
Cet article présente quelques unes des principales techniques pour étudier les variations d’une fonction numérique et obtenir ensuite un tracé suffisamment précis de son graphe.
Les exemples proposés sont de difficulté variée. La plupart sont accessibles dès la terminale. Quelques uns sont plus élaborés et requièrent davantage de connaissances.
Dans tout ce qui suit,
désigne une fonction numérique, c’est-à-dire une fonction
de
dans
.
1 – Domaine de définition
On démarre l’étude de
en déterminant les réels
pour lesquels l’expression
est bien définie. L’ensemble de ces valeurs est appelé le domaine de définition de
On peut le noter ![]()
Par exemple, le calcul de :
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{D_{f}=\left[-1,\frac{1}{3}\right[\cup\left]\frac{1}{3},1\right]}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-73825c3a1f9dc9b36d35833020a15e77_l3.png)
Et pour que l’expression :
![]()
![]()
![]()
Exercice 1
Vous pouvez vous entraîner en déterminant les domaines de définition des fonctions suivantes :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\begin{array}{ccc}f\left(x\right)={\displaystyle \frac{x-1}{x^{2}-4}} & ; & g\left(x\right)={\displaystyle \frac{1}{x-\frac{1}{x}}}\\ \\h\left(x\right)={\displaystyle \frac{\sqrt{x}}{1+\sqrt{x}}} & ; & u\left(x\right)={\displaystyle \frac{x^{2}-2x+1}{\left(x-1\right)^{2}}}\\ \\v\left(x\right)={\displaystyle \sqrt{x}-\frac{1}{\sqrt{1-x}}} & ; & w\left(x\right)={\displaystyle \frac{x-1-\sqrt{-x}}{x^{2}-x}}\end{array}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-28bb0e69982719d1926cc512d02d2681_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\begin{array}{ccc}F\left(x\right)={\displaystyle \ln\left(\frac{x^{2}-1}{x}\right)} & ; & G\left(x\right)={\displaystyle \frac{\ln\left(x\right)}{\sqrt{1+\ln\left(x\right)}}}\\ \\H\left(x\right)={\displaystyle \frac{x}{e^{x}-1-x}} & ; & U\left(x\right)={\displaystyle \frac{\ln\left(\ln\left(x\right)\right)}{\ln\left(x\right)-2}}\\ \\V\left(x\right)=\ln\left(\sin\left(x\right)\right) & ; & W\left(x\right)={\displaystyle \frac{\sin\left(x\right)}{\cos^{2}\left(x\right)+\left(2x-\pi\right)^{2}}}\end{array}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-80cac1fc41bbaaecb6e07042707f6efd_l3.png)
2 – Eventuelles symétries
Le graphe de
est par définition :
![]()
Ce graphe peut parfois présenter des symétries. En les détectant à l’avance, on limite l’étude de
à une partie de
On trace alors une portion du graphe, que l’on complète ensuite pour obtenir le graphe entier, en utilisant la (ou les) symétrie(s) en question.
Les deux symétries les plus simples, auxquelles nous nous limiterons, sont les suivantes :
- symétrie par rapport à une droite « verticale » d’équation
pour un certain 
- symétrie centrale par rapport à un point



Formalisons cette histoire de symétrie.
Définition
Soit
On dit que
est symétrique par rapport à
lorsque :
![]()
Noter que
peut ne pas appartenir à
Par exemple :
est symétrique par rapport à 0.
On peut alors établir la :
Proposition
Soit
une partie de
symétrique par rapport à
et soit
une application.
On note
le graphe de
.
- Si :
alors![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall x\in A,\thinspace f\left(x\right)=f\left(2\alpha-x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-38094bedbedd9c8ecb2b0c415e877e06_l3.png)
présente une symétrie par rapport à la droite d’équation 
- S’il existe
tel que :
alors![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall x\in A,\thinspace f\left(x\right)+f\left(2\alpha-x\right)=2\beta\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-771d9851f2ed610a1d633ab6cfb749f5_l3.png)
présente une symétrie centrale de centre 
Donnons deux exemples; un pour chacun des deux scénarios …
Exemple 1
Considérons la fonction
définie par :
![]()
![]()
Tout d’abord, modifions l’écriture de
en remarquant que :

On voit maintenant que :

d’équation

Précisons que cette droite n’est pas le seul axe de symétrie ! Pour tout
la droite d’équation
est axe de symétrie.
Exemple 2
Considérons la fonction
définie par :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\forall x\in\mathbb{R},\thinspace g\left(x\right)=\frac{e^{x}}{e^{x}+1}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c104fe5b8f2143ca4ef624b2aeca1090_l3.png)


Ce point
est aussi l’unique point d’inflexion du graphe de
(voir section 5).
Exercice 2
1°) Vérifier que la courbe d’équation
![]()
2°) Vérifier que la courbe d’équation
![]()
3 – Périodicité éventuelle
Définition
Une partie
de
est dite invariante par translation de
(pour un certain réel
lorsque :
![]()
Par exemple,
est invariant par translation de 1.
On notera que si
est invariant par translation de
alors
est aussi invariant par translation de
quel que soit l’entier ![]()
Exercice 3
Sauriez-vous prouver que si
est invariant par translation de
alors il en va de même pour
?
Exercice 4
On note
. Montrer qu’il existe des nombres réels
arbitrairement petits tels que
soit invariant par translation de ![]()
Nous pouvons maintenant définir la notion de fonction périodique.
Définition
Etant donné
et une partie
de
invariante par translation de
une application
est dite T-périodique lorsque :
![]()
Noter qu’on a alors :
![]()
![]()
Lorsqu’une fonction est
périodique, son graphe est invariant par translation de vecteur
(et aussi de vecteur
et, plus généralement, de vecteur
pour tout entier ![]()

Trois exemples classiques de fonctions périodiques :
- L’application
est
périodique (
deux réels donnés). - L’application
est
périodique. - Si l’on pose
, alors l’application
(appelée fonction tangente) est
périodique.
Illustration dynamique
Graphe de ![]()
En jouant avec les sliders, on modifie
(l’amplitude) ,
(la pulsation) et
(le déphasage). Les touches P (plus) et M (moins) permettent de (dé-)zoomer. Le système de coordonnées peut être translaté en cliquant-déplaçant dans la zone d’affichage.
Exercice 5
Si
sont périodiques, peut-on affirmer que
est aussi périodique ?
4 – Rôle de la dérivée
On s’intéresse maintenant au sens de variation d’une fonction.
Commençons par préciser le vocabulaire :
Définition
Soit
une partie de
et soit
une application.
➡
est dite croissante lorsque :
pour tout couple
tel que ![]()
➡
est dite strictement croissante lorsque :
pour tout couple
tel que ![]()
Définitions analogues pour « décroissante » et « strictement décroissante ».
Enfin,
est dite (strictement) monotone si elle est (strictement) croissante ou (strictement) décroissante.
Attention !! Une erreur classique consiste à affirmer que si
vérifie
![]()
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Considérons, pour tout
l’application :
![]()
![]()
Supposons
Alors :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left\{\begin{array}{c}f_{\omega}'\left(0\right)=1+\omega>0\\\\f_{\omega}'\left(\frac{\pi}{\omega}\right)=1-\omega<0\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-9a04a9ba483320b08a7cbd4d5274c2a4_l3.png)
Par continuité de
on en déduit qu’il existe :
- un intervalle
centré en 0 tel que
pour tout 
- un intervalle
centré en
tel que
pour tout 
Par conséquent,
est strictement croissante sur
, strictement décroissante sur
et donc pas monotone (sur
. Dans le même temps, on observe que :

![]()
![]()
Le résultat suivant est fondamental :
Théorème
Soit
un intervalle non trivial
et soit
une application dérivable.
- Si
pour tout
alors
est croissante. - Si
pour tout
alors
est strictement croissante.
Bien entendu, si
pour tout
alors
est décroissante. Il suffit d’appliquer le premier point du théorème à
.
De même, si
pour tout
alors
est strictement décroissante.
On prouve ce théorème grâce à la formule des accroissements finis :
Soient
tels que
D’après la formule des accroissements finis :
![]()
Et de même, sous l’hypothèse
on voit que
ce qui montre la stricte croissance de ![]()
Ajoutons quelques observations :
- L’hypothèse que
est un intervalle n’est pas superflue ! Par exemple, l’application
possède une dérivée strictement négative en tout point, mais n’est pas monotone. En effet : d’une part![Rendered by QuickLaTeX.com \[\Phi:\mathbb{R}^{\star}\rightarrow\mathbb{R},\thinspace x\mapsto\frac{1}{x}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-23abec6ad379b57d4a8dd07723ec0e30_l3.png)
et
donc
n’est pas décroissante et, d’autre part
et
donc
n’est pas croissante. Bien entendu, la restriction de
à chacun des intervalles
et
est strictement décroissante. - La réciproque de
est vraie (mais nettement moins utile) : si
est croissante alors
pour tout 
- La réciproque de
est fausse. Autrement dit,
peut être strictement croissante même si
s’annule. Par exemple, l’application
est strictement croissante bien que sa dérivée s’annule en
Afin de préciser cette remarque, on peut énoncer le :
Théorème
Soit
un intervalle non trivial
et soit
une application dérivable. Alors, les assertions suivantes sont équivalentes :
est strictement croissante
et l’ensemble
est d’intérieur vide
En particulier, il suffit que
soit positive et ne s’annule qu’en un nombre fini de points pour que
soit strictement croissante.
Exercice 6
Donner un exemple d’une application
dérivable, strictement croissante et dont la dérivée s’annule une infinité de fois.
5 – Convexité
Considérons un intervalle non trivial
et une application ![]()
Notons toujours
le graphe de ![]()
Naïvement parlant,
est convexe lorsque
est « tourné vers le haut » et concave lorsque
est « tourné vers le bas ».

Cela dit, une définition rigoureuse de la convexité s’impose. La voici :
Définition
L’application
est dite convexe lorsque, pour tout couple
d’éléments de
et pour tout
:
![]()
Ajoutons que
est dite concave lorsque
est convexe, ce qui revient simplement à dire que le sens de l’inégalité est renversé.
Pour en savoir un peu plus, on pourra consulter cette rubrique du lexique Math-OS.
Dans cet article de niveau lycée, nous n’approfondirons pas davantage ce point de vue. L’accent est plutôt mis sur la :
Proposition
Etant donnée
deux fois dérivable, les assertions suivantes sont équivalentes :
est convexe- pour tout

Comme on peut s’en douter, on a aussi :
concave si et seulement si
pour tout
Il suffit d’appliquer la proposition ci-dessus à ![]()
Lorsque la dérivée seconde de
s’annule et change de signe pour
le graphe
de
change de concavité. On dit que
est un point d’inflexion pour
Sur l’illustration ci-dessous, on en dénombre sept :

Comme on peut le voir,
traverse localement sa tangente en un point d’inflexion.
Exercice 7
Si
sont convexes, peut-on affirmer que
est aussi convexe ?
6 – Branches Infinies
Examinons l’application :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{g:\mathbb{R}\rightarrow\mathbb{R},\thinspace x\mapsto\frac{x^{3}+2x^{2}-2x-3}{x^{2}+1}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1ad4a5b10f1bb2367ade1aad5b8867de_l3.png)
Lorsque
est « très grand », on comprend intuitivement que la valeur de l’expression
quoique certainement très élevée, ne fait pas le poids devant le terme
considérablement plus grand.
Grosso modo, le numérateur se comporte comme
lorsque
tend vers
De la même manière, le dénominateur se comporte comme
de sorte que
doit se comporter comme ![]()
A présent, rendons cela rigoureux …
En mettant le terme prépondérant en facteur, au numérateur comme au dénominateur, on peut écrire
sous la forme :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[g\left(x\right) = \frac{x^{3}\left(1+\frac{2}{x}-\frac{2}{x^{2}}-\frac{3}{x^{3}}\right)}{x^{2}\left(1+\frac{1}{x^{2}}\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-3d2c0ad1121572d96ae42ad59bd0e8ae_l3.png)
![]()
On dit que
équivaut à
lorsque
tend vers
(pour exprimer que le quotient de ces deux quantités tend vers
ce qui se note :
![]()
Afin de préciser davantage le comportement de
pour les grandes valeurs de
on s’intéresse maintenant à la différence :

![]()

![]()
Il est temps de donner une :
Définition
Etant donnée une application
s’il existe un couple
tel que :
![]()
On dit que la droite
d’équation
est asymptote au graphe
de
en ![]()
Si
on dit que
est une asymptote oblique et l’on parle d’asymptote horizontale si ![]()
Afin de préciser les positions relatives de
et ![]()
(c’est-à-dire : « qui est au-dessus de qui »), on devra déterminer le signe de l’expression ![]()
Pour revenir à l’exemple de la fonction
son graphe
présente en
une asymptote oblique
d’équation ![]()
En outre, le calcul a montré que la différence
est du même signe que
c’est-à-dire positif si
et négatif sinon. Ceci donne les positions relatives de
et
:
- pour
est au-dessus de 
- pour
est en-dessous de 

En pratique, étant donnée une fonction
telle que
que faire pour déterminer l’équation d’une éventuelle droite asymptote ? Voici la recette.
On calcule d’abord :
![]()
On distingue alors trois cas :
on dit que
présente en
une branche parabolique d’axe
C’est par exemple le cas lorsque
est un trinôme
avec
ou encore pour 
- Si
on dit que
présente en
une branche parabolique d’axe
C’est notamment le cas pour
ou encore pour 
- Si
on calcule :
… toujours sous réserve d’existence ! Si cette limite est finie, alors la droite d’équation![Rendered by QuickLaTeX.com \[\mu={\displaystyle \lim_{x\rightarrow+\infty}\left(f\left(x\right)-\lambda x\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1acfc140ae7306e72c9ef95be30287d5_l3.png)
est asymptote en
au graphe
de 
7 – Quelques études détaillées
Dans cette section, on détaille l’étude de quelques fonctions, en mettant à profit les différentes techniques présentées précédemment.
Etude n° 1
Intéressons-nous à :
![]()
Cette fonction est bien définie sur
puisque
pour tout
(discriminant ![]()
Comme la fonction racine carrée est dérivable sur
on voit que
est dérivable et que :
![]()
Il en résulte que
décroît sur
croît sur
et présente en
un minimum absolu :
![]()
Le graphe
de
présente une symétrie d’axe
puisque, pour tout
:

est convexe, car pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ f''\left(x\right)=\frac{4}{\sqrt{4x^{2}+x+1}}-\frac{\left(8x+1\right)^{2}}{4\left(4x^{2}+x+1\right)^{3/2}} \]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-159f21a73a0335c07891f4411c2773c7_l3.png)
![]()
Terminons par l’étude du comportement asymptotique. Il est clair que :
![]()
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\lim_{x\rightarrow+\infty}\frac{f\left(x\right)}{x}=2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b87cda7a73b81fd747ae8e2849f93f2a_l3.png)

![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\lim_{x\rightarrow+\infty}\left(f\left(x\right)-2x\right)=\frac{1}{4}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e4e6024904f67bd4e6421296cf6d367b_l3.png)
![]()

Etude n° 2
On s’intéresse à présent à :
![]()
On calcule, pour tout
:

Ensuite :

![Rendered by QuickLaTeX.com \[\alpha=\ln\left(\frac{4-\sqrt{7}}{9}\right)\simeq-1.89\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6433fea3577aa80bf7976d3b2cbc0979_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\beta=\ln\left(\frac{4+\sqrt{7}}{9}\right)\simeq-0.30\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-32031a991457aa5cb614c48eb9677778_l3.png)

La droite d’équation
est asymptote à
en ![]()
présente en
une branche parabolique d’axe ![]()
Etude n° 3
Considérons la fonction :
![]()
![]()
![]()
![]()
On calcule ensuite la dérivée seconde :
![]()
![]()
![]()
![]()
Par une dichotomie (non détaillée), on trouve
à
près.
Ainsi,
est concave sur
et convexe sur
Le graphe présente une inflexion au point d’abscisse ![]()

Etude n° 4
Dans cet exemple, on va voir apparaître un comportement asymptotique différent de ceux rencontrés plus haut. Posons, pour tout
:
![]()
![]()
Cette expression est du signe de
donc de
car
![]()
La dérivée seconde de
est donnée par :
![]()
Pour
cette expression est strictement positive.
Et pour
elle est du signe contraire à : ![]()
On a donc une inflexion en
avec :
![]()
Lorsque
on voit que
Ceci s’interprète en disant que la parabole
d’équation
est asymptote au graphe
de
Ajoutons que
est au-dessus de
pour
et en-dessous pour ![]()

Etude n° 5
On passe à l’étude des variations de :
![]()
Par définition
expression bien définie pour tout ![]()
La dérivée de
est donnée par :
![]()
![]()
est définie et dérivable sur
et pour tout
:
![]()
![]()
De même, comme :
![]()

Comme
possède en 0 la limite finie 1, on peut effectuer un prolongement par continuité :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\tilde{f}:\left[0,+\infty\right[\rightarrow\mathbb{R},\,x\mapsto\left\{ \begin{array}{cc}f\left(x\right) & \mbox{si }x>0\\\\1 & \mbox{si }x=0\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8e761ddb012d23d76056fc892832c253_l3.png)
On examine la dérivabilité de
en
Pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\frac{\tilde{f}\left(x\right)-\tilde{f}\left(0\right)}{x}=\frac{e^{\left(x-x^{2}\right)\ln\left(x\right)}-1}{\left(x-x^{2}\right)\ln\left(x\right)}\,\left(1-x\right)\ln\left(x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-421d9cfb06c676ab70865ed3b33c7d5d_l3.png)
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lim_{x\rightarrow0^{+}}\frac{e^{\left(x-x^{2}\right)\ln\left(x\right)}-1}{\left(x-x^{2}\right)\ln\left(x\right)}=1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-903d04f9fa033e6e434fec1b252ec41d_l3.png)
![]()
Ainsi,
n’est pas dérivable en
Son graphe présente au point de coordonnées
une demi-tangente verticale.

Par dichotomie, on trouve
et ![]()
Etude n° 6
Etudions pour finir les variations de :
![]()
On calcule la dérivée :


n’est pas définie en
mais possède en ce point une limite à droite nulle. Si l’on note
la restriction de
à
on peut donc prolonger
par continuité en posant :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[F\left(x\right)=\left\{ \begin{array}{cc}f\left(x\right) & \text{si }x>0\\\\0 & \text{si }x=0\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-29044edd07b67d7a7a96e1f8b7769ec1_l3.png)
On constate alors que, pour tout
:
![]()
![]()
Ceci se traduit, pour le graphe
de
par une demi-tangente de pente nulle à l’origine.
Pour l’étude du comportement asymptotique en
on va utiliser le développement limité de l’exponentielle en 0 à l’ordre 2 :


8 – Variations et Inégalités
L’étude des variations d’une fonction peut servir à établir des inégalités dont la preuve directe n’est pas accessible directement (ou à la rigueur accessible, mais pas évidente). Voici trois exemples, sous forme d’exercices corrigés :
Exercice 8
Etant donnés
tels que
comparer les nombres
et ![]()
Solution proposée – Posons pour tout
:
![]()
![]()
![]()
Exercice 9
Comparer, pour
les nombres :
![]()
Solution proposée –
Introduisons deux fonctions
et
:
![]()
![]()
On constate d’une part que :
![]()
![]()
D’autre part :
![]()
![]()
Conclusion générale :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\forall x\in\left[0,+\infty\right[,\thinspace x-\frac{x^{2}}{2}\leqslant\ln\left(1+x\right)\leqslant x}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5dc18374d894e00e38b900e2a81ae928_l3.png)

Notons que l’inégalité
est vraie pour tout
ce qu’on peut voir en complétant l’étude des variations de
sur
On peut aussi éviter tout calcul :
est concave (dérivée seconde négative) donc son graphe est situé en-dessous de sa tangente en ![]()
Ajoutons que pour
l’autre inégalité est renversée :
![]()
Remarque
L’encadrement de
obtenu plus haut peut encore être raffiné :
![]()
![]()
Exercice 10
Montrer que :
![]()
Solution proposée –
Posons, pour tout
:
![]()


Ceci prouve que
pour
et
pour
Ainsi,
décroît sur
puis croît sur
Et comme
on peut conclure que
pour tout
comme souhaité.

Vos questions ou remarques sont les bienvenues. Vous pouvez laisser un commentaire ci-dessous ou bien passer par le formulaire de contact.

Merci monsieur pour ces preuves et observations supplémentaires 🙂
Ah oui je vois cela donnerait peut-être une alternance de convexité et concavité si l’on se servait d’un super zoom !
Bien à vous
C’est vraiment très insignifiant 🙂 , mais:
– section 2 exemple 1 et section 7 étude 1 : une seule fois l’expression n’est pas en face du = ;
– section 3 sur la périodicité, plusieurs fois la période T n’est pas affiché en format latex mais dans un encadré;
Je ne sais pas si la preuve est délicate, mais le théorème de fin de la partie 4 est élégant et je m’étonne de ne jamais l’avoir rencontré, tant l’analyse réelle d’une seule variable nous semble « familière » !
Je ne m’étais jamais fais la réflexion non plus, que si la dérivée seconde de f existe et est continue sur un intervalle, alors f alterne nécessairement les comportements concave ou convexe comme dans les exemples de fin que vous donnez. Hormis peut-être pour les cas extrêmes du type trajectoire de mouvement brownien pour la dérivée seconde, avec une infinité de zéros sur intervalle de longueur finie en dépit de la continuité (?).
Bonne journée Monsieur
Bonjour et merci, à nouveau, pour ces observations pertinentes qui permettent d’améliorer la qualité de ce travail en faisant la chasse aux coquilles 🙂
s’annule une infinité de fois et que l’ensemble des zéros de
présente des points d’accumulation (penser au cas où
pour tout
et
). Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’au mouvement brownien 🙂
Le caractérisation de la stricte monotonie d’une fonction dérivable sur un intervalle par le fait que l’ensemble des zéros de sa dérivée soit d’intérieur vide est facile à prouver. Si cet ensemble est d’intérieur non vide, cela entraîne qu’il contient un intervalle de longueur non nulle sur lequel f est constante, ce qui prouve que f n’est pas strictement monotone. Réciproquement, si f est monotone sans l’être strictement, cela prouve l’existence d’au moins un « palier », ie un intervalle de longueur non nulle sur lequel f est constante, donc de dérivée nulle.
Concernant la dérivée seconde, il faut en effet être prudent : étant donnée une fonction f, deux fois dérivable sur un intervalle I, il se peut que