1 – Qu’est-ce qu’une implication ?
La pratique des mathématiques nous conduit en permanence à rencontrer des énoncés du type :
« SI … ALORS … »
Par exemple, étant donnés deux nombres réels et positifs ou nuls :
Si alors
A priori, l’hypothèse peut être vraie ou fausse : cela dépend bien sûr des valeurs attribuées à et Même chose pour la conclusion
Ce qui nous intéresse ici, c’est le fait que chaque fois que l’hypothèse est vraie, il en va de même pour la conclusion.
On exprime cela en disant que, quelles que soient les valeurs (positives ou nulles) de et de l’hypothèse implique la conclusion
Tout ceci se note, en symboles :
et se lit :
Pour tout couple de réels positifs ou nuls, si le carré de est inférieur ou égal à celui de alors est inférieur ou égal à .
Le symbole (appelé quantificateur universel) se lit « pour tout … » ou bien « quel que soit … ».
signifie que si est vraie alors est aussi vraie.
Ce qui précède suggère l’existence d’un lien de causalité : serait conséquence de
En fait, il ne s’agit pas de cela. Pour essayer d’y comprendre quelque chose, nous allons employer une petite astuce : passer par la double-négation.
Si quelqu’un prétend qu’une certaine hypothèse entraîne une certaine conclusion et si nous pensons le contraire, nous pourrons exprimer notre désaccord en disant que l’hypothèse est vraie mais que la conclusion est fausse.
Par exemple, je ne suis pas d’accord pour reconnaître que « si le vent souflle à plus de 80 km/h, alors tous les arbres de la forêt seront penchés ». J’exprime ceci en disant : « le vent souffle à plus de 80 km/h, et pourtant l’un au moins des arbres de la forêt n’est pas penché ».
On conçoit ainsi que la négation de doit être
Par ailleurs, tout le monde s’accordera pour dire que la négation de la négation d’une phrase possède la même valeur de vérité que On découvre ainsi que doit être logiquement équivalente à autrement dit à
Résumons : les écritures
et
sont interchangeables.
Ainsi, la notion de causalité a complètement disparu !
2 – Un truc faux implique n’importe quoi !
Une retombée un peu surprenante de ce qui précède apparaît lorsqu’on construit la table de vérité de l’implication. Il s’agit simplement d’un tableau indiquant la valeur de vérité de (c’est-à-dire de ) en fonction de celles de et de :
On s’aperçoit notamment que, dans le cas où est fausse, l’implication est vraie… quelle que soit la valeur de vérité de
est vraie.
3 – Equivalence logique
En fait, on peut affirmer que :
Après avoir établi l’implication de gauche à droite, il reste à prouver que si sont des réels positifs ou nuls tels que alors Et c’est bien le cas puisque : (produit de deux réels positifs ou nuls).
Afin de résoudre une équation , on construit une succession d’équations de telle sorte que :
- la première d’entre-elles soit l’équation
- toutes ces équations possèdent le même ensemble de solutions,
- la dernière équation admette un ensemble de solutions facile à déterminer.
Notons …, ces équations, avec qui n’est donc pas autre chose que
Notons aussi l’ensemble des solutions de
L’exigence que, pour chaque on ait signifie exactement que pour chaque tel entier .
Si l’on sait seulement que pour tout alors pour tout et par conséquent
Mais cette dernière inclusion n’a aucune raison d’être une égalité. Un chaîne d’inclusion ne suffit donc pas pour déterminer
Par exemple, étant donné :
mais aucune de ces deux implications n’est une équivalence ! D’ailleurs, les ensembles de solutions des trois équations sont distincts :
- celui de est
- celui de est
- celui de est avec dont une valeur approchée par défaut à près est
Pire : si pour certains indices tandis que pour d’autres, on ne sera pas en mesure de comparer les ensembles et
En revanche, si pour tout alors pour tout et ceci garantit que
Des remarques analogues s’appliquent à la résolution d’une inéquation.
4 – Chaînes d’équivalences
Le « squelette » de l’énoncé de certains théorèmes se présente ainsi :
Théorème XYZ
Les assertions suivantes sont équivalentes :
- Assertion
- Assertion
- …
- Assertion
Pour établir ce genre de résultat, il serait franchement maladroit de chercher à démontrer les implications du type pour tous les couples vérifiant (il existe tels couples).
Il est beaucoup moins « coûteux » de prouver les implications :
et ceci suffit pour conclure que les assertions sont mutuellement équivalentes, car la relation d’implication est transitive : si et alors
Donnons deux exemples. Le premier est emprunté à l’algèbre linéaire :
Caractérisation d’une somme directe
On considère un espace vectoriel et deux sous-espaces de On note qui désigne par définition l’ensemble des vecteurs de la forme avec et
Les trois assertions suivantes sont équivalentes :
- Tout vecteur de peut s’écrire d’une seule manière sous la forme avec
- Pour tout couple si alors et
- est le seul vecteur appartenant simultanément à et à
Caractérisation des applications linéaires continues
On considère deux espaces vectoriels normés réels et La norme d’un vecteur est notée et celle d’un vecteur est notée Etant donnée une application linéaire les assertions suivantes sont équivalentes :
- est continue
- est continue en
- est bornée sur la boule unité fermée de
- est bornée sur la sphère unité de
- il existe tel que :
Pour le lecteur intéressé, des preuves détaillées de l’équivalence des assertions 1 à 3 de l’exemple 1 et des assertions 1 à 5 de l’exemple 2 sont données en annexe.
5 – Négation de
Comme on l’a expliqué, la négation d’une implication équivaut logiquement à P et non(Q).
Ceci nous indique la marche à suivre pour démontrer par l’absurde qu’une implication est vraie.
Par exemple, tâchons d’établir le résultat énoncé à la première section :
()
Considérons donc deux réels et positifs ou nuls et supposons qu’on ait simultanément :Alors d’une part et, d’autre part, (puisque donc c’est-à-dire ce qui est absurde !
L’assertion est établie !
Passons à un exemple plus consistant : le théorème de caractérisation séquentielle des fermés de
Avant de l’énoncer, rappelons deux définitions :
Définition 1
Une partie de est un ouvert lorsque pour tout il existe tel que :
Définition 2
Une partie de est un fermé lorsque son complémentaire est un ouvert.
Théorème
Etant donnée une partie de les assertions suivantes sont équivalentes :
(1) est un fermé.
(2) Pour tout suite convergente à termes dans la limite de cette suite appartient à
Ce théorème pourrait être énoncé dans un cadre plus général (en se plaçant non pas dans , mais dans un quelconque espace métrique) et la preuve n’en serait essentiellement pas modifiée.
On démontre chacune des deux implications et en raisonnant par l’absurde.
Supposons (1) et non (2), c’est-à-dire que est un fermé et qu’il existe une suite à termes dans qui converge vers un réel
Comme est ouvert, il existe tel que autrement dit : l’intervalle ne contient aucun élément de
Par ailleurs, il existe un entier tel que pour tout entier On voit donc dès que ce qui est absurde puisque
Supposons (2) et non (1), c’est-à-dire, d’une part, que la limite de toute suite convergente à termes dans appartient à et, d’autre part, que n’est pas un fermé (ce qui signifie que n’est pas un ouvert). Il existe alors tel que pour tout on a
D’après ce dernier point on peut, pour tout choisir un élément tel que
Il est alors clair que la suite est à termes dans et converge vers Et comme n’appartient pas à on aboutit à une contradiction !
6 – Contraposée de
Imaginons qu’une personne travaillant dans une agence de voyage nous dise, à propos d’un passager :
Si ce passager a pu prendre son vol normalement,
alors son passeport est en règle
Chacun comprendra que cette phrase possède la même signification que :
Si le passeport de ce passager n’est pas en règle,
alors il n’a pas pu prendre son vol normalement
D’une manière générale, une implication peut être remplacée par sa contraposée, à savoir l’implication
Les deux implications sont formellement distinctes mais sont logiquement équivalentes (elles ont la même valeur de vérité).
Attention de ne pas confondre « contraposée » et « négation » : la contraposée d’une implication dit la même chose que l’implication initiale, tandis que la négation exprime le contraire !
Voici quatre exemples qui vous permettront, j’espère, d’y voir plus clair …
Exemple 1 : une simple question de parité
Etant donné un entier naturel si est pair alors est pair.
Il est facile de prouver l’implication contraposée, à savoir : si est impair, alors est impair.
En effet, un entier impair peut s’écrire sous la forme avec On voit alors que
ce qui prouve que est impair.
Exemple 2 : le théorème de Pythagore
Etant donnés trois points non alignés, le théorème de Pythagore stipule que si le triangle est rectangle en alors On peut énoncer le même résultat sous forme contraposée, en affirmant que si alors le triangle n’est certainement pas rectangle en
Exemple 3 : à propos de l’injectivité
Une application est dite injective lorsque
autrement dit, lorsque deux éléments distincts de son ensemble de départ possèdent nécessairement des images distinctes.
Etablir l’injectivité d’une application avec cette formulation peut être malaisé dans certains cas, car la relation ne possède pas de bonnes propriétés, contrairement à la relation d’égalité (voir à ce sujet l’article Injections & Surjections : méthodes).
En effet, l’égalité est transitive : si et alors Tandis que et mais on ne va tout de même pas en déduire que
En outre, deux égalités entre nombres réels peuvent être ajoutées membre-à-membre : si et alors Mais et et il n’est pas question d’en déduire que
Bref, il est généralement (quoique pas toujours…) plus commode de passer par la forme contraposée et donc, d’exprimer l’injectivité de en écrivant :
Exemple 4 : une question d’algèbre linéaire
Soit un espace vectoriel de dimension finie et soient deux sous-espaces vectoriels de
Si alors
On établit la contraposée, c’est-à-dire : si alors
En effet, si alors la somme est directe et donc :
Cela dit, l’utilisation de la contraposée ne constituait pas ici un passage obligé. La formule de Grassmann dit en effet que :
or, et donc
ce qui signifie exactement que
7 – Réciproque de
Lorsqu’un(e) mathématicien(ne) démontre une implication il (ou elle)ne peut pas s’empêcher de se demander si l’implication est aussi vraie .
On dit que est la réciproque de
Certains affirment, à ce sujet (et en ne plaisantant qu’à moitié) que plus une implication est banale et évidente, plus sa réciproque (si toutefois elle est vraie…) est intéressante et peut même, dans certains cas, constituer un résultat profond.
Commençons par un exemple totalement élémentaire.
Exemple 1 : factorisation d’un polynôme dont une racine est connue
Soit une fonction polynôme et soit
S’il existe une fonction polynôme telle que alors
C’est évident !! La réciproque est-elle vraie ? Affirmatif :
Si , alors il existe une fonction polynôme telle que
Autrement dit, il est possible de factoriser par Ceci se prouve facilement à l’aide de l’identité (voir par exemple cet article) ou bien, si l’on préfère, en effectuant la division euclidienne du polynôme par le polynôme (le reste est un polynôme constant qui donne lorsqu’on l’évalue en
Exemple 2 : le théorème des trois carrés
Il n’est pas très difficile de prouver que si un entier naturel est la somme de trois carrés parfaits, alors n’est pas de la forme
En effet, on sait qu’un carré parfait est congru, modulo 8, à l’un des trois entiers 0, 1 ou 4.
Par conséquent, si l’on ajoute trois carrés parfaits, on obtient un entier congru à :
On observe donc qu’une somme de trois carrés n’est, en aucun cas, congrue à modulo
On en déduit que si pouvait s’écrire sous la forme alors il faudrait que Mais on aurait alors ce qui imposerait et tous pairs, d’où la possibilité en divisant par , d’écrire :
En répétant l’argument, on réduirait progressivement l’exposant de sans jamais l’annuler … ce qui est absurde !
Il se trouve que la réciproque est vraie : tout entier naturel qui n’est pas de la forme peut s’écrire comme la somme de trois carrés parfaits ! Ce résultat, dû à Gauss, constitue le théorème des trois carrés et sa démonstration n’est pas commode.
Exemple 3 : la conjecture de Goldbach forte
Il est évident que si un entier naturel est la somme de deux nombres premiers impairs, alors est pair et La réciproque de cette implication consiste à dire que tout entier pair, supérieur ou égal à est la somme de deux nombres premiers impairs. Mais cette affirmation constitue à ce jour une redoutable question ouverte (c’est la conjecture de Goldbach « forte » ou « binaire » par contraste avec la conjecture de Goldbach « faible » ou « ternaire », selon laquelle tout nombre impair est la somme de trois nombres premiers, résultat extrêmement difficile, établi en 2013 par le mathématicien péruvien Harald Helfgott).
Signalons une curiosité : il arrive parfois qu’on ait à démontrer une équivalence entre deux assertions, mais que la preuve de l’une des deux implications « contienne », en un sens, celle de sa réciproque. Deux exemples de cette situation sont détaillés dans cet article.
8 – Réciproques partielles
Bien entendu, il arrive parfois qu’une implication soit vraie mais que sa réciproque soit fausse.
On peut alors chercher ce qu’on appelle une « réciproque partielle » :
On remplace par où désigne une hypothèse supplémentaire convenable, qui vient en quelque sorte renforcer l’hypothèse , insuffisante.
Voici deux exemples. Le premier est très simple :
Exemple 1 : annulation d’une fonction numérique
Etant donnée une application intéressons-nous aux deux assertions :
L’implication est évidemment vraie. Mais sa réciproque est fausse, comme on le voit en considérant l’application
qui vérifie mais pas
On obtient une réciproque partielle en ajoutant une hypothèse de continuité. En effet, si est continue et vérifie alors de deux choses l’une : ou bien l’une des deux inégalités est une égalité et c’est réglé, ou bien les deux inégalités sont strictes et on peut alors conclure avec le théorème des valeurs intermédiaires.
Exemple 2 : moyenne de Cesàro
Il est classique que si une suite réelle converge vers une limite L, alors la suite de terme général
converge aussi vers L. C’est le célèbre lemme de Cesàro.
La réciproque est fausse, comme le montre l’exemple de la suite définie par :
En effet, cette suite diverge mais, pour tout :
ce qui prouve la convergence de la suite vers
Une réciproque partielle est obtenue en ajoutant à l’hypothèse de convergence de la suite celle de monotonie de la suite Montrons cela.
Quitte à remplacer la suite par la suite opposée (de terme général on peut supposer croissante. On observe alors que, pour tout :
et donc :
Comme la suite est convergente, elle est en particulier bornée. La suite est donc aussi majorée et, comme elle est croissante, on conclut qu’elle converge.
On peut d’ailleurs ajouter que sa limite est nécessairement égale à celle de la suite (en raison du théorème de Cesàro dans le sens direct !… et de la propriété d’unicité de la limite d’une suite convergente).
Annexe
On détaille ici la preuve de chacune des deux chaînes d’équivalences énoncées à la section 4.
Caractérisation d’une somme directe
Soient et tels que Vue l’hypothèse d’unicité, l’égalité :
avec et impose :
Soit On constate que :
avec et ce qui impose (et mais bon …).
Soient et tels que :
Cette relation peut s’écrire :
Or et donc chaque terme de cette égalité appartient à qui est par hypothèse réduit à Ainsi :
Caractérisation des applications linéaires continues
Cette implication est triviale : la continuité de entraîne évidemment sa continuité en
Il existe par hypothèse tel que, pour tout :
Pour tout tel que vu que il vient :
c’est-à-dire :
On a prouvé que est bornée sur la boule unité fermée de
C’est évident car la sphère unité de est incluse dans la boule unité fermé de
Par hypothèse, il existe tel que :
Pour tout :
c’est-à-dire :
et cette dernière inégalité est encore vraie pour
Pour tout :
Autrement dit, est lipschitzienne et ceci entraîne sa continuité.
Vos questions ou remarques sont les bienvenues. Vous pouvez laisser un commentaire ci-dessous ou bien passer par le formulaire de contact.
Bonsoir Monsieur,
Merci pour cet article.
J’avais vu en devoir maison de MPSI le théorème des deux carrés, mais je ne connaissais pas le théorème des trois carrés !
Sauf erreurs de ma part, j’ai relevé quelques petites coquilles:
-Fin de la partie 3, après le « pire » en rouge: la deuxième implication voulue est peut-être la réciproque de la première (la première est répétée deux fois);
-Partie 4 définition 1: le code latex de l’intervalle avec les epsilon ne s’affiche pas correctement;
-Partie 4 dans la preuve du théorème, pour la deuxième implication: ce serait « différent » plutôt que « égal » à l’ensemble vide;
-Partie 6 dans les dernières inégalités de l’exemple 4: ce serait dim(F+G) à la place de dim(F inter G), et dim(F inter G) à la place de dim(F) + dim (G);
-Tout à la fin de la partie 7, un article est mentionné -Viser la cible- suivi de « Nous y avons vu… », or le résultat de convexité cité n’est pas dans cet article, ainsi vous souhaitiez peut-être faire un renvoi vers un autre article;
-Dans l’annexe, pour le (2) implique (3) de la première chaîne d’équivalences, entre parenthèses ce serait -x « égal » au lieu de « appartient ».
Bien à vous.
Vous avez raison sur toute la ligne ! Je vous remercie vivement pour cette nouvelle lecture millimétrique, qui contribue à améliorer ces articles en y détectant toutes ces petites coquilles. Il est amusant de constater à quel point le cerveau « corrige » certaines fautes de frappe : il me faut parfois relire trois ou quatre fois un même passage avant de constater que tel symbole n’est pas le bon (et que malgré moi, je lisais autre chose que ce qui était écrit !).
Quant à l’exemple soi-disant développé dans l’article « Viser la cible ! », je ne comprends pas … j’aurais juré l’avoir rédigé. Je ferai le nécessaire sous peu.
Je viens de modifier le texte de l’article « Viser la cible ! », qui comporte désormais deux exemples au lieu d’un seul, à la section 4 (section dont j’ai aussi modifié le nom …). J’espère que c’est à présent en place.
Je viens de relire « viser la cible » et tout est en place 😊
Je me demandais, avez-vous déjà eu un élève ayant une certaine maturité (ou de façon plus générale une personne ayant un bon niveau de Sup voire un niveau correct de Spé), qui vous a demandé un conseil de livre proposant de belles aventures mathématiques ? Le cas échéant, quel(s) livre(s) conseillez-vous ?
(Je pense notamment à « Raisonnements divins » traduction de « Proofs from the book », ou encore « Introduction à la théorie des nombres » de G.H.Hardy traduit par F.Sauvageot)
Bien à vous
Bonsoir, pouvez-vous revoir le passage avec la contraposée et la négation …? Il y a une répétition du mot « contraposée » et absence de « négation ». Du coup, le paragraphe ne semble pas avoir de sens… merci
Bien vu ! C’est corrigé … Et merci pour votre lecture attentive.