Une fois n’est pas coutume, le texte est organisé à la manière d’une question d’oral (niveau X / ENS) ou disons, plutôt, d’un mini-problème en huit questions.
ÉNONCÉ
est une solution sur de l’équation différentielle
7°) En déduire que :
8°) Montrer, à l’aide de ce qui précède, que :
SOLUTION PROPOSÉE
Question 1°)
Or l’intégrale impropre est convergente et donc, d’après le principe de comparaison, il en va de même pour l’intégrale impropre Ainsi, la fonction est bien définie sur
Remarque
Question 2°)
Par ailleurs, pour tout :
et d’après cet encadrement :
Remarque
Question 3°)
Pour tout l’application partielle est continue. Pour tout l’application partielle est continue (donc continue par morceaux) et de plus :
Comme l’application est intégrable, le théorème en question s’applique : est continue sur (et notamment en : ce point précis est crucial pour la suite).
Remarque
Question 4°)
On raisonne par récurrence en commençant par
Initialisation
Soit Notons et considérons l’application
Pour tout l’application partielle est de classe Pour tout l’application partielle est intégrable. Pour tout la dérivée partielle
est (largement …) continue par morceaux. Enfin :
et l’application est intégrable. Le théorème de dérivation des intégrales à paramètre s’applique : est de classe (sur pour tout et donc sur) et :
Hérédité
Supposons que, pour un certain soit de classe sur et que :
On refait essentiellement la même chose qu’au a), mais avec l’application
On montre ainsi que est de classe sur (autrement dit que est de classe sur cet intervalle) et que :
Remarque
Le fait que soit de classe sur peut être établi SANS utiliser cette artillerie (qui repose sur le théorème de convergence dominée de Lebesgue … rien de trivial à l’horizon …). Voir l’annexe 2.
Question 5°)
Pour tout :
Autrement dit, est solution sur de l’équation différentielle (linéaire du second ordre et à coefficients constants) :
Question 6°)
où l’on a posé :
On calcule alors successivement :
puis :
Ceci prouve que est une solution sur de Il s’agit de l’unique solution sur de cette équation différentielle, qui s’annule en et dont la dérivée s’annule aussi en ce point.
Question 7°)
D’après 6°, étant donné l’application :
est une solution sur de En lui ajoutant n’importe quelle combinaison linéaire de et on obtient encore une solution. Considérons l’application :
La relation de Chasles donne, pour tout :
Par conséquent, est solution sur de Or, on a vu au 5°) que c’est aussi le cas de Il s’ensuit que est solution sur de d’où l’existence de réels tels que :
Maintenant on sait (cf. 2°) que et il est facile de voir que puisque pour tout :
Ainsi et ceci impose (pour le détail de cette dernière affirmation, voir l’annexe 1). Moralité : Et pour finir, en posant dans l’intégrale qui définit :
Question 8°)
On aimerait bien remplacer par dans l’égalité ci-dessus, mais ce n’est pas possible !… En revanche, on peut s’en sortir en faisant tendre vers Ce qui précède montre que, pour tout :
Lorsque tend vers le membre de gauche tend vers (par continuité de en : cf. question 3°). Comme l’intégrale impropre est convergente (non détaillé ici : c’est la fameuse intégrale de Dirichlet), on a par ailleurs :
Il reste donc à prouver que :
ce qui donnera la conclusion. Or :
donc, d’après le théorème de sommation des relations de comparaison (cas des intégrales impropres divergentes de fonction positives) :
et donc :
d’où finalement :
ANNEXE 1
Etant donnés considérons l’application :
A la question 7°, on s’est servi du fait que si alors
Prouvons cela par l’absurde.
Supposons Alors pour tout :
Comme :
il existe tel que :
Ainsi, pour tout :
et en particulier, pour tout :
ce qui contredit l’hypothèse
ANNEXE 2
Dans cette vidéo, on signale sans démonstration que l’application :
est dérivable sur et que :
L’objet de cette annexe est d’en fournir une preuve « élémentaire », qui ne repose PAS sur le théorème de dérivabilité des intégrales à paramètres (lequel repose à son tour sur le théorème de convergence dominée de Lebesgue). On s’appuiera notamment sur le résultat suivant :
Proposition
Soit un intervalle (non trivial) et soit une suite d’applications de classe On suppose :
- qu’il existe tel que la suite soit convergente (on note sa limite)
- que la suite converge uniformément sur vers vers une application
Dans ces conditions, la suite converge simplement sur vers une application de classe et de plus
Donc, vue l’hypothèse de convergence uniforme :
Visiblement, la limite simple de la suite est de classe et sa dérivée est
Remarque
On sait que la suite converge simplement sur vers
Notons le membre de gauche de cette inégalité. On a :
Notons et
et sont des segments. En posant et d’après l’inégalité de Taylor à l’ordre 2 :
donc :
Il s’ensuit que :
et donc, que si est assez proche de :
➡ Pour le second point, on observe que pour tout tout et tout :
Or cette dernière quantité est indépendante de et tend vers lorsque tend vers La suite converge donc bien uniformément vers sur tout intervalle de la forme avec
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Pouvez-vous calculer l’intégrale ci-dessous, entre les bornes 2.5 et 4 en degrés de la fonction :
sin(x^((1+cos(x))^x))
soit, une fois décomposée :
1) 1+cos(x) = A
2) A^x = B [A élevé à la puissance x]
3) x^B = C
4) sin(C) la fonction finale
Cette question ne me semble pas en rapport avec l’article 🙂 En outre, je doute fort que l’on sache calculer exactement une telle intégrale. Toutefois, avec un logiciel approprié, on peut en déterminer une valeur approchée aussi précise qu’on le désire. En voici une, à près : 1.26424035230572825036