
Cet article s’adresse à celles et ceux qui s’intéressent aux questions d’algèbre linéaire et donc – entre autres – aux étudiants des deux premières années d’enseignement supérieur scientifique.
Dans un cours d’algèbre linéaire, on aborde notamment la question des espaces vectoriels de dimension finie. On y explique que si  est un corps (le plus souvent un sous-corps de
 est un corps (le plus souvent un sous-corps de  et si
 et si  est un
 est un  espace vectoriel possédant une famille finie et génératrice de
espace vectoriel possédant une famille finie et génératrice de  , alors on peut trouver une telle famille qui soit de plus libre, et qui constitue donc une base de
, alors on peut trouver une telle famille qui soit de plus libre, et qui constitue donc une base de 
En outre, toutes les bases de  sont composées d’un même nombre de vecteurs. Cet entier est appelé la dimension de
 sont composées d’un même nombre de vecteurs. Cet entier est appelé la dimension de  et noté
 et noté 
Cette construction théorique n’est pas traitée ici, mais vous pouvez en découvrir tous les détails en visionnant cette vidéo et les suivantes.
Ce texte essaie de rassembler les principales méthodes qui permettent, en pratique, de calculer la dimension d’un espace vectoriel. Chacune de ces méthodes est illustrée d’exemples. Bonne lecture 🙂
1 – Intuitivement, la dimension … c’est quoi ?
De façon naïve, la dimension d’un espace vectoriel est le « nombre de degrés de liberté » dont on dispose pour s’y déplacer.
Si l’espace en question est une droite, on repère la position d’un point par son abscisse, après avoir choisi une origine et un vecteur unité. S’il s’agit d’un plan, deux nombres sont nécessaires : une abscisse et une ordonnée.
Dans l’espace usuel, on peut repérer la position d’un point par trois nombres : une abscisse X, une ordonnée Y et une côte Z.
Illustration dynamique 1
Modifier la position de l’observateur en pressant SHIFT →↑↓←.
Zoomer / dézoomer en utilisant les touches P / M.
Les sliders contrôlent les coordonnées cartésiennes du centre de la petite sphère.
Mais ce n’est pas la seule façon de s’y prendre. Par exemple, la position d’un point au voisinage de la terre peut être repérée par une latitude, une longitude et une altitude : là encore, trois nombres.
Illustration dynamique 2
Modifier la position de l’observateur en pressant SHIFT →↑↓←.
Zoomer / dézoomer en utilisant les touches P / M.
Les sliders contrôlent les coordonnées sphériques du centre de la petite sphère.
D’ailleurs, ce concept s’étend bien au-delà des espaces vectoriels (ou affines). Une sphère, par exemple, doit être considérée comme un espace de dimension 2 : par temps calme, la surface d’un océan ressemble (comme deux gouttes d’eau … il fallait oser) à un plan; tout au moins à une échelle appropriée.
Ces images mentales peuvent aider à se faire une idée intuitive de la notion de dimension.
Revenons maintenant au cadre formel des espaces vectoriels.
2 – Compter les vecteurs d’une base
Règle A
Soient  un
 un  espace vectoriel et
espace vectoriel et  .
.
Si  est une base de
 est une base de  alors
 alors 
Ceci provient simplement de la définition de  mentionnée dans introduction.
 mentionnée dans introduction.
Voici quelques exemples d’utilisation de cette règle.
Exemple A-1
Pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(\mathbb{K}^{n}\right)=n}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-863f08ac620da6da3803268788aa3b68_l3.png)
En effet, on voit aisément (cf. détail ci-dessous) qu’en notant pour tout
 :
 :

la famille  est une base de
 est une base de  (officiellement appelée la base canonique de
 (officiellement appelée la base canonique de 
– Détail –
Choisissons  C’est suffisant pour comprendre. Tout vecteur de
 C’est suffisant pour comprendre. Tout vecteur de  s’écrit sous la forme :
 s’écrit sous la forme :
      
ce qui prouve que la famille :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\beta=\left(\left(1,0,0\right),\left(0,1,0\right),\left(0,0,1\right)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d924294c9f59bb89fc24799536827c8c_l3.png)
 
Elle est de plus libre; en effet, si  sont trois scalaires tels que :
 sont trois scalaires tels que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[x\left(1,0,0\right)+y\left(0,1,0\right)+z\left(0,0,1\right)=\left(0,0,0\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f29e6aca3af4bae610be32a061c2d8fa_l3.png)
 
Finalement,  est une base de
 est une base de  La généralisation à
 La généralisation à  quelconque est immédiate.
 quelconque est immédiate.
Exemple A-2
Considérons deux réels  ainsi que l’ensemble :
 ainsi que l’ensemble :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F=\left\{ \left(x,y,z\right)\in\mathbb{R}^{3},\thinspace z=ax+by\right\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f9f165dd3f0afd9aff6b261800030896_l3.png)
 (en effet,
 (en effet,  contient visiblement le triplet nul et est stable par combinaison linéaire).
 contient visiblement le triplet nul et est stable par combinaison linéaire).
Les vecteurs de  sont les triplets de la forme :
 sont les triplets de la forme :
      
 et
 et  appartiennent à
 appartiennent à  et tout vecteur de
 et tout vecteur de  est combinaison linéaire de ces deux-là. La famille
 est combinaison linéaire de ces deux-là. La famille  est donc génératrice de
 est donc génératrice de  Comme elle libre (évident), c’est une base de
 Comme elle libre (évident), c’est une base de  et donc :
 et donc :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(F\right)=2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e8bddfe6d77c566c63fe9a3c6c3eff23_l3.png)
 et si
 et si  ne sont pas simultanément nuls, alors l’ensemble :
 ne sont pas simultanément nuls, alors l’ensemble :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[H=\left\{ \left(x_{1},\cdots,x_{n}\right)\in\mathbb{K}^{n};\thinspace\sum_{k=1}^{n}\lambda_{k}x_{k}=0\right\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-981204ca2bdcba76c729b939db4187f3_l3.png)
 et :
 et :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(H\right)=n-1}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4aa5fbfc358c9e2e7a84136a73c3a4fb_l3.png)
 formée de
 formée de  vecteurs. Il est toutefois beaucoup plus simple de voir
 vecteurs. Il est toutefois beaucoup plus simple de voir  comme le noyau de la forme linéaire non nulle
 comme le noyau de la forme linéaire non nulle      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\mathbb{K}^{n}\rightarrow\mathbb{K},\thinspace\left(x_{1},\cdots,x_{n}\right)\mapsto\sum_{k=1}^{n}\lambda_{k}x_{k}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c7877d9742efeb32c9333523d9c86d2e_l3.png)
Exemple A-3
Etant donnés deux entiers  l’ensemble
 l’ensemble  des matrices rectangulaires à
 des matrices rectangulaires à  lignes et
 lignes et  colonnes et à termes dans
 colonnes et à termes dans  est un
 est un  espace vectoriel.
espace vectoriel.
Notons  la matrice de format
 la matrice de format  dont les termes sont tous nuls, à l’exception de celui situé à l’intersection de la ligne
 dont les termes sont tous nuls, à l’exception de celui situé à l’intersection de la ligne  et de la colonne
 et de la colonne  qui vaut 1.
 qui vaut 1.

Il est facile de voir que la famille  (ordonnée par exemple selon l’ordre lexicographique sur les couples d’indices) est une base de
 (ordonnée par exemple selon l’ordre lexicographique sur les couples d’indices) est une base de  (c’est la base canonique). En conséquence :
 (c’est la base canonique). En conséquence :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(\mathcal{M}_{n,p}\left(\mathbb{K}\right)\right)=np}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-25abd8a3605a4cdb87f020ee098d9013_l3.png)
Cet exemple raconte donc essentiellement la même histoire que l’exemple A-1.
Exemple A-4
Soit  Dans l’espace
 Dans l’espace  des suites à termes dans
 des suites à termes dans  considérons le sous-espace
 considérons le sous-espace  des suites
 des suites  telles que :
 telles que : 
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \forall k>n,\:a_{k}=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-23bb8aaa849ad39a3d4cc8bd30c1af89_l3.png)
 est constitué des suites dont tous les termes au-delà du rang
 est constitué des suites dont tous les termes au-delà du rang  sont nuls (vous aurez probablement reconnu l’espace des polynômes à coefficients dans
 sont nuls (vous aurez probablement reconnu l’espace des polynômes à coefficients dans  dont le degré inférieur ou égal à
 dont le degré inférieur ou égal à  Autrement dit :
 Autrement dit : ![Rendered by QuickLaTeX.com E_{n}=\mathbb{K}_{n}\left[X\right],](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-77eb0c6dac9c199072c72c2cc40fc954_l3.png) mais c’est sans importance ici).
 mais c’est sans importance ici).
Posons, pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{j}=\left(\delta_{j,k}\right)_{k\in\mathbb{N}} \]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-df4c07089affd472a5ccd4805316c654_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\delta_{j,k}=\left\{\begin{matrix}1 & \text{si } j=k\\ 0 & \text{sinon}\end{matrix}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-fd9c8afd0d69849ca024f81fa2e3262a_l3.png)
En d’autres termes,  est la suite de scalaires dont tous les termes sont nuls, à l’exception du
 est la suite de scalaires dont tous les termes sont nuls, à l’exception du  ème qui vaut 1.
ème qui vaut 1.
La famille  est alors une base de
 est alors une base de  et, de ce fait :
 et, de ce fait :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(E_{n}\right)=n+1}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5cb01d6a74e286b8594df708f4bfa490_l3.png)
3 – Dimension d’un produit cartésien
Considérons deux  espaces vectoriels
espaces vectoriels  L’ensemble des couples
 L’ensemble des couples  avec
 avec  et
 et  est noté
 est noté  C’est le produit cartésien de
 C’est le produit cartésien de  par
 par 
On munit cet ensemble d’une structure de  espace vectoriel, en décrétant que :
espace vectoriel, en décrétant que :
- pour tout  et tout et tout : :(S) ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left(x,y\right)+\left(x',y'\right)=\left(x+x',y+y'\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-af62b572d4e7233e313071e3928ec672_l3.png) 
- pour tout  et tout et tout : :(P) ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lambda\left(x,y\right)=\left(\lambda x,\thinspace\lambda y\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bc98cd27dd39b91d595f39b5434be65c_l3.png) 
Précisons que le vecteur nul de  est le couple
 est le couple 

La notation utilisée dans la formule (S) est abusive, car le symbole  est utilisé pour désigner trois opérations a priori distinctes :
 est utilisé pour désigner trois opérations a priori distinctes :
- l’addition dans  , ,
- l’addition dans  , ,
- l’addition dans  
Il est essentiel d’en être conscient(e). Sans compter que, dans ce contexte, le symbole  désignera aussi l’addition dans
 désignera aussi l’addition dans  …
 …
Et l’on pourrait formuler une remarque similaire pour la formule (P).
Cela dit, énonçons la :
Règle B
Si  sont de dimensions finies, alors
 sont de dimensions finies, alors  aussi et :
 aussi et :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\dim\left(E\times F\right)=\dim\left(E\right)+\dim\left(F\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-12cee96eb20b742b9ff7726e67ac1de5_l3.png)
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Notons  et
 et  Si l’on considère une base
 Si l’on considère une base  de
 de  ainsi qu’une base
 ainsi qu’une base  de
 de  alors la famille :
 alors la famille :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[B=\left(\left(e_{1},0_{F}\right),\cdots,\left(e_{p},0_{F}\right),\left(0_{E},f_{1}\right),\cdots,\left(0_{E},f_{n}\right)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-927f3294ddf561c2369a60f89bc82cb9_l3.png)
 
On vérifie en effet que  est libre et génératrice de
 est libre et génératrice de  :
 :
➢ LIBRE car si  sont des scalaires vérifiant :
 sont des scalaires vérifiant :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\lambda_{1}\left(e_{1},0_{F}\right)+\cdots+\lambda_{p}\left(e_{p},0_{F}\right)+\mu_{1}\left(0_{E},f_{1}\right)+\cdots+\mu_{n}\left(0_{E},f_{n}\right)=\left(0_{E},0_{F}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6f069f49d9cf932dc38b7ed60cda0538_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left(\sum_{i=1}^{p}\lambda_{i}e_{i},\thinspace\sum_{j=1}^{n}\mu_{j}f_{j}\right)=\left(0_{E},0_{F}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f12830b8355f6757a5a89f9a1cb4ea24_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\sum_{i=1}^{p}\lambda_{i}e_{i}=0_{E}\qquad\text{et}\qquad\sum_{j=1}^{n}\mu_{j}f_{j}=0_{F}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-27bcb60b72e47a96e4ac56215505790a_l3.png)
 et
 et  sont libres, il s’ensuit que :
 sont libres, il s’ensuit que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall i\in\left\llbracket 1,p\right\rrbracket ,\thinspace\lambda_{i}=0\qquad\text{et}\qquad\forall j\in\left\llbracket 1,n\right\rrbracket ,\thinspace\mu_{j}=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f9e04b0712fc35482c184ab2438c7a96_l3.png)
➢ GENERATRICE de  car tout vecteur de
 car tout vecteur de  se présente sous la forme d’un couple
 se présente sous la forme d’un couple  avec
 avec  et
 et  or
 or  se décompose dans la base
 se décompose dans la base  et
 et  se décompose dans la base
 se décompose dans la base  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[x=\sum_{i=1}^{p}x_{i}e_{i}\qquad\text{et}\qquad y=\sum_{j=1}^{n}y_{j}f_{j}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bd28ec01512896ec7e9ed0bdcd999fee_l3.png)
      
Remarque
Il en résulte par récurrence que si  et si
 et si  sont des
 sont des  espaces vectoriels de dimensions finies, alors il en va de même pour
espaces vectoriels de dimensions finies, alors il en va de même pour  et :
 et :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(\prod_{k=1}^{r}E_{k}\right)=\sum_{k=1}^{r}\dim\left(E_{k}\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bc39dc458d0e579d31c1fd7f54c51d2a_l3.png)
 est isomorphe (attention : pas égal) à
 est isomorphe (attention : pas égal) à  
Exemple B
L’espace  est de dimension
 est de dimension 
4 – Utilisation d’un isomorphisme
Règle C
Soient  deux
 deux  espaces vectoriels isomorphes.
espaces vectoriels isomorphes.
Si l’un d’eux est de dimension finie, alors l’autre aussi et leurs dimensions sont égales.
Ce résultat découle du double-lemme suivant :
Double-Lemme
Soient  deux
 deux  espaces vectoriels et soit
espaces vectoriels et soit 
- Si  est injective, alors est injective, alors transforme toute famille libre de vecteurs de transforme toute famille libre de vecteurs de en une famille libre de vecteurs de en une famille libre de vecteurs de 
- Si  est surjective, alors est surjective, alors transforme tout famille génératrice de transforme tout famille génératrice de en une famille génératrice de en une famille génératrice de 
Preuve du double lemme (cliquer pour déployer)
Pour le premier point …
Considérons une famille libre  de vecteurs de
 de vecteurs de  et des scalaires
 et des scalaires  tels que :
 tels que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\sum_{i=1}^{r}\lambda_{i}\thinspace u\left(x_{i}\right)=0_{F}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1bbbb660e852fa5a17928b6b5975b1e3_l3.png)
 on voit que :
 on voit que :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\sum_{i=1}^{r}\lambda_{i}\thinspace x_{i}\in\ker\left(u\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d4b24172e7e1681b86cb4c9e37ee3396_l3.png)
 est injective, ceci impose :
 est injective, ceci impose :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\sum_{i=1}^{r}\lambda_{i}x_{i}=0_{E}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-63edb5c9d4b3ccd24890ebee13596f90_l3.png)
 étant libre par hypothèse, on en déduit que
 étant libre par hypothèse, on en déduit que  pour tout
 pour tout  Ceci montre que la famille
 Ceci montre que la famille  est libre.
 est libre.
Pour le second point …
Donnons-nous une famille  génératrice de
 génératrice de  et soit
 et soit  Comme
 Comme  est surjective, il existe
 est surjective, il existe  tel que
 tel que  On peut alors exprimer
 On peut alors exprimer  sous la forme d’une combinaison linéaire des
 sous la forme d’une combinaison linéaire des  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\exists\left(\alpha_{1},\cdots,\alpha_{s}\right)\in\mathbb{K}^{s};\thinspace x=\sum_{i=1}^{s}\alpha_{i}e_{i}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2c36484757efaff9274d22d4b72640f7_l3.png)
 :
 :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[y=\sum_{i=1}^{s}\alpha_{i}\thinspace u\left(e_{i}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8931d241d5242cf468b9df3a1ebfdcbc_l3.png)
 est génératrice de
 est génératrice de  
Maintenant que notre double-lemme est établi, la règle C devient claire. En effet, si  est un isomorphisme et si
 est un isomorphisme et si  est de dimension
 est de dimension  alors une base
 alors une base  de
 de  est transformée par
 est transformée par  en une famille libre (parce que
 en une famille libre (parce que  est une injection linéaire) et aussi en une famille génératrice de
 est une injection linéaire) et aussi en une famille génératrice de  (parce que
 (parce que  est une surjection linéaire).
 est une surjection linéaire).
Moralité, la famille  est une base de
 est une base de  et donc (cf. règle A) :
 et donc (cf. règle A) : 
Ce mécanisme sera utilisé dans chacune des trois sections suivantes.
Mais donnons-en déjà une application significative.
Exemple C-1
Etant donné  intéressons-nous à l’ensemble
 intéressons-nous à l’ensemble  des suites
 des suites  à termes dans
 à termes dans  qui vérifient la relation de récurrence :
 qui vérifient la relation de récurrence :
 ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n+2}+a\thinspace u_{n+1}+b\thinspace u_{n}=0}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8313aacfff3f121d09698f5f8821bfb6_l3.png)
 est un
 est un  espace vectoriel de dimension 2.
espace vectoriel de dimension 2.
Pour cela, commençons par observer que si  désigne l’endomorphisme de décalage (le shift, comme on dit outre-manche), c’est-à-dire l’application
 désigne l’endomorphisme de décalage (le shift, comme on dit outre-manche), c’est-à-dire l’application
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\delta:\mathbb{K}^{\mathbb{N}}\rightarrow\mathbb{K}^{\mathbb{N}},\:\left(u_{0},u_{1},\cdots\right)\mapsto\left(u_{1},u_{2},\cdots\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-47c085446bf345e3a481dace34d386ee_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[E=\ker\left(\delta^{2}+a\thinspace\delta+b\thinspace id_{\mathbb{K}^{\mathbb{N}}}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-51c236d2fd7e59f571069121fb14a7bb_l3.png)
 est un sous-espace vectoriel de
 est un sous-espace vectoriel de  
Maintenant, considérons l’application
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\Phi:E\rightarrow\mathbb{K}^{2},\thinspace u\mapsto\left(u_{0},u_{1}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-421494fcd7d74b003779939cc51448a1_l3.png)
 associe, à toute suite
 associe, à toute suite  vérifiant
 vérifiant  ,  le couple de ses deux premiers termes.
,  le couple de ses deux premiers termes.
Il est facile (non détaillé) de prouver que  est linéaire et bijective. Il en résulte aussitôt que :
 est linéaire et bijective. Il en résulte aussitôt que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(E\right)=2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2d5106f2e48adf455c0bf29be296fc94_l3.png)
Remarque
Cet exemple se généralise. Si  et si
 et si  alors l’espace des suites
 alors l’espace des suites  vérifiant la relation
 vérifiant la relation
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n+r}+\sum_{i=0}^{r-1}a_{i}\thinspace u_{n+i}=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6cbb1e1a3ffd96c117e1c30d166a18ca_l3.png)
 Ceci est moralement assez banal : connaître une telle suite équivaut à se donner ses
 Ceci est moralement assez banal : connaître une telle suite équivaut à se donner ses  premiers termes (et donc, on dispose de
 premiers termes (et donc, on dispose de  degrés de liberté pour se  » déplacer «  dans cet espace).
 degrés de liberté pour se  » déplacer «  dans cet espace).
5 – Dimension d’une somme
Rappelons que si  est un
 est un  espace vectoriel et si
espace vectoriel et si  sont deux sous-espaces vectoriels de
 sont deux sous-espaces vectoriels de  alors
 alors  désigne l’ensemble des vecteurs de
 désigne l’ensemble des vecteurs de  qui sont la somme d’un vecteur de
 qui sont la somme d’un vecteur de  et d’un vecteur de
 et d’un vecteur de  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F+G=\left\{ x+y;\thinspace x\in F\text{ et }y\in G\right\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bfbc4cad2d865f82ac1950291a0c1565_l3.png)
 s’exprime d’une seule manière sous cette forme, la somme
 s’exprime d’une seule manière sous cette forme, la somme  est qualifiée de directe. On la note alors
 est qualifiée de directe. On la note alors  

Les notations  et
 et  désignent donc le même ensemble, mais la seconde indique qu’une condition supplémentaire (jeu de mots) d’unicité est remplie !
 désignent donc le même ensemble, mais la seconde indique qu’une condition supplémentaire (jeu de mots) d’unicité est remplie !
Le but de cette section est d’obtenir une formule pour  lorsque
 lorsque  et
 et  sont de dimensions finies (il n’est pas utile de supposer que la dimension de
 sont de dimensions finies (il n’est pas utile de supposer que la dimension de  est finie).
 est finie).
Procédons en deux temps.
1ère étape
Supposons la somme  directe. Sous cette hypothèse, l’application
 directe. Sous cette hypothèse, l’application
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\varphi:F\times G\rightarrow F\oplus G,\thinspace\left(f,g\right)\mapsto f+g\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-33c28ed332cb488c7a8697f3f0b647a7_l3.png)
Détail
Linéarité
Soient  
  et
 et  Alors :
 Alors :
      
Bijectivité
Tout vecteur de  peut, par définition, s’écrire de façon unique sous la forme
 peut, par définition, s’écrire de façon unique sous la forme  avec
 avec  et
 et  autrement dit tout élément de l’ensemble d’arrivée de
 autrement dit tout élément de l’ensemble d’arrivée de  possède un unique antécédent. C’est la définition d’une bijection.
 possède un unique antécédent. C’est la définition d’une bijection.
Ceci permet d’appliquer la règle B et la règle C : comme  est de dimension finie, alors
 est de dimension finie, alors  aussi et les dimensions sont les mêmes. Concluons :
 aussi et les dimensions sont les mêmes. Concluons :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(F\oplus G\right)=\dim\left(F\right)+\dim\left(G\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c74e38bc8f81ee1c2c6d73ce4d22fe5a_l3.png)
2ème étape
Dans le cas général, l’idée consiste à se ramener à une somme directe, grâce au lemme suivant.
Lemme
Soient  deux sous-espaces vectoriels de
 deux sous-espaces vectoriels de 
Etant donné un supplémentaire  de
 de  dans
 dans  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F+G=F\oplus S\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-80e40bf2e205bb6bdcd68e47521924e8_l3.png)
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Si  alors il existe
 alors il existe  tel que
 tel que  Puis comme
 Puis comme  il existe
 il existe  et
 et  tels que
 tels que  De ce fait :
 De ce fait :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[x=\left(f+i\right)+s\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e0f18d09a5b6585823c052123eda1ecf_l3.png)
 L’inclusion réciproque est évidente puisque
 L’inclusion réciproque est évidente puisque  
Pour finir, la somme  est directe puisque, comme
 est directe puisque, comme  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F\cap S=F\cap\left( S\cap G\right)=\subset\left(F\cap G\right)\cap S=\left\{ 0_{E}\right\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8ea18d74d3bbaa8fb42e8e6c9b478b5e_l3.png)
On en déduit la :
Règle D (formule de Grassmann)
Soit  un
 un  espace vectoriel et soient
espace vectoriel et soient  des sous-espaces vectoriels de
 des sous-espaces vectoriels de  de dimensions finies. Alors :
 de dimensions finies. Alors :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(F+G\right)=\dim\left(F\right)+\dim\left(G\right)-\dim\left(F\cap G\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ac922678ee04b2f500f54f4e6f569b6e_l3.png)

Remarque
Cette formule évoque celle donnant le cardinal de l’union de deux ensembles finis. Mais la comparaison s’arrête là …
En effet, étant donnés trois sous-espaces  de dimensions finies, la formule :
 de dimensions finies, la formule :
      
Comme contre-exemple, on peut proposer, pour  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[F=\mathbb{R}(1,0)\qquad G=\mathbb{R}(0,1)\qquad H=\mathbb{R}(1,1)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8607994b9c7b0cddd26c7c86e9ccd576_l3.png)
Exemple D-1
Considérons un espace  de dimension finie
 de dimension finie  et deux hyperplans
 et deux hyperplans  et
 et  de
 de  (ce sont simplement des sous-espaces vectoriels de dimension
 (ce sont simplement des sous-espaces vectoriels de dimension 
Calculons la dimension de  en distinguant deux cas.
 en distinguant deux cas.
➢ cas 1 : 
Il est évident que  puisque
 puisque 
➢ cas 2 : 
Aucun des deux hyperplans n’est inclus dans l’autre (une inclusion entraînerait, vue l’égalité des dimensions, que les deux hyperplans sont confondus). Soit  tel que
 tel que  La somme
 La somme  est alors directe (puisque
 est alors directe (puisque  et sa dimension est donc :
 et sa dimension est donc :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\dim\left(A+\mathbb{K}b\right)=\dim\left(A\right)+\dim\left(\mathbb{K}b\right)=\left(n-1\right)+1=n\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2f654e2a25c62d012c63238b07b6b41f_l3.png)
 Mais alors
 Mais alors  (puisque
 (puisque  
On applique maintenant la formule de Grassmann :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\dim\left(A\cap B\right)=\dim\left(A\right)+\dim\left(A\right)-\dim\left(A+B\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4e805ef1af6418e513115e6ea115a760_l3.png)
      
En conclusion, si  et
 et  sont deux hyperplans d’un espace de dimension
 sont deux hyperplans d’un espace de dimension  alors :
 alors :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(A\cap B\right)=\left\{ \begin{array}{cc}n-1 & \text{si }A=B\\n-2 & \text{sinon}\end{array}\right.}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-cd847bafd5f624976f3abb91d90857bb_l3.png)
6 – La formule du rang
Considérons deux  espaces vectoriels
espaces vectoriels  et une application linéaire
 et une application linéaire 
Règle E (théorème du rang)
Si  est de dimension finie alors
 est de dimension finie alors  est aussi de dimension finie et :
 est aussi de dimension finie et :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(E\right)=\dim\left(\ker\left(u\right)\right)+\dim\left(\text{Im}\left(u\right)\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7b0add2ee9c028a7570cd3379a62723a_l3.png)
 est appelé le rang de
 est appelé le rang de  on le note
 on le note  
L’égalité ci-dessus porte le nom de formule du rang.
Ce résultat important est démontré dans cet article, auquel vous pouvez vous reporter, si nécessaire.
Exemple E-1
Considérons l’application linéaire :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\begin{array}{cccc}\varphi: & \mathbb{R}^{4} & \rightarrow & \mathbb{R}^{3}\\& \left(x,y,z,t\right) & \mapsto & \left(x+t,y-z,x+y-z+t\right)\end{array}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d4c0449934971edccee5d8a815d2bdd0_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\ker\left(\varphi\right)=\left\{ \left(x,y,z,t\right)\in\mathbb{R}^{4};\thinspace x+t=y-z=x+y-z+t=0\right\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1a9f9cda748b4e42b33a4fa276b96752_l3.png)
La condition  étant conséquence des deux autres :
 étant conséquence des deux autres :
      
et donc (somme directe de deux droites vectorielle : cf. section 5) :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\dim\left(\ker\left(\varphi\right)\right)=2\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-892220295e73ce45b518c5668d396b18_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\text{rg}\left(\varphi\right)=\dim\left(\mathbb{R}^{4}\right)-2=2\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-fbb2c4a0f98e93e2070da27446475b13_l3.png)
 n’est pas surjective : dans le cas contraire,
 n’est pas surjective : dans le cas contraire,  serait égal à la dimension de l’espace d’arrivée, c’est-à-dire 3.
 serait égal à la dimension de l’espace d’arrivée, c’est-à-dire 3.
Exemple E-2
Considérons un  espace vectoriel
espace vectoriel  de dimension
 de dimension  et cherchons la valeur maximale du rang d’un endomorphisme
 et cherchons la valeur maximale du rang d’un endomorphisme  vérifiant
 vérifiant 
Analysons la situation … Si  est un tel endomorphisme, alors
 est un tel endomorphisme, alors  donc, en passant aux dimensions :
 donc, en passant aux dimensions :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\text{rg}\left(f\right)\leqslant\dim\left(\ker\left(f\right)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-cf212e4f682e442a06d398ba4dba601a_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\text{rg}\left(f\right)\leqslant n-\text{rg}\left(f\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7fbb5128307d164b8c169cae569ffb1f_l3.png)
 ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\text{rg}\left(f\right)\leqslant\left\lfloor \frac{n}{2}\right\rfloor \]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-60853d23aeaef6b4e22a7081550d1e99_l3.png)
 désigne la partie entière d’un réel
 désigne la partie entière d’un réel  
Si l’on construit un endomorphisme  vérifiant
 vérifiant  et pour lequel
 et pour lequel  est une égalité, on aura fini. Et c’est possible …
 est une égalité, on aura fini. Et c’est possible …
Soit  une base de
 une base de  . Définissons
. Définissons  par sa matrice
 par sa matrice  dans
 dans  :
 :
➤ Si  est pair,
 est pair,  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[M=\text{diag}\left(\left[\begin{array}{cc}0 & 1\\0 & 0\end{array}\right],\cdots,\left[\begin{array}{cc}0 & 1\\0 & 0\end{array}\right]\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6e6512a275b3d68522ea9c6a7a19d2ce_l3.png)
 blocs diagonaux de taille 2
 blocs diagonaux de taille 2
➤ Si  est impair,
 est impair,  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[M=\text{diag}\left(\left[\begin{array}{cc}0 & 1\\0 & 0\end{array}\right],\cdots,\left[\begin{array}{cc}0 & 1\\0 & 0\end{array}\right],1\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b8ac8354bb586dc023f5a8d168223f3b_l3.png)
 blocs diagonaux de taille 2 et un bloc de taille 1.
 blocs diagonaux de taille 2 et un bloc de taille 1.
Par exemple :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\text{si }n=4\text{ :}\qquad M=\left[\begin{array}{cccc}0 & 1 & 0 & 0\\0 & 0 & 0 & 0\\0 & 0 & 0 & 1\\0 & 0 & 0 & 0\end{array}\right]\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-3e691fb78caed0583c6c07af92876d43_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\text{si }n=5\text{ :}\qquad M=\left[\begin{array}{ccccc}0 & 1 & 0 & 0 & 0\\0 & 0 & 0 & 0 & 0\\0 & 0 & 0 & 1 & 0\\0 & 0 & 0 & 0 & 0\\0 & 0 & 0 & 0 & 0\end{array}\right]\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2beacac4feb18e7cd08365f361526dea_l3.png)
Exemple E-3
Nous avons vu plus haut la formule de Grassmann, qui donne la dimension d’une somme de deux sev de dimensions finies. Voici une nouvelle preuve de ce résultat.
Notons  un
 un  espace vectoriel et
espace vectoriel et  deux sous espaces de dimensions finies.
 deux sous espaces de dimensions finies.
Considérons l’application
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\varphi:F\times G\rightarrow E,\thinspace\left(x,y\right)\mapsto x+y\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d260e63b2101a0d815f86b9ba8ba0500_l3.png)
 est linéaire et que
 est linéaire et que  (simple affaire de définition).
 (simple affaire de définition).
Le noyau de  est :
 est :
      
 un isomorphisme naturel étant :
 un isomorphisme naturel étant :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\theta:F\cap G\rightarrow\ker\left(\varphi\right),\thinspace x\mapsto\left(x,-x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5c6054f4a28c9e687916bdd57446ae51_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\dim\left(\ker\left(\varphi\right)\right)=\dim\left(F\cap G\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-272d1e580bb191747c77260fa69e9c6f_l3.png)
La formule du rang montre alors que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\dim\left(F\times G\right)=\dim\left(\ker\left(\varphi\right)\right)+\dim\left(\text{Im}\left(\varphi\right)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-40e99a3a6568529510b6567298e4cb2b_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(F\right)+\dim\left(G\right)=\dim\left(F\cap G\right)+\dim\left(F+G\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-337f6fd28967d2fcaf7e157137fda519_l3.png)
7 – Dimension des espaces d’applications linéaires
Très utile aussi, une formule donnant la dimension de l’espace des applications linéaires de  vers
 vers  où
 où  sont deux
 sont deux  espaces vectoriels de dimensions finies.
espaces vectoriels de dimensions finies.
En fait, nous avons déjà établi — quoiqu’indirectement — cette formule, puisque nous avons vu que 
Or, si l’on note  
  ,
,  une base de
 une base de  et
 et  une base de
 une base de  alors l’application
 alors l’application
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\mathcal{L}\left(E,F\right)\rightarrow\mathcal{M}_{n,p}\left(\mathbb{K}\right),\thinspace u\mapsto Mat_{\beta,\gamma}\left(u\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-072704ece89bb3510c5277480738974c_l3.png)
 
Autrement dit :
 ( )
)    ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(\mathcal{L}\left(E,F\right)\right)=\dim\left(E\right)\thinspace\dim\left(F\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-afd9f948c3f96348c34a52ebc802a469_l3.png)
On peut établir directement la formule  en exploitant le fait qu’une application linéaire est déterminée par les images des vecteurs d’une base. Ce principe (qui conduit à la notion de matrice d’une application linéaire relativement à un couple de bases) est étudié en détail dans cet article.
 en exploitant le fait qu’une application linéaire est déterminée par les images des vecteurs d’une base. Ce principe (qui conduit à la notion de matrice d’une application linéaire relativement à un couple de bases) est étudié en détail dans cet article.
Fixons donc une base  de
 de  et considérons l’application
 et considérons l’application 
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\Psi:\mathcal{L}\left(E,F\right)\rightarrow F^{p},\thinspace u\mapsto\left(u\left(e_{1}\right),\cdots,u\left(e_{p}\right)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2bb868cb44bc49730d07814a4e3b335c_l3.png)
 uplet
uplet  de vecteurs de
 de vecteurs de  il existe une application linéaire
 il existe une application linéaire  et une seule telle que :
 et une seule telle que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall j\in\left\llbracket 1,p\right\rrbracket ,\thinspace u\left(e_{j}\right)=f_{j}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f6844dfd1f0e8c2833eb7a88702a35ab_l3.png)
 uplet de vecteurs de
uplet de vecteurs de  possède un unique antécédent par
 possède un unique antécédent par  
En outre  est linéaire (vérification aisée, non détaillée). Il s’agit donc d’un isomorphisme.
 est linéaire (vérification aisée, non détaillée). Il s’agit donc d’un isomorphisme.
A nouveau, la règle C s’applique et permet de conclure que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\dim\left(\mathcal{L}\left(E,F\right)\right)=\dim\left(F^{\dim\left(E\right)}\right)=\dim\left(E\right)\dim\left(F\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5612f1ffc23bc3d73ad88d62494d2a78_l3.png)
Remarque
Un cas particulier important est celui du dual d’un  espace vectoriel
espace vectoriel 
Il s’agit de l’espace  des formes linéaires sur
 des formes linéaires sur  souvent noté
 souvent noté  D’après ce qui précède, et vu que
 D’après ce qui précède, et vu que  on voit que :
 on voit que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\dim\left(E^{\star}\right)=\dim\left(E\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-40b4f1aab4871e5c6f7f9c7afad28743_l3.png)
8 – Et lorsque la dimension est infinie ?
La question soulevée dans cette section est la suivante :
Comment prouver qu’un espace vectoriel donné est de dimension infinie ?
Lorsqu’un  espace vectoriel
espace vectoriel  est de dimension finie
 est de dimension finie  toute famille libre est finie et comporte au plus
 toute famille libre est finie et comporte au plus  vecteurs (ceci découle du lemme de Steinitz, qui est expliqué en détail dans cette vidéo).
 vecteurs (ceci découle du lemme de Steinitz, qui est expliqué en détail dans cette vidéo).
Par conséquent :
Règle F
Pour établir qu’un espace est de dimension infinie, il suffit de prouver l’existence de familles libres de cardinal arbitraire.
Règle F-Bis
Pour établir qu’un espace est de dimension infinie, il suffit d’exhiber un sous-espace de dimension infinie.
Plus généralement : soient  et
 et  des
 des  espaces vectoriels,
espaces vectoriels,  étant de dimension infinie. S’il existe une application linéaire injective de
 étant de dimension infinie. S’il existe une application linéaire injective de  dans
 dans  alors
 alors  est de dimension infinie.
 est de dimension infinie.
Voyons quelques exemples d’utilisation de ces règles …
Exemple F-1
Pour tout entier  la famille de polynômes
 la famille de polynômes  est libre dans l’espace
 est libre dans l’espace ![Rendered by QuickLaTeX.com \mathbb{K}\left[X\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-df93be377a36375414a904d2b1b50708_l3.png) et comporte
 et comporte  vecteurs. Comme
 vecteurs. Comme  peut être choisie de façon arbitraire, ceci montre que
 peut être choisie de façon arbitraire, ceci montre que ![Rendered by QuickLaTeX.com \mathbb{K}\left[X\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-df93be377a36375414a904d2b1b50708_l3.png) est de dimension infinie.
 est de dimension infinie.
Exemple F-2
Dans cette vidéo, on prouve que, pour tout  la famille constituée des applications :
 la famille constituée des applications :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[f_{k}:\left[0,2\pi\right]\rightarrow\mathbb{R},\thinspace x\mapsto\cos\left(kx\right)\qquad\left(0\leqslant k\leqslant n\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d55f3b941e21bbbf85bc4e263d803697_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \left[0,2\pi\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-14eb44bf777d0fdb45ff4110e7e90713_l3.png) dans
 dans  
Cet espace est donc de dimension infinie.
Bien entendu, le choix de l’intervalle ![Rendered by QuickLaTeX.com \left[0,2\pi\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-14eb44bf777d0fdb45ff4110e7e90713_l3.png) ne joue aucun rôle particulier et la continuité peut être remplacée par une condition plus forte (voir exemple suivant).
 ne joue aucun rôle particulier et la continuité peut être remplacée par une condition plus forte (voir exemple suivant).
Exemple F-3
Pour tout intervalle  de longueur non nulle, l’espace des applications polynomiales de
 de longueur non nulle, l’espace des applications polynomiales de  dans
 dans  est de dimension infinie. Il en résulte que l’espace
 est de dimension infinie. Il en résulte que l’espace  des applications indéfiniment dérivables de
 des applications indéfiniment dérivables de  dans
 dans  (qui contient le précédent) est de dimension infinie.
 (qui contient le précédent) est de dimension infinie.
Même chose pour l’espace des applications de classe  (pour tout entier
 (pour tout entier  de
 de  dans
 dans 
Même chose pour l’espace  de toutes les applications de
 de toutes les applications de  dans
 dans 
On a donc une chaîne d’espaces emboîtés, tous de dimension infinie :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[P\left(I,\mathbb{R}\right)\subset C^{\infty}\left(I,\mathbb{R}\right)\subset\cdots\subset C^{p}\left(I,\mathbb{R}\right)\subset\cdots\subset C^{0}\left(I,\mathbb{R}\right)\subset\mathbb{R}^{I}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5d178818277a964501b9032429ae5a89_l3.png)
Exemple F-4
Soient deux réels 
Notons  l’espace vectoriels des applications en escalier de
 l’espace vectoriels des applications en escalier de ![Rendered by QuickLaTeX.com \left[a,b\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c1c9b62f4ffe493505d6566104a9b311_l3.png) dans
 dans 
Rappelons qu’une application ![Rendered by QuickLaTeX.com f:\left[a,b\right]\rightarrow\mathbb{R}](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d4da71c7eb5c9e6aa61c58d77d717be2_l3.png) est dite en escalier lorsqu’il existe une subdivision
 est dite en escalier lorsqu’il existe une subdivision  telle que la restriction de
 telle que la restriction de  à chacun des intervalles
 à chacun des intervalles ![Rendered by QuickLaTeX.com \left]x_{i-1},x_{i}\right[](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-68d0abca35830028203628ed355b3136_l3.png) (pour
 (pour  soit constante.
 soit constante.
Si l’on pose, pour tout ![Rendered by QuickLaTeX.com \alpha\in\left[a,b\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4f1b9b0617758e21d4a54c8ee93a186b_l3.png) :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\delta_{\alpha}:\left[a,b\right]\rightarrow\mathbb{R},\thinspace t\mapsto\left\{ \begin{array}{cc}1 & \text{si }t=\alpha\\0 & \text{sinon}\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c7386384ee16a74e4768657a8f54c38a_l3.png)
 .
. 
De plus, si ![Rendered by QuickLaTeX.com \alpha_{1},\cdots,\alpha_{n}\in\left[a,b\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-626cd875a316c403b5de68d9bd27f028_l3.png) sont tous distincts, la famille
 sont tous distincts, la famille  est libre.
 est libre.
Il s’ensuit que  est de dimension infinie.
 est de dimension infinie.
On peut en déduire que l’espace des applications de ![Rendered by QuickLaTeX.com \left[a,b\right]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c1c9b62f4ffe493505d6566104a9b311_l3.png) dans
 dans  qui ne prennent qu’un nombre fini de valeurs est aussi de dimension infinie, puisqu’il contient
 qui ne prennent qu’un nombre fini de valeurs est aussi de dimension infinie, puisqu’il contient 
Vos questions ou remarques sont les bienvenues. Vous pouvez laisser un commentaire ci-dessous ou bien passer par le formulaire de contact.
