément les intégrales :
 Là encore, on considère séparément les intégrales : 
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \int_{0}^{1}t^{x-1}e^{-t}\thinspace dt\qquad\text{et}\qquad\int_{1}^{+\infty}t^{x-1}e^{-t}\thinspace dt \]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1cfae3411334f9f2740fa8b9137543dd_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[ t^{x-1}e^{-t}\underset{{\scriptstyle 0}}{\sim}t^{x-1} \]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-43832e1757bcd42536980d2d7aa541c1_l3.png)
 .
.
Et pour la seconde, la convergence a déjà été prouvée ci-dessus (cf. majoration 
On peut donc conclure :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{0}^{+\infty}t^{x-1}e^{-t}\thinspace dt\text{ est convergente}\Leftrightarrow x>0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f72752a6305bd90cdb3a59a25e082535_l3.png)
Précisons que cet exemple n’a rien d’anecdotique. Il s’agit de la célèbre fonction Gamma d’Euler :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\forall x>0,\thinspace\Gamma\left(x\right)=\int_{0}^{+\infty}t^{x-1}e^{-t}\thinspace dt}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2d1d4819081d19f003239c69beb38b85_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\in\mathbb{N},\thinspace\int_{0}^{+\infty}t^{n}e^{-t}\thinspace dt=n!\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bb4c30f449474eac68e5899dfe64fc5f_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \left]-1,+\infty\right[\rightarrow\mathbb{R},\thinspace x\mapsto\Gamma\left(x+1\right)](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1ac6dd364bbe4166d41201b2359169df_l3.png) prolonge donc la suite des factorielles.
 prolonge donc la suite des factorielles.
Quant à l’intégrale  du début, elle est étroitement liée à l’intégrale de Gauss (cf. fin de la section 1), puisque le changement de variable
 du début, elle est étroitement liée à l’intégrale de Gauss (cf. fin de la section 1), puisque le changement de variable  donne :
 donne :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[J=\Gamma\left(\frac{1}{2}\right)=\int_{0}^{+\infty}\frac{e^{-t}}{\sqrt{t}}\thinspace dt=2\int_{0}^{+\infty}e^{-x^{2}}\thinspace dx=\sqrt{\pi}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-918a85a995ee3a79476d4b1c7fe2ff8a_l3.png)
Voici, à titre indicatif, l’allure du graphe de la fonction  :
 :

10 – Une condition ni nécessaire ni suffisante
Les intégrales impropres et les séries numériques se ressemblent beaucoup, au moins par certains aspects :
- définition par l’existence d’une limite finie pour l’intégrale ou la somme partielle,
- principe de comparaison et règle des équivalents,
- convergence absolue …
Mais il existe aussi des différences notables. On connaît par exemple la :
Condition nécessaire de convergence (pour les séries numériques)
Soit  une suite réelle.
 une suite réelle.
Si la série  converge, alors
 converge, alors 
La preuve de cette proposition est simple. Si l’on note  la
 la  -ème somme partielle, définie par :
-ème somme partielle, définie par :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\in\mathbb{N}^{\star},\thinspace S_{n}=\sum_{k=1}^{n}a_{k}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8c21142b2028b6e17ff7a9ce220979ca_l3.png)
 converge par hypothèse vers un réel
 converge par hypothèse vers un réel  Or :
 Or :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\geqslant2,\,a_{n}=S_{n}-S_{n-1}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-cccc4a72729ee4c4232910767181dacc_l3.png)
Mais pour les intégrales impropres, rien de tel !
Proposition
Etant donnée  continue, il n’existe AUCUN LIEN entre :
 continue, il n’existe AUCUN LIEN entre :
- la convergence de l’intégrale impropre  
- le fait que  
Pour justifier cette affirmation, nous allons devoir exhiber :
- un premier exemple où l’intégrale diverge, bien que  tende vers 0 en tende vers 0 en 
- un second exemple ou l’intégrale converge, bien que  ne tende pas vers 0 en ne tende pas vers 0 en 
➡ Le premier exemple est facile à trouver. Il suffit de considérer l’intégrale divergente :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{0}^{+\infty}\frac{1}{t+1}\thinspace dt}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7a1a0bbc9bd1feffbc95a4c95b2d1e0f_l3.png)
➡ Le second sera moins immédiat, car si  converge et si
 converge et si  admet une limite en
 admet une limite en  alors cette limite est nécessairement nulle (voir l’exercice n° 2 de cette fiche). Il nous faut donc une application
 alors cette limite est nécessairement nulle (voir l’exercice n° 2 de cette fiche). Il nous faut donc une application  ne possédant pas de limite en
 ne possédant pas de limite en  Considérons celle-ci :
 Considérons celle-ci :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[f:\left[0,+\infty\right[\rightarrow\mathbb{R},\thinspace t\mapsto\cos\left(t^{2}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8269796c0312236d0549409461579784_l3.png)
 et
 et  respectivement définies par :
 respectivement définies par :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[ s_{n}=\sqrt{2n\pi}\qquad\text{et}\qquad t_{n}=\sqrt{\left(2n+1\right)\pi}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-15bd79023a35a192f73c2423a1689859_l3.png)
 et, d’évidence :
 et, d’évidence :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{n\rightarrow\infty}f\left(s_{n}\right)=1\qquad\text{et}\qquad\lim_{n\rightarrow\infty}f\left(t_{n}\right)=-1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-490ec36ce6e59a9268ba9e614fc93053_l3.png)
 ne possède effectivement pas de limite en
 ne possède effectivement pas de limite en  Pourtant, pour tout
 Pourtant, pour tout  :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_{1}^{x}\cos\left(t^{2}\right)\thinspace dt=\int_{1}^{x^{2}}\frac{\cos\left(u\right)}{2\sqrt{u}}\thinspace du\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ce551127720868a314007513f1b3c49f_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \begin{equation*}\begin{split}\int_{1}^{x}\cos\left(t^{2}\right)\thinspace dt & = \left[\frac{\sin\left(u\right)}{2\sqrt{u}}\right]_{1}^{x^{2}}+\int_{1}^{x^{2}}\frac{\sin\left(u\right)}{4u^{3/2}}\thinspace du\\& = \frac{\sin\left(x^{2}\right)}{2x}-\frac{\sin\left(1\right)}{2}+\int_{1}^{x^{2}}\frac{\sin\left(u\right)}{4u^{3/2}}\thinspace du\end{split}\end{equation*}](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8fa5c952b3a0edbca6e12d3fe58c2376_l3.png)
 en raison de la convergence absolue de l’intégrale
 en raison de la convergence absolue de l’intégrale  
Précisons qu’il est possible de montrer que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\int_0^{+\infty}\sin(t^2)\,dt=\int_0^{+\infty}\cos(t^2)\,dt=\frac12\sqrt{\frac\pi2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c493b13e4d91b71a8ca79a81b1229a1b_l3.png)
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