Solution pour le challenge 40
Solution 1
Supposons l’existence d’une application continue et injective
et considérons alors :
![]()
Conceptuellement,
permet de suivre l’évolution des valeurs prises par
lorsqu’on l’applique à un point parcourant le cercle unité. On va constater qu’un problème surgit lorsqu’on effectue un tour complet …
Comme les trois applications
,
et
sont continues, il en va de même pour
.
En outre, l’application
![]()
Détail
L’injectivité de
est intuitivement claire : lorsque
parcourt
, le couple
fait le tour du cercle unité, sans passer deux fois par la même position !
Cela dit, nous allons prouver l’injectivité de
de manière rigoureuse.
Soient
tels que
, c’est-à-dire :
![]()
![]()

Ainsi
comme souhaité.
On va maintenant invoquer le théorème suivant :
Théorème
Si
est un intervalle de
et si
est continue et injective, alors
est strictement monotone.
Ce théorème s’applique à
, qui est donc strictement monotone.
Si par exemple
est strictement croissante, alors pour tout
:
![]()
![]()
En particulier
, c’est-à-dire
ce qui est absurde.
On obtient une contradiction similaire dans le cas où
serait strictement décroissante.
En conclusion, il n’existe aucune application continue et injective de
dans
.
Remarque 1
L’application
n’est pas injective puisque
.
Ceci explique qu’on ait dû exclure
de son intervalle de départ et considérer plutôt
.
Remarque 2
Des applications continues et injectives de
dans
, il en existe (à commencer par l’identité) !
On vient de voir qu’il n’en existe aucune de
dans
.
Et de
dans
, vous en pensez-quoi ? Et plus généralement de
dans
?
Solution 2, proposée par Shika (élève de terminale !)
Supposons l’existence d’une application continue et injective
dans ![]()
Celle-ci induit alors une bijection continue
de
(le cercle unité de
sur une partie non vide, compacte et connexe de
c’est-à-dire un segment
avec ![]()
est un homéomorphisme car pour tout fermé
de
est l’image directe d’une partie compacte par une application continue, donc un compact contenu dans
donc un fermé de ![]()
Etant donné
posons : ![]()
Les ensembles
et
sont homéomorphes; pourtant le premier est connexe mais ce n’est pas le cas du second.
Cette contradiction montre qu’il n’existe aucune application continue et injective de
dans ![]()
Pour consulter l’énoncé, c’est ici

