Lettre P
PARTIE (d’un ensemble)
Les parties d’un ensemble
, appelées aussi sous-ensembles de
, sont les ensembles inclus dans
.
Par exemple, les parties de
sont
,
,
et
.
On note
l’ensemble des parties de
.
On peut montrer que si
est fini, alors
aussi et :
![]()
Quel que soit l’ensemble
, il n’existe aucune surjection (et en particulier aucune bijection) de
vers
.
PARTIE ENTIERE, PARTIE FRACTIONNAIRE
Etant donné un réel
on note
la partie entière par défaut de ![]()
C’est le plus grand entier
vérifiant
Autrement dit :
![]()
Par exemple :
![]()
Quant à la différence
, elle est appelée partie fractionnaire de
et notée
(si toutefois le contexte permet d’éviter toute confusion avec un singleton).
On définit de manière analogue la partie entière par excès de
notée
C’est le plus petit entier
vérifiant
Ainsi :
![]()
![]()
Par défaut, l’expression « partie entière » désigne la partie entière par défaut 🙂
Remarque
Si
est entier, il est clair que :
![]()
![]()
Graphe de la fonction
:

La relation
exprime l’invariance du graphe de
par la translation de vecteur
Il revient au même de dire que la fonction partie fractionnaire est 1-périodique.
Une jolie formule (parmi d’autres) faisant intervenir des parties entières :
Théorème
(formule de Legendre)
Pour tout nombre premier
et tout entier
la valuation
adique de
est :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[v_{p}\left(n!\right)=\sum_{j=1}^{\infty}\left\lfloor \frac{n}{p^{j}}\right\rfloor\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c0aae871afcd98ed8fece76b5aca1517_l3.png)
En fait, cette somme est finie, car
dès que
est assez grand.
Concernant la formule de Legendre, on pourra consulter cet article
PARTITION (d’un ensemble)
Etant donné une ensemble non vide
, une partition de
est un ensemble
de parties de
telles que :
- chaque
est non vide - les
sont deux à deux disjoints
est l’union des 
Noter que l’ensemble d’indices
peut éventuellement être infini.
Exemples
- Si
, alors en posant :
l’ensemble![Rendered by QuickLaTeX.com \[A_1=\{1,2\}\quad A_2=\{3\}\quad A_3=\{4,5,6\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4342ab2ea8eb8a9126ea9a63bc7a6177_l3.png)
est une partition de
. - Etant donné un entier
, si l’on note pour tout
:
alors les![Rendered by QuickLaTeX.com \[A_r=r+n\mathbb{Z}=\{r+nk;\,k\in\mathbb{Z}\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-361244a0312cda07b49e472a6c4fe1a1_l3.png)
forment une partition de
. - Si l’on note
l’ensemble des applications de
dans
qui prennent la valeur
en 0, alors l’ensemble
est une partition de
.
Etant donné un groupe
, l’ensemble de ses sous-groupes ne forme pas une partition de
. En effet, les sous-groupes de
sont tous non vide et leur union est
, mais ils ne sont pas deux à deux disjoints (puisqu’ils contiennent tous l’élément neutre).
Si
est un ensemble fini de cardinal
, alors le nombre de partitions de
est le n-ème nombre de Bell, noté
. Voir cet article.
PERMUTATION
Etant donné un ensemble non vide
une permutation de
est une bijection dans
dans lui-même.
L’ensemble des permutations de
est noté
(la lettre
est le S de l’alphabet fraktur, un type d’écriture gothique). Comme la composée de deux bijections est une bijection, la loi
est une opération dans l’ensemble
Elle lui confère une structure de groupe. Ce groupe est non abélien dès que
plus précisément, son centre est réduit à
Les groupes
et
sont isomorphes si, et seulement si,
et
sont équipotents.
On peut montrer que tout groupe
est isomorphe à un sous-groupe de
(théorème de Cayley), ce qui montre le caractère universel des groupes de permutations.
Parmi les éléments de
on distingue les cycles. Etant donnés
des éléments distincts de
la bijection
définie par :
![]()
![]()
Un 2-cycle (ou transposition) échange deux éléments et laisse les autres fixes.
Si
on note
pour
Le groupe
est appelé
ème groupe symétrique. C’est un groupe de cardinal
(la factorielle de
engendré par les transpositions (plus précisément, les
transpositions
pour
forment une partie génératrice de ![]()
Exemple
Les
éléments de
sont les suivants :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\begin{array}{ccccc}\left(\begin{array}{ccc}1 & 2 & 3\\1 & 2 & 3\end{array}\right) & & \left(\begin{array}{ccc}1 & 2 & 3\\1 & 3 & 2\end{array}\right) & & \left(\begin{array}{ccc}1 & 2 & 3\\3 & 2 & 1\end{array}\right)\\\\\left(\begin{array}{ccc}1 & 2 & 3\\2 & 1 & 3\end{array}\right) & & \left(\begin{array}{ccc}1 & 2 & 3\\2 & 3 & 1\end{array}\right) & & \left(\begin{array}{ccc}1 & 2 & 3\\3 & 1 & 2\end{array}\right)\end{array}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6dd90820d249fa07c869dfd23c8d29eb_l3.png)
La matrice
![]()
Ces six éléments sont donc :
- l’identité de
: c’est l’élément neutre du groupe - les trois transpositions : celle qui échange 2 et 3, celle qui échange 1 et 3, celle qui échange 1 et 2.
- les deux permutations circulaires
PION (formule du)
Etant donnés des entiers
tels que
, l’égalité :
![]()
La formule du pion se généralise sous la forme suivante :
![]()
PREMIER (nombre)
Un nombre entier
est dit premier lorsqu’il possède exactement deux diviseurs (positifs), à savoir : 1 et
lui-même.
Ainsi, 15 n’est pas premier puisque cet entier n’est pas seulement divisible par 1 et 15 (mais aussi par 3 et 5).

Ne pas confondre avec la notion de nombres premiers entre eux.
L’ensemble des nombres premiers, noté
, est infini. Ses huit plus petits éléments sont :
![]()
On peut montrer que tout entier
se décompose, de manière unique, en produit de facteurs premiers, sous la forme :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[n=\prod_{i=1}^rp_i^{\alpha_i}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-528e3aab8a901badb609d4b021af1a3f_l3.png)
Ce résultat constitue le théorème fondamental de l’arithmétique.
Exemples
![]()
![]()
Plusieurs questions, simple à formuler, restent à ce jour sans réponse :
- est-il vrai que tout nombre pair supérieur ou égal à 4 est la somme de deux nombres premiers ?
- est-il vrai qu’il existe une infinité de nombres premiers p tels que p+2 soit aussi premier ?
- existe-t-il une infinité de nombres premiers de la forme
? - existe-t-il un entier
tel que
soit premier ?
Pour en savoir plus sur les nombres premiers, on pourra consulter cet article ou cette vidéo.
PRODUIT CARTÉSIEN
Etant donnés deux objets mathématiques quelconques
et
, on note
le couple qu’ils forment (dans cet ordre).
Une façon de rattacher cette notion à celle d’ensemble est de considérer que
désigne l’ensemble
, mais cet subtilité n’est pas importante en pratique … ce qui compte, c’est de se rappeler qu’un couple est ordonné. Ainsi, les couples d’entiers
et
sont distincts.
Par contraste, les ensembles
et
sont identiques.
Etant donné un couple
, on dit que
(resp.
) est la première composante (resp. la seconde composante) de
.
Maintenant, si
et
sont deux ensembles quelconques, on note
l’ensemble des couples
pour lesquels
et
. Cet ensemble est appelé produit cartésien de
par
.
Par exemple, si
et
, alors :
![]()
On généralise la notion de couple en celle de
-uplet (ou : liste de longueur
), avec
un entier plus grand que 1.
Si
sont des ensembles quelconques, leur produit cartésien (dans cet ordre) est défini comme l’ensemble des
-uplets
, avec
, … etc …,
.
Cet ensemble est noté
, ou bien de manière abrégée :
.
PROPRE (valeur, vecteur)
Soient un
espace vectoriel
un endomorphisme
et
un scalaire.
Ce scalaire est appelé une valeur propre de
lorsque :
![]()
Un tel
est appelé un vecteur propre pour
associé à la valeur propre ![]()
L’ensemble des valeurs propres de
est le spectre de
noté
C’est une partie de ![]()
Si
est de dimension finie, alors
est fini et ![]()
En revanche, si
le spectre d’un endomorphisme peut être infini : voir l’exemple n° 4 ci-dessous ou encore cette vidéo.
Exemples
- Si
est une homothétie, c’est-à-dire
pour un certain
alors
est l’unique valeur propre de
et tout vecteur non nul est propre pour 
- Si
est canoniquement associé à
alors
ne possède aucune valeur propre (et il n’existe donc aucun vecteur propre pour
Ceci est géométriquement évident, puisque
est la rotation de mesure
: on voit mal comment un vecteur non nul pourrait être colinéaire à son image … - Si
est de dimension finie et si
est nilpotent, c’est-à-dire s’il existe
tel que
alors
est la seule valeur propre de 
- Si
désigne l’endomorphisme de dérivation de
alors tout réel
est valeur propre de
puisque l’application
(qui n’est pas l’application nulle) appartient à
et vérifie 
Si
alors l’ensemble
est le sous-espace propre (sep) pour
associé à la valeur propre
C’est donc la partie de
formée du vecteur nul et des vecteurs propres pour
associés à la valeur propre ![]()
On peut montrer que, si
est de dimension finie, alors la somme des sep pour
est directe. Lorsque cette somme directe coïncide avec
l’endomorphisme
est dit diagonalisable.

