Solutions détaillées de neuf exercices sur l’indépendance linéaire (fiche 01).
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Le plus simple consiste sans doute à remarquer que :
Soient des réels tels que, pour tout :
En divisant par (pour puis en faisant tendre vers on obtient
On a donc, pour tout :
En divisant par puis en faisant tendre vers on obtient donc
Il est alors clair que
Moralité : la famille est libre.
On sait que :
Donc, pour tout :
Autrement dit : et la famille est donc liée.
Toujours grâce à la formule d’addition du sinus (cf. exercice précédent), on observe que chacune des applications et est combinaison linéaire de et
Autrement dit, est une famille de trois vecteurs d’un espace vectoriel de dimension (le plan engendré par et Ceci entraîne que est liée : on sait en effet que dans un espace vectoriel de dimension toute famille comportant plus de vecteurs est liée.
On peut aussi (mais c’est plus « savant ») invoquer le résultat général qui fait l’objet de l’exercice 8 de cette fiche.
La première affirmation est vraie car « toute sous-famille d’une famille libre est libre ».
La seconde affirmation est fausse. Un exemple : dans si l’on pose et alors chacune des familles et est libre mais la famille est liée (puisque ou, si l’on préfère, parce que trois vecteurs d’un espace vectoriel de dimension 2 forment nécessairement une famille liée, ou encore et plus fondamentalement en raison du résultat de l’exercice 8 de cette fiche).
La troisième affirmation est fausse. Il se peut en effet que et que soit libre.
Comme est liée, il existe des scalaires non tous nuls tels que :
Si alors l’un au moins des est non nul et ce qui montre que est liée : contradiction !
Donc et donc :
Ainsi
Montrons que si est injective, alors toute famille libre de vecteurs de est transformée par en une famille libre de vecteurs de
Soit donc une famille libre de vecteurs de et soient tels que
Comme est linéaire, cette condition montre que c’est-à-dire puisque est injective.
Mais comme est libre, on en déduit la nullité de pour tout La famille est donc libre.
Montrons que si est surjective, alors toute famille génératrice de est transformée par en une famille génératrice de
Soit Comme est surjective, il existe tel que Puis, comme est une famille génératrice de il existe tels que
Par linéarité de on en déduit que On a bien montré que tout vecteur de est combinaison linéaire de
On va utiliser que le fait que, pour tout polynôme de degré et pour tout :
Soient tels que :
Cette condition peut donc s’écrire aussi :
soit, après interversion des deux sommes (voir si nécessaire cet article) :
La famille étant libre (polynômes de degrés tous distincts), il s’ensuit que :
Il s’agit d’un système linéaire et homogène en les qui est de Cramer car son déterminant est le déterminant de Vandermonde :
Par conséquent : pour tout
On a prouvé que la famille est libre.
Preuve de
Il s’agit de montrer la surjectivité de l’application
On va procéder indirectement et montrer plutôt son injectivité. Comme la conclusion résultera du théorème du rang.
Soit donc Pour tout et donc, vu que est une base de (famille libre de vecteurs dans un espace vectoriel de dimension il s’ensuit que :
()
Ceci entraîne que (en effet, dans le cas contraire, on pourrait définir une forme linéaire prenant la valeur en il suffit pour cela de considérer la famille libre réduite au seul vecteur de la compléter en une base de puis de définir par les images des vecteurs de cette base : et pour tout ).
Autre point de vue : on considère une base et les formes coordonnées associées pour . La condition entraîne que c’est-à-dire .
Bref, et donc est injective.
Preuve de
Il s’agit de montrer que est libre. Soient donc tels que :
Attention : le zéro figurant au second membre désigne bien sûr la forme linéaire nulle.
Pour tout on peut associer par hypothèse au uplet un vecteur tel que :
En évaluant le membre de gauche de en on obtient
Remarque : On a utilisé le symbole de Kronecker défini par :
Par hypothèse, il existe pour tout un couple tel que Posons :
Alors :
et :
d’où en particulier :
La suite étant bornée, on peut d’après le théorème de Bolzano-Weierstrass en extraire une sous-suite convergente
De même, la suite est bornée, donc la suite aussi et l’on peut en extraire une sous-suite convergente
En posant on constate que les suites et convergent l’une et l’autre, vers des limites respectives et vérifiant :
Nécessairement, Et comme ceci montre que est liée.
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