Comme la série converge, la suite converge vers 0 : elle est en particulier bornée.
Notons tel que :
Alors, étant donné :
ce qui montre la convergence absolue (et donc la convergence tout court) de la série
Remarque
Si les deux séries et sont supposées semi-convergentes, alors la convergence de la série n’est plus assurée en général.
Contre-exemple :
En effet, dans ce cas :
et l’on sait bien que la série harmonique diverge.
Pour tout :
et donc :
En faisant tendre vers on conclut que :
Cette formule a été établie, dans des cas particulier, par Pietro Mengoli en 1650. A ce sujet, on pourra consulter cette vidéo.
On utilise le fait que :
pour obtenir, pour tout et pour tout :
et donc :
Or, la série est divergente comme le prouve l’équivalent :
Par conséquent, la série diverge aussi.
Posons pour tout :
Alors :
Comme la suite est croissante (sommes partielles d’une série à termes positifs), l’existence d’une suite extraite majorée montre que est elle-même majorée, donc convergente. On voit en outre que :
Finalement :
Ces séries sont connues sous le nom de séries de Bertrand. Elles sont considérées comme des séries de références (au même titre que les séries géométriques ou les séries de Riemann).
Notons, pour tout :
et distinguons trois cas.
- Supposons et soit En écrivant sous la forme :
- Supposons et soit En écrivant sous la forme :
- Enfin, si on compare avec un intégrale. Pour tout :
Remarque
Une proposition analogue concernant des intégrales impropres, est présentée dans cet article.
Soient et
On sait (voir cet article \url{https://math-os.com/series-numeriques-partie-2/#section-5} pour les détails) que la série :
converge. Et comme :
la série :
converge aussi. Montrons sa semi-convergence. D’après l’inégalité valable pour tout on voit que pour tout :
Or, la série diverge et la série converge (car ce qui entraîne la divergence de la série et donc (d’après le principe de comparaison) la divergence de la série
Il suffit d’appliquer la règle d’Abel. En effet, la suite converge vers en décroissant et la suite de terme général :
est bornée puisque convergente.
Bon. Tous comptes faits, cet exercice aurait mérité un petit pictogramme vert. C’est juste l’intervention de la règle d’Abel qui m’a fait hésiter …
Question 1
La série converge d’après la règle de d’Alembert. En effet, si l’on pose alors pour tout :
et donc
Pour calculer sa somme, appliquons la formule de Taylor avec reste intégral à la fonction exponentielle. Pour tout et pour tout :
Donc, en choisissant il vient :
où l’on a posé :
Or :
Ceci prouve que Il s’ensuit que :
Remarque 1
La preuve préalable de la convergence via la règle de d’Alembert était superflue, puisque la suite du calcul prouve la convergence (et donne en prime la valeur de la somme).
Remarque 2
On notera que où :
Autrement dit, la formule de Taylor avec reste intégral porte bien son nom : elle fournit, en cas de convergence de la série de Taylor, une expression intégrale du reste de celle-ci.
Remarque 3
D’une manière générale (et par une preuve similaire, reposant sur la formule de Taylor avec reste intégral) :
Question 2
D’évidence, le reste est minoré par son premier terme :
Par ailleurs, pour tout entier :
donc :
Or on sait calculer cette dernière somme (série géométrique de raison :
de sorte que, finalement :
Bref, on a prouvé que :
Question 3
Avec les notations introduits précédemment, à savoir :
on a pour tout :
Or, on observe que :
où est un entier pair, ce qui montre que est un entier que même parité que Il en résulte que :
Par ailleurs :
ce qui prouve que la suite décroît (et converge vers 0 puisque Comme cette suite est valeurs dans à partir du rang et vu que est croissante sur on en déduit que la suite converge vers en décroissant. Le théorème des séries alternées s’applique donc : la série est convergente.
Le résultat établi dans cet exercice est connu sous le nom de théorème de Mertens.
Notons pour tout :
ainsi que :
D’une part :
avec :
et d’autre part :
avec :
Donc :
avec :
La figure ci-dessous montre à quoi ressemblent les domaines de sommation et (Attention : une coloration unie ne doit pas faire oublier qu’il s’agit d’ensembles finis !) :
De manière plus explicite :
Soit Vues les hypothèses, il existe un entier tel que :
De plus, les sommes partielles et sont bornées puisque convergentes :
Ainsi, dès que :
et ceci prouve que la suite converge vers Comme il en va de même pour grâce au lemme ci-après. En conclusion :
Lemme
Si ACV et si alors
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Notons Etant donné il existe tel que
Par ailleurs, il existe tel que :
Enfin, il existe tel que :
Dès que on a :
et donc, dès que :
ce qui établit le lemme.
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