On définit une suite en choisissant deux nombres complexes
et
et en posant :

L’ensemble de Mandelbrot est défini comme l’ensemble des
pour lesquels
est connexe. On sait depuis les travaux de Pierre Fatou et Gaston Julia (un peu avant 1920) que :
Remarque
Ce qu’on appelle l’ensemble de Julia (tout court) est la frontière de .
Le lemme d’évasion
Lemme
S’il existe tel que
alors
.
On pose et l’on prouve par récurrence que :
()







Corollaire
Si alors
En effet, en prenant comme point de départ de l’itération, on voit que
et donc
Or
d’où
et, par conséquent :
Il ne reste plus qu’à invoquer le lemme d’évasion.
Remarque
D’après ce corollaire, l’ensemble de Mandelbrot est contenu dans le disque fermé de centre 0 est de rayon 2.

Compacité des ensembles de Julia remplis
Proposition
Pour tout l’ensemble
est compact et globalement invariant par
Posons La contraposée de l’implication établie dans le lemme d’évasion dit que si
alors
et en particulier
Ainsi :
donc
est borné.
La réciproque est évidente : si alors la suite
est borné donc
Bref :
()




Ainsi, est compact en tant que partie fermée et bornée de
Maintenant, si et si
désigne un antécédent de
par
alors la suite qui démarre à
étant bornée, il en va de même de celle qui démarre à
et donc
Donc
Inversement, si
alors il existe
tel que
la suite qui démarre à
est bornée et donc celle qui démarre à
aussi (c’est la même, privée de son premier terme). Donc
Avec des arguments similaires, on voit que Finalement :
Remarque
Attention aux généralisations hâtives … Si et
le fait que
n’entraîne pas que
Contre-exemple avec
et
On a en effet
mais
Compacité de l’ensemble de Mandelbrot
Proposition
L’ensemble de Mandelbrot est compact.
Considérons la suite de polynôme définie par :

Pour tout
est continue (polynôme !), donc
est fermé (image réciproque du fermé
par une application continue). Par conséquent,
est fermé (intersection de fermés). De plus,
est borné puisque contenu dans
(mais on le sait depuis le corollaire …) et donc
est compact.
Proposition
La suite est décroissante (pour l’inclusion).
Si alors, par récurrence :



()





Remarque
Si l’on montrait la connexité de chaque (ce qui est vrai, mais pas commode …) il en résulterait que
est connexe, au titre d’intersection d’une suite décroissante de compacts connexes.
Ci-dessous, on a dessiné pour
On voit bien la décroissance et l’on devine la présence de
à la limite :

La connexité de a été prouvé par A. Douady et L.H. Hubbard en 1984 (par des techniques sophistiquées d’analyse complexe).
Un article clair et bien structuré !
Merci Jean-Paul 🙂