1 – Une question de parité
Tout le monde sait ce qu’est un nombre pair : il s’agit tout simplement du double d’un nombre entier.
Par exemple, 1450 est pair puisque 1450 = 2  725.
 725.
Un nombre entier non pair est dit impair. On peut l’écrire sous la forme  , où
, où  est entier. Détaillons cette dernière affirmation :
 est entier. Détaillons cette dernière affirmation :
Si  est un entier impair, notons
 est un entier impair, notons  le plus grand entier pair inférieur à
 le plus grand entier pair inférieur à 
On constate que  Il en résulte que
 Il en résulte que 
Il est facile de voir que la somme de deux entiers pairs  et
 et  est encore un entier pair. En effet, en notant
 est encore un entier pair. En effet, en notant  et
 et  il vient
 il vient  Et comme
 Et comme  est entier (c’est la somme de deux entiers), alors
 est entier (c’est la somme de deux entiers), alors  est pair.
 est pair.
Enonçons une règle plus générale :
Parité de la somme de deux entiers
Etant donnés deux entiers  et
 et  deux cas se présentent :
 deux cas se présentent :
- Si  et et sont de même parité (tous deux pairs, ou bien tous sont de même parité (tous deux pairs, ou bien tous
 deux impairs), alors est pair. est pair.
- Si  et et sont de parités contraires, alors sont de parités contraires, alors est impair. est impair.
Le lecteur est invité à établir ce résultat, en exercice.
A présent, posons-nous la question suivante :
Question :
Etant donné un entier naturel  quelle est la parité de
 quelle est la parité de  ?
 ?
Notons  et regardons ce qui se passe pour les petites valeurs de
 et regardons ce qui se passe pour les petites valeurs de 
De simples calculs révèlent que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[A_{0}=1,\qquad A_{1}=7,\qquad A_{2}=15,\qquad A_{3}=25,\qquad A_{4}=37\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-46818254d15d1549198e0d0b7caec374_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[A_{5}=51,\qquad A_{6}=67,\qquad A_{7}=85,\qquad A_{8}=105,\qquad A_{9}=127\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c0c793c0508808410753759875694118_l3.png)
On conjecture aussitôt que  est impair, quel que soit
 est impair, quel que soit  ce qui est facile à établir directement ! On peut en effet écrire, pour tout
 ce qui est facile à établir directement ! On peut en effet écrire, pour tout  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[A_{n}=n\left(n+1\right)+4n+1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d93b2c30c6110aaf2f9a53e0afe0a2d5_l3.png)
 est pair, car c’est le produit de deux entiers consécutifs (l’un des deux entiers
 est pair, car c’est le produit de deux entiers consécutifs (l’un des deux entiers  ou
 ou  étant pair, leur produit aussi).
 étant pair, leur produit aussi).
Et d’autre part, l’entier  est évidemment impair.
 est évidemment impair.
Ainsi  est impair, puisque c’est la somme de deux entiers de parités contraires.
 est impair, puisque c’est la somme de deux entiers de parités contraires.
Notre conjecture est devenue un théorème. Un théorème bien modeste, certes, mais que nous reprendrons à la section 4, en guise d’exemple de preuve par récurrence.
2 – Fausses Impressions
L’examen des quelques premières valeurs de  pouvait-il suffire à nous convaincre de la validité de notre précédente conjecture ? La réponse est non, comme le prouvent les deux exemples suivants.
 pouvait-il suffire à nous convaincre de la validité de notre précédente conjecture ? La réponse est non, comme le prouvent les deux exemples suivants.
Exemple 1
Pour tout entier  notons
 notons  l’entier naturel dont l’écriture décimale comporte
 l’entier naturel dont l’écriture décimale comporte  chiffres ‘3’ suivis d’un ‘1’. Ainsi :
 chiffres ‘3’ suivis d’un ‘1’. Ainsi :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[B_{1}=31,\qquad B_{2}=331,\qquad B_{3}=3331,\qquad B_{4}=33331,\qquad\text{etc ...}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f012ebff568d7dfe00b28f0c8140ccfd_l3.png)
 est-il toujours un nombre premier ?
 est-il toujours un nombre premier ?
On constate que  
  
  
  
  
  et
 et  sont tous premiers. Les quelques premières valeurs de
 sont tous premiers. Les quelques premières valeurs de  nous mettent donc sur la piste d’un « oui » !
 nous mettent donc sur la piste d’un « oui » !
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[B_{8}=333\thinspace333\thinspace331=17\times19\thinspace607\thinspace843\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-9f7dba47313cc658672bdbd92506910d_l3.png)
 est un nombre composé. Un autre scénario de ce type, où l’illusion persiste plus longtemps, apparaît au début de l’article Qu’est-ce qu’une conjecture ?
 est un nombre composé. Un autre scénario de ce type, où l’illusion persiste plus longtemps, apparaît au début de l’article Qu’est-ce qu’une conjecture ?Et pour en savoir davantage sur les nombres premiers, on pourra consulter l’article Mysterieux nombres premiers.
Exemple 2
Etant donné un entier  plaçons
 plaçons  points distincts sur un cercle et relions chacun d’eux à tous les autres. Ceci fait apparaître plusieurs régions à l’intérieur du disque : on notera
 points distincts sur un cercle et relions chacun d’eux à tous les autres. Ceci fait apparaître plusieurs régions à l’intérieur du disque : on notera  leur nombre. La question naturelle est : existe-t-il une formule simple pour
 leur nombre. La question naturelle est : existe-t-il une formule simple pour  ?
 ?
Notons, avant d’aller plus loin qu’il n’est du tout clair, a priori, que le nombre de régions dépende seulement de  : cet entier pourrait très bien dépendre de la configuration choisie… mais passons.
 : cet entier pourrait très bien dépendre de la configuration choisie… mais passons.
Effectuons la construction décrite plus haut pour les valeurs de n comprises entre 2 et 5 :




On trouve donc :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[R_{2}=2,\qquad R_{3}=4,\qquad R_{4}=8,\qquad R_{5}=16\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-da3e87f797839dd4115aff64e5234441_l3.png)
 pour tout
 pour tout  
Sauf que cette conjecture est fausse ! En effet,  (et non pas
 (et non pas  :
 :

Au fait …
3 – Preuve par récurrence : Comment ça marche ?
On s’intéresse à un énoncé qui fait intervenir un entier naturel  et dont la « valeur de vérité » dépend de
 et dont la « valeur de vérité » dépend de  Autrement dit, cet énoncé peut être vrai pour certaines valeurs de
 Autrement dit, cet énoncé peut être vrai pour certaines valeurs de  et faux pour d’autres.
 et faux pour d’autres.
Par exemple, il pourrait s’agir de :
 : « la somme des : « la somme des premiers nombres impairs est un carré parfait », premiers nombres impairs est un carré parfait »,
 : « le produit de : « le produit de entiers consécutifs est multiple de entiers consécutifs est multiple de « , « ,
 : « : « un nombre premier ». un nombre premier ».
Il se trouve que  est vrai pour tout
 est vrai pour tout  (voir section 6 du présent article) et qu’il en va de même pour
 (voir section 6 du présent article) et qu’il en va de même pour  (voir l’article Le produit de k entiers consécutifs est multiple de k!).
 (voir l’article Le produit de k entiers consécutifs est multiple de k!).
En revanche,  est vrai pour certaines valeurs de
 est vrai pour certaines valeurs de  (par exemple tous les entiers de 0 à 10, mais pas seulement :  les entiers 13, 17, 18, 19 et 24 conviennent aussi) mais pas pour d’autres.
 (par exemple tous les entiers de 0 à 10, mais pas seulement :  les entiers 13, 17, 18, 19 et 24 conviennent aussi) mais pas pour d’autres.
Et comme les mathématiques ne sont pas une science facile (ça se saurait…), ne perdons pas de vue qu’il existe des énoncés qui sont vrais pour toutes les valeurs particulières de  qu’on a pu tester, mais dont personne n’est à ce jour capable de démontrer la validité pour tout
 qu’on a pu tester, mais dont personne n’est à ce jour capable de démontrer la validité pour tout  Par exemple :
 Par exemple :
 : Pour tout
 : Pour tout  le nombre pair
 le nombre pair  est la somme de deux nombres premiers.
 est la somme de deux nombres premiers.
Il s’agit de la célèbre conjecture de Goldbach. A ce sujet, le lecteur intéressé pourra consulter l’article Qu’est-ce qu’une conjecture ? mais revenons à nos moutons…
La question centrale est :
Question :
Etant donnés : • un énoncé  portant sur un entier naturel
 portant sur un entier naturel  , • un entier naturel
, • un entier naturel  ,
,
Comment peut-on prouver que  est vrai pour tout
 est vrai pour tout  ?
 ?
Le raisonnement par récurrence apporte une réponse. Voici en quoi il consiste :
Réponse
➡ On prouve d’une part que  est vrai.
 est vrai.
➡ On prouve d’autre part que, si  est vrai pour un certain
 est vrai pour un certain  alors
 alors  est aussi vrai.
 est aussi vrai.
Le premier point constitue l’initialisation. Le second indique que l’énoncé est héréditaire (c’est-à-dire que sa validité se transmet de chaque entier  à son successeur).
 à son successeur).
Intuitivement, comme  est vrai alors
 est vrai alors  aussi d’après l’hérédité. Puis, comme
 aussi d’après l’hérédité. Puis, comme  est vrai, alors
 est vrai, alors  aussi toujours d’après l’hérédité. De même, puisque
 aussi toujours d’après l’hérédité. De même, puisque  est vrai, alors
 est vrai, alors  aussi … et ainsi de suite …
 aussi … et ainsi de suite …
En quelque sorte, l’initialisation constitue un « germe » et l’hérédité permet à ce germe de « s’auto développer » à l’infini.
Il est temps pour nous d’aborder quelques exemples fondamentaux de démonstrations par récurrence.
4 – Notre tout premier exemple
Revenons à la question examinée à la section 1. Il s’agissait de prouver que  est impair, quel que soit l’entier naturel
 est impair, quel que soit l’entier naturel 
Pour  c’est vrai ! Ceci règle l’initialisation.
 c’est vrai ! Ceci règle l’initialisation.
Et si  est impair pour un certain
 est impair pour un certain  alors :
 alors :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left(n+1\right)^{2}+5\left(n+1\right)+1=\left(n^{2}+5n+1\right)+\left(2n+6\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2006599febe9d977f769d9d57a0028c8_l3.png)
Nous disposons donc de deux démonstrations d’un même résultat : directement (cf. section 1) et par récurrence. Passons à un autre exemple.
5 – Un grand classique !
Dans ce qui suit, la somme des entiers de 1 jusqu’à  sera notée
 sera notée  Autrement dit :
 Autrement dit :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{n}=1+2+\cdots+n\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-cb8812fb2f40950cda75533df3fb4945_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{n}=\sum_{k=1}^{n}k\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-90d413ea005547fe5b3af318bed45f92_l3.png)
 (sigma), pas de panique ! Je ne vais pas m’en servir ici, mais vous pourrez éventuellement commencer à l’étudier en lisant l’article Manipulation du symbole
 (sigma), pas de panique ! Je ne vais pas m’en servir ici, mais vous pourrez éventuellement commencer à l’étudier en lisant l’article Manipulation du symbole  
Pour commencer, calculons  pour de petites valeurs de
 pour de petites valeurs de  :
 :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{1}=1\qquad S_{2}=1+2=3\qquad S_{3}=1+2+3=6\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d694282b4e02b8a9c8b03b87d1a6e39b_l3.png)
 pour
 pour  :
 :

Avec un peu d’attention, on observe que, par exemple :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{4}=10=\frac{4\times5}{2}\qquad S_{5}=15=\frac{5\times6}{2}\qquad S_{6}=21=\frac{6\times7}{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d6fa84512310ae3d2fbd4effc751f583_l3.png)
Conjecture
Pour tout  la somme des
 la somme des  premiers entiers est
 premiers entiers est 
Nous allons maintenant démontrer ceci, par récurrence.
Pour l’initialisation, il s’agit de vérifier que  et c’est bien le cas.
 et c’est bien le cas.
Pour l’hérédité, on suppose que  pour un certain
 pour un certain  et l’on prouve que, sous cette hypothèse :
 et l’on prouve que, sous cette hypothèse : 
Voici comment :
      
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{n+1}=\left(n+1\right)\left(\frac{n}{2}+1\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2f44684ed56d09340ba146cea4cb6fe3_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{n+1}=\frac{\left(n+1\right)\left(n+2\right)}{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-473ccf2ba0c63f2fc3158f9ad5ce4523_l3.png)
Signalons que ce résultat est parfaitement accessible sans récurrence. On raconte que le grand mathématicien allemand Carl Friedrich Gauss découvrit, lorsqu’il était encore enfant, la preuve suivante. Le double de la somme demandée se ré-écrit en associant les termes  et
 et  les termes
 les termes  et
 et  etc … ce qui fait apparaître
 etc … ce qui fait apparaître  groupes de deux termes, chaque groupe formant un total de
 groupes de deux termes, chaque groupe formant un total de  En symboles :
 En symboles :
      
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[S_{n}=\frac{n\left(n+1\right)}{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bcfb9b56b8e2cd0dfbef31f66c32779f_l3.png)
6 – La somme des n premiers nombres impairs
Le premier nombre impair (positif) est 1. Les trois suivants sont 3, 5 et 7. Quel est le  ème ?
ème ?
Il n’est pas difficile de deviner la formule générale :
Conjecture 1
Pour tout  le
 le  ème nombre impair est
ème nombre impair est 
A ce stade, deux situations sont envisageables : si cette affirmation vous paraît évidente, nous allons pouvoir passer directement à la suite ! Et sinon, il va falloir l’établir… par récurrence.
Preuve de la conjecture 1 (cliquer pour déplier / replier)
Notons donc  le
 le  ème nombre impair. Il est clair que
ème nombre impair. Il est clair que  ce qui règle la question de l’initialisation. Ensuite, en supposant que
 ce qui règle la question de l’initialisation. Ensuite, en supposant que  pour un certain entier
 pour un certain entier  on observe que :
 on observe que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[i_{n+1}=i_{n}+2=\left(2n-1\right)+2=2n+1=2\left(n+1\right)-1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-81e1eb6f586fdd9116c330ce0f255cc0_l3.png)
Passons à la question qui nous occupe dans cette section : que vaut la somme des  premiers nombres impairs ?
 premiers nombres impairs ?
En la notant  on calcule aisément :
 on calcule aisément :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[T_{1}=1,\qquad T_{2}=1+3=4,\qquad T_{3}=1+3+5=9,\qquad\text{etc...}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b1a9e968f4e7b46b8c5d092622b4240f_l3.png)
 à la section précédente, on peut placer dans une table les nombres
 à la section précédente, on peut placer dans une table les nombres  pour
 pour  :
 :

De toute évidence, ce sont les dix premiers carrés parfaits qui apparaissent ici. On est donc naturellement que conduit à la :
Conjecture 2
Pour tout  la somme des
 la somme des  premiers nombres impairs est
 premiers nombres impairs est 
Après avoir conjecturé, il faut démontrer. Et vous commencez à connaître la chanson : on va procéder par récurrence.
Preuve de la conjecture 2 (cliquer pour déplier / replier)
Pour l’initialisation, on se borne à observer que :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[T_{1}=1=1^{2}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-aa6cfe74b10444ba18c14583a349e947_l3.png)
Pour l’hérédité, on suppose que  pour un certain
 pour un certain  on calcule alors :
 on calcule alors :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[T_{n+1}=T_{n}+\left(2n+1\right)=n^{2}+2n+1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b91074f1f313b9709b0ef5f2fe7ee911_l3.png)
Nos connaissances de collège sur les identités remarquables nous permettent de reconnaître que cette dernière quantité n’est autre que 
C’est exactement ce qu’on voulait obtenir.
Notons que, comme pour le résultat établi à la section 5, une preuve directe est envisageable. Il suffit (en utilisant la notation  introduite à la section précédente) d’observer que :
 introduite à la section précédente) d’observer que :
      
C’est la troisième fois qu’on démontre un résultat par récurrence… pour se rendre compte ensuite qu’on pouvait l’établir directement. Le principal avantage d’une preuve directe est qu’on n’a pas besoin de conjecturer le résultat à démontrer ! Ce résultat apparaît « naturellement », au terme d’un calcul.
Mais le raisonnement par récurrence n’en est pas pour autant inutile ! Dans beaucoup de situations, on ne sait pas vraiment faire autrement. Les deux sections suivantes proposent des exemples de telles situations.
7 – Une identité remarquable
Proposition
Pour tout entier  et tout nombre réel
 et tout nombre réel  on a la formule de factorisation :
 on a la formule de factorisation :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[1-x^{n}=\left(1-x\right)\left(1+x+\cdots+x^{n-1}\right)\qquad(\diamondsuit)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a7d6f615d0993b40fbbf24fa75ec7f39_l3.png)
Preuve de la proposition (cliquer pour déplier / replier)
Démontrons ceci par récurrence (le réel  étant fixé). Pour
 étant fixé). Pour  c’est une égalité bien connue depuis le collège :
 c’est une égalité bien connue depuis le collège :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[1-x^{2}=\left(1-x\right)\left(1+x\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-092aedaf6fd640dd964a32ae21e50e2a_l3.png)
Supposons l’égalité  vraie pour un certain
 vraie pour un certain  alors :
 alors :
      
La formule  est fondamentale. Pour
 est fondamentale. Pour  elle prend la forme :
 elle prend la forme :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[1+x+\cdots+x^{n-1}=\frac{1-x^{n}}{1-x}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-aa5eeabae17df536ee77443df39485d3_l3.png)
 de raison
 de raison  alors les
 alors les  premiers termes de cette suite sont :
 premiers termes de cette suite sont :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{0},\quad u_{1}=xu_{0},\quad u_{2}=x^{2}u_{0},\quad\cdots\quad u_{n-1}=x^{n-1}u_{0}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-088806799e3009be12c6bdb66b621327_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{u_{0}+u_{1}+\cdots+u_{n-1}=u_{0}\frac{1-x^{n}}{1-x}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-71e385a9a643acf1ac52d250a71bd0a1_l3.png)
 est l’identité remarquable :
 est l’identité remarquable :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{a^{n}-b^{n}=\left(a-b\right)\left(a^{n-1}+a^{n-2}b+\cdots+ab^{n-2}+b^{n-1}\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-9af0be292481440c712648a19571aa1a_l3.png)
 et tout couple
 et tout couple  de nombres réels.
 de nombres réels.
Passons à un exemple à la fois plus anecdotique et plus élaboré.
8 – Une suite ultimement croissante
Fixons un réel  et considérons la suite
 et considérons la suite  définie par :
 définie par :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{0}=s\qquad\text{et}\qquad\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n+1}=\sqrt{n+u_{n}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b87d04c4796d662a56db61b8d4ba1817_l3.png)
 voici des valeurs approchées des dix premiers termes de cette suite :
 voici des valeurs approchées des dix premiers termes de cette suite :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{0}=100\qquad u_{1}=10\qquad u_{2}\simeq3,317\qquad u_{3}\simeq2,306\qquad u_{4}\simeq2,303\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-71682c63e7b6916ea94f0c38bbd07450_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{5}\simeq2,511\qquad u_{6}\simeq2,741\qquad u_{7}\simeq2,956\qquad u_{8}\simeq3,155\qquad u_{9}\simeq3,340\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-0dc406875faf47597800305ce0dd52e2_l3.png)
 Des calculs supplémentaires montreraient que cette tendance se poursuit, mais – là encore – on ne montrera rien de général avec des calculs de ce type, aussi nombreux soient-ils.
 Des calculs supplémentaires montreraient que cette tendance se poursuit, mais – là encore – on ne montrera rien de général avec des calculs de ce type, aussi nombreux soient-ils.
Nous allons prouver que, peu importe la valeur choisie pour  la suite
 la suite  est « strictement croissante à partir d’un certain rang », c’est-à-dire :
 est « strictement croissante à partir d’un certain rang », c’est-à-dire :
Proposition A
Il existe  tel que
 tel que  pour tout
 pour tout 
Pour cela, commençons par établir un résultat plus faible, à savoir :
Proposition B
Il existe un entier  tel que
 tel que 
Dans le cas contraire, à savoir que  pour tout
 pour tout  la suite serait décroissante donc majorée (par
 la suite serait décroissante donc majorée (par  ce qui est absurde puisque
 ce qui est absurde puisque  pour tout
 pour tout  (et ceci impose bien sûr que
 (et ceci impose bien sûr que 
Le résultat  est acquis. Montrons maintenant
 est acquis. Montrons maintenant  en procédant par récurrence.
 en procédant par récurrence.
On sait déjà que  ce qui donne l’initialisation.
 ce qui donne l’initialisation.
Supposons que, pour un certain  on ait :
 on ait :  Alors :
 Alors :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[u_{n+2}=\sqrt{n+1+u_{n+1}}>\sqrt{n+u_{n}}=u_{n+1}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e895b4777921a214fe0ad9147a6f1420_l3.png)
9 – Une remarque « philosophique » pour conclure
Pour s’assurer de la validité d’un énoncé  quelle que soit la valeur de l’entier naturel
 quelle que soit la valeur de l’entier naturel  la première idée qui peut venir à l’esprit est de tester successivement les cas
 la première idée qui peut venir à l’esprit est de tester successivement les cas  
  
  etc…
 etc…
Deux problèmes majeurs surviennent :
- L’examen d’un nombre fini de cas ne peut pas suffire (voir la deuxième section du présent article)
- L’examen de tous les cas, un à un, est impossible… puisqu’il en existe une infinité !
La puissance du raisonnement par récurrence apparaît en pleine lumière : on traite une infinité de cas en utilisant seulement un nombre fini de mots !
A méditer …
Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire jusqu’au bout 🙂
Vos questions ou remarques seront toujours les bienvenues. Vous pouvez laisser un commentaire ci-dessous ou bien passer par le formulaire de contact.


Ah oui ! Merci pour cette précision 😊
Bonjour,
Merci pour cet article.
C’est une micro remarque, mais avant la partie 7 vous annoncez des résultats difficilement démontrables par voie directe, mais l’exemple de la partie 7 peut se faire en faisant apparaître une somme télescopique dans le membre de droite ?
Bien à vous.
Vous avez en partie raison. On peut en effet écrire ceci, pour tout réel (ou complexe) et tout entier
 et tout entier  :
 :
Cela dit, si l’on gratte un peu, comment se démontre la formule des sommes télescopiques ? Par récurrence …