Solutions détaillées de neuf exercices sur les éléments propres (fiche 01).
Cliquer ici pour accéder aux énoncés.

Afin de déterminer les valeurs propres de
on peut calculer son polynôme caractéristique :
![]()
On pouvait aussi observer que la trace et le déterminant de
valent respectivement
et
: si l’on note
les valeurs propres (a priori complexes et éventuellement confondues) de
on en déduit que
![]()
Bref,
possède 2 valeurs propres réelles distinctes, donc est diagonalisable dans ![]()
Rappel
Une condition suffisante pour qu’un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension
soit diagonalisable est qu’il possède
valeurs propres distinctes.
Comparer avec cette CNS
Trouvons des vecteurs propres. Le système :
![]()
![]()
![]()
La matrice de passage de la base canonique à la base
est :
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{A^{k}=\left[\begin{array}{cc}2^{k+1}-3^{k} & 2^{k+1}-2\times3^{k}\\3^{k}-2^{k} & 2\times3^{k}-2^{k}\end{array}\right]}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-90dc4ede76fe68b9a8eb64cee6e1dd6b_l3.png)
![]()

Le polynôme caractéristique de
est :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\chi_{A}=\left|\begin{array}{ccc}X-2 & 1 & -1\\1 & X-1 & -2\\-3 & 2 & X-1\end{array}\right|=\left(X-1\right)^{2}\left(X-2\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4ab59e431b2cb641d2b54d1ef1b6bbc7_l3.png)
pour la valeur propre 1,
pour la valeur propre 2.
Comme 1 est une valeur propre double et vu que
on voit que
n’est pas diagonalisable.
Rappel
Une condition nécessaire et suffisante pour qu’un endomorphisme d’un
-espace vectoriel de dimension
soit diagonalisable est que son polynôme caractéristique soit scindé dans
et que, pour chaque valeur propre, la multiplicité de celle-ci dans le polynôme caractéristique soit égale à la dimension du sev propre correspondant.
Comparer avec cette autre CNS
Afin de calculer les puissances de
on effectue la division euclidienne de
par
:
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[A^{2}=\left[\begin{array}{ccc}8 & -5 & 1\\3 & -2 & 3\\11 & -7 & 0\end{array}\right]\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8685e59e045a033ad55c9c755bc2ef2e_l3.png)
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{A^{n}=\left[\begin{array}{ccc}5.2^{n}-4n-4 & -3.2^{n}+2n+3 & -2^{n}+2n+1\\5.2^{n}-6n-5 & -3.2^{n}+3n+4 & -2^{n}+3n+1\\5.2^{n}-2n-5 & -3.2^{n}+n+3 & -2^{n}+n+2\end{array}\right]}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1d01b57c1113318ec79022c0c7295439_l3.png)

Il est clair que
est un endomorphisme de ![]()
On peut observer que pour tout polynôme
:
![]()
L’avantage de cette méthode est sa rapidité et l’absence de calcul. Son inconvénient est qu’elle ne fournit pas de base de vecteurs propres pour
Or c’est justement ce qui est demandé …
On apprend cependant, avec ce qui précède, que ![]()
D’ailleurs, cette inclusion est nécessairement une égalité dès que
sans quoi
serait un endomorphisme diagonalisable ne possédant qu’une seule valeur propre, donc serait une homothétie … Et ce n’est pas le cas puisque, par exemple :
n’est pas colinéaire à ![]()
On recherche donc des vecteurs propres associés aux valeurs propres -1 et 1.
Proposons deux stratégies.
Stratégie 1
On observe que, pour tout
:

C’est une base de vecteurs propres pour ![]()
Stratégie 2
Posons, pour tout
:
![]()


Supposons
nilpotent. Notons
son indice :
et
Il existe donc
tel que
Comme
on voit déjà que ![]()
Maintenant, si
alors il existe
tel que
d’où par récurrence :
![]()
Si
est nilpotent, alors ![]()
Passons à la réciproque … qui est fausse sans condition sur
Contre-exemple : l’endomorphisme
canoniquement associé à
![Rendered by QuickLaTeX.com \[M=\left[\begin{array}{ccc}0 & 0 & 0\\0 & 0 & -1\\0 & 1 & 0\end{array}\right]\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-fce681109df43660832cd918b66463a7_l3.png)
On a toutefois une réciproque partielle vraie si ![]()
En effet, supposons que
Comme le polynôme caractéristique de
est scindé dans
(d’après le théorème fondamental de l’algèbre),
est trigonalisable.
Il existe donc une base
de
dans laquelle
est représenté par une matrice de la forme :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[T=\left[\begin{array}{cccc}0 & t_{1,2} & \cdots & t_{1,n}\\\vdots & \ddots & \ddots & \vdots\\\vdots & & \ddots & t_{n-1,n}\\0 & \cdots & \cdots & 0\end{array}\right]\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4c8e9204df801454e754c467e94d028f_l3.png)

Comme
possède
valeurs propres distinctes, les sev propres sont tous de dimension 1 (on sait en effet que leur somme
est directe; si l’un d’eux était de dimension
on aurait
ce qui est absurde). Pour chaque valeur propre
de
notons
la droite propre associée.
Soit
tel que
Comme
et
commutent, alors
est stable par ![]()
Choisissons un vecteur
Comme
il existe
tel que
d’où
Or
et donc
ce qui nous laisse :
- si
: deux possibilités pour
à savoir
ou 
- si
: une seule possibilité, à savoir 
Par conséquent, si l’on note
les valeurs propres de
et
une base de vecteurs propres pour
(avec
pour tout
alors la matrice dans
de
est la forme :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left[\begin{array}{cccc}\pm\sqrt{\lambda_{1}} & 0 & \cdots & 0\\0 & \pm\sqrt{\lambda_{2}} & \ddots & \vdots\\\vdots & \ddots & \ddots & 0\\0 & \cdots & 0 & \pm\sqrt{\lambda_{n}}\end{array}\right]\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1d3e6e5e1dd5c7edb2cf60d0e5de27d4_l3.png)
possibilités si 
possibilités si 
Réciproquement, il est évident que si
est représenté par une telle matrice dans
alors ![]()
En résumé …
Proposition
Si
est endomorphisme d’un
espace vectoriel
de dimension
possédant des valeurs propres positives toutes distinctes, alors l’équation
possède
ou
solutions dans
, selon que 0 est ou n’est pas valeur propre de
.

Comme demandé, proposons deux méthodes.
Méthode 1
On commence par observer que, pour tout
:
pour tout 
- et donc
pour tout ![Rendered by QuickLaTeX.com P\in\mathbb{R}\left[X\right].](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-240eab9114be572f4aafbc7eaaa15427_l3.png)
Il en résulte que si
est annulateur de
alors
est aussi annulateur de ![]()
En choisissant en outre
scindé dans
et à racines simples (par exemple le polynôme minimal de
on voit (cf. cette CNS) que
est diagonalisable.
Méthode 2
On considère une base
de
constituée de vecteurs propres pour
:
![]()
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \sum_{i=1}^{n}\sum_{j=1}^{n}\alpha_{i,j}\thinspace\varphi_{i,j}=0\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d085468a36f5562ad41ca3fddb41cae1_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\sum_{j=1}^{n}\alpha_{k,j}e_{j}=0_{E}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f5703a8cd5effbc5229b6ec897dc40e3_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \begin{eqnarray*}\left[F\left(\varphi_{i,j}\right)\right]\left(e_{k}\right) & = & \left(f\circ\varphi_{i,j}\right)e_{k}\\& = & \delta_{i,k}\thinspace f\left(e_{j}\right)\\& = & \delta_{i,k}\thinspace\lambda_{j}\thinspace e_{j}\\& = & \lambda_{j}\thinspace\varphi_{i,j}\left(e_{k}\right)\end{eqnarray*}](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2204df1eb3820846ecb0f2b1387a664f_l3.png)
Moralité : la famille
est une base de vecteurs propres pour ![]()

Le résultat à démontrer est évident si l’un des deux endomorphismes est une homothétie. On va tâcher de se ramener à cette situation.
Comme
est algébriquement clos, le polynôme caractéristique de
possède au moins une racine complexe; autrement dit :
possède au moins une valeur propre
.
Posons
: c’est le sous-espace vectoriel propre pour
associé à la valeur propre
Evidemment,
est stable par
et l’endomorphisme induit est l’homothétie
Mais comme
et
commutent, alors
est aussi stable par ![]()
Notons
l’endomorphisme induit. A nouveau (comme
est algébriquement clos)
possède au moins une valeur propre ![]()
Pour finir, tout vecteur
vérifiant
est un vecteur propre pour
et pour ![]()

Si
possède au moins une valeur propre, c’est réglé (la droite vectorielle engendrée par un quelconque vecteur propre convient : c’est un sous-espace stable de dimension 1).
Supposons désormais que le spectre de
soit vide.
Considérons un polynôme
annulateur de
: rappelons que l’existence d’un tel polynôme découle du fait que la famille
est liée, puisque
Ce polynôme se décompose en produit de polynômes irréductibles dans
de degré 1 ou 2 :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ A=\prod_{j=1}^{r}\,A_{j}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b20f45a049c5c02e8886300691df9259_l3.png)
Posons donc
Soit
la famille
est libre car sinon
serait un vecteur propre. On considère alors le plan
il s’agit d’un plan stable puisque si
alors :
![]()

Notons
l’endomorphisme canoniquement associé à
Il s’agit de prouver que :
![]()
Preuve de l’implication 
Notons
les valeurs propres distinctes de
Alors :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\mathbb{C}^{n}=\bigoplus_{i=1}^{q}\ker\left(u-\lambda_{i}\thinspace id\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b14b87983b2a65f0335232835aaf4772_l3.png)
Soit
tel que
soit nilpotent. Il existe
tel que ![]()
Pour tout
et tout
:
![]()
qui n’est autre que le polynôme minimal de De ce fait ![]()
Preuve de l’implication 
Montrons la contraposée. Supposons
non diagonalisable et notons
son polynôme minimal (qui est scindé dans
d’après le théorème de d’Alembert-Gauss) :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\mu=\prod_{i=1}^{q}\left(X-\lambda_{i}\right)^{r_{i}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b2974f13577b805c1413c8d39569a72f_l3.png)
![]()
n’est pas annulateur de
car c’est un polynôme non nul, de degré
,
est annulateur de
car
et donc 
Ainsi
est nilpotent et non nul.
Si un point n’est pas clair ou vous paraît insuffisamment détaillé, n’hésitez pas à poster un commentaire ou à me joindre via le formulaire de contact.

