Tout d’abord, il faut savoir que l’expression « noyau d’une matrice » est abusive.
On parle plutôt, a priori, de noyau d’une application linéaire. Je rappelle ici que si  et
 et  sont deux espaces vectoriels réels et si
 sont deux espaces vectoriels réels et si  est une application linéaire, alors le noyau de
 est une application linéaire, alors le noyau de  désigne, par définition, l’ensemble :
 désigne, par définition, l’ensemble :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\ker(u)=\{x\in E;\;u(x)=0_F\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-46da66ff183839e240ee4552b60f6ed3_l3.png)
Autrement dit, il s’agit de l’ensemble des vecteurs appartenant à  , dont l’image par
, dont l’image par  est nulle (
 est nulle ( désigne le vecteur nul de l’espace vectoriel
 désigne le vecteur nul de l’espace vectoriel  ).
).
Par exemple, si  ,
,  et si
 et si  est l’application définie par :
 est l’application définie par :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\forall (x,y,z)\in\mathbb{R}^3,\;u(x,y,z)=(x-y-2z,x+3y-z)\qquad\left(\star\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f41a7ef2906e3305063f21546fe6a3db_l3.png)
 est :
 est :      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\ker(u)=\{(x,y,z)\in\mathbb{R}^3;\;x-y-2z=0\;\;\text{et}\;\;x+3y-z=0\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-0151303fc96a85fe741ccb0a2b9173c4_l3.png)
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\ker(u)=\{(-7y,y,-4y);\;y\in\mathbb{R}\}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ee211a9ef0b9d5990fa0ba25acb1f28a_l3.png)
 est la droite vectorielle engendrée par le vecteur
 est la droite vectorielle engendrée par le vecteur  
Maintenant, considérons une matrice  , c’est-à-dire une matrice à coefficients réels, possédant
, c’est-à-dire une matrice à coefficients réels, possédant  lignes et
 lignes et  colonnes.
 colonnes.
A cette matrice, on associe une application linéaire  , définie de la manière suivante. Pour chaque entier
, définie de la manière suivante. Pour chaque entier  , on lit dans la
, on lit dans la  ème colonne de
ème colonne de  quelle est l’image du
 quelle est l’image du  ème vecteur de la base canonique de
ème vecteur de la base canonique de  .
.
Par définition, ce que certains appellent abusivement « le noyau de la matrice  » désigne en fait le noyau de l’application linéaire
 » désigne en fait le noyau de l’application linéaire  .
.
Par exemple, si l’on considère la matrice :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[M=\left[\begin{matrix}1 & -1 & -2\\1 & 3 & -1\end{matrix}\right]\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8ff6cb3e020a9b0a6f30f9a2782065f5_l3.png)
 » désigne abusivement le noyau de l’application
 » désigne abusivement le noyau de l’application  définie par la relation
 définie par la relation  .
.
Maintenant, à quoi cela sert-il ?
Sans rentrer dans de longues explications, cela peut servir à déterminer le rang d’une matrice rectangulaire. Pour une matrice  de format
 de format  , c’est-à-dire possédant
, c’est-à-dire possédant  lignes et
 lignes et  colonnes, le rang sera donné par :
 colonnes, le rang sera donné par :
      ![Rendered by QuickLaTeX.com \[r=p-\dim\left(\ker(M)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-0715d32d0d0d3f836457209c9095c2ad_l3.png)
Et dans le cas particulier où est une matrice carrée (possédant autant de lignes que de colonnes), cela peut servir à savoir si cette matrice est inversible. En effet, une matrice carrée réelle est inversible si, et seulement si, son noyau est réduit au seul vecteur nul.
Espérant que ces quelques explications vont permettront d’y voir un peu plus clair.

