Solutions détaillées de neuf exercices sur les suites numériques (fiche 01).
Cliquer ici pour accéder aux énoncés.


Si la formule de récurrence qui définit la suite
ne comportait pas le terme
ce serait facile, car on aurait affaire à une suite géométrique de raison ![]()
Tâchons de nous ramener à cette situation.
Notons
l’unique réel vérifiant
, autrement dit :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\lambda=-\frac{3}{4}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a5cbae35c5c972da32896897e89705a3_l3.png)
En soustrayant membre à membre les égalités :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \left\{\begin{array}{ccc}u_{n+1} & = & {\displaystyle\frac{u_{n}}{3}-\frac{1}{2}}\\\\\lambda & = & {\displaystyle\frac{\lambda}{3}-\frac{1}{2}}\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d5da3e8a2eb0b93e195a99415ed0bb9d_l3.png)
![]()
Ceci prouve que la suite
définie par :
![]()
est géométrique de raison
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \boxed{\forall n\in\mathbb{N},\thinspace u_{n}=-\frac{1}{4\times3^{n}}-\frac{3}{4}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-49ea40ebcd6c142bdfde8e09dd62e541_l3.png)
En particulier, la suite
converge vers ![]()

Par hypothèse, on a pour tout
:
![]()
![]()
![]()
D’après
la suite
est constante. Donc :
![]()
Et d’après
la suite
est géométrique de raison
Donc :
![]()
Avec ces deux formules en poche, on calcule aisément
et
(en effectuant la demi-somme et la demi-différence) :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \boxed{\forall n\in\mathbb{N},\thinspace\left\{\begin{array}{ccc}a_{n} & = & \frac{1}{2}\left(r+s+\left(1-2p\right)^{n}\left(r-s\right)\right)\\\\b_{n} & = & \frac{1}{2}\left(r+s-\left(1-2p\right)^{n}\left(r-s\right)\right)\end{array}\right.}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-cf20324d398f12da71d0c94b8103f3b6_l3.png)
On peut à présent conclure.
Comme
alors
et donc ![]()
Ainsi, les suites
et
convergent, toutes les deux, vers ![]()

Pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ q_{n+1}=1+\prod_{i=0}^{n}q_{i}=1+q_{n}\prod_{i=0}^{n-1}q_{i}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-93c5a8eea4233103cd8207c7d25a00ec_l3.png)
![]()
Si l’on note, pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ S_{n}=\sum_{i=0}^{n-1}\frac{1}{q_{i}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-06fbb3055d62ba6e915db652614d7714_l3.png)
![]()
![]()
On remarque qu’il s’agit de fractions de plus en plus voisines de 1. Plus précisément, il semble bien que, pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{S_{n}=1-\frac{1}{q_{n}-1}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-1a5d483966bb56ddeac1ba66fa244cc6_l3.png)
Montrons ceci par récurrence. Comme on vient de le voir, cette propriété est vraie pour
; on peut donc passer directement à l’hérédité.
Supposons la formule vraie pour un certain
. On calcule :
![]()
![]()

Tout d’abord, cette suite est bien définie et à termes strictement positifs. Du coup,
pour tout
En cas de convergence vers un réel
un passage à la limite dans cette inégalité montre que
(et, en particulier : ![]()
En passant à la limite dans la formule de récurrence, on voit aussi que :
![]()
![]()
![]()
Mais la première de ces deux valeurs est exclue car négative. Bref : la convergence de la suite
n’est toujours pas établie, mais si elle a lieu, c’est nécessairement vers le nombre d’or, que nous notons désormais
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\gamma=\frac{1+\sqrt{5}}{2}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a2dacdc9e4ed9ce476595119ab7b4d70_l3.png)

Le principal intérêt de ce qui précède est de nous éclairer sur la valeur de la seule limite possible.
Prouvons maintenant la convergence de cette suite. Pour tout
:

donc, vu que
![]()
![]()
Comme
cette dernière majoration permet de conclure que :
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \boxed{\lim_{n\rightarrow\infty}x_{n}=\frac{1+\sqrt{5}}{2}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e657a182e5388899cdf02a4a778035ae_l3.png)
L’illustration ci-dessous montre le calcul des premiers termes :


Pour tout
:

d’où :
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \sum_{k=1}^{n}\left(\frac{1}{3k-1}+\frac{1}{3k}+\frac{1}{3k+1}\right)>\sum_{k=1}^{n}\frac{1}{k}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8600e795a8e32bc1b94ee62586347816_l3.png)
![]()
On attribue cette méthode à Pietro Mengoli
Elle évoque une preuve plus classique, qui repose sur le fait que, pour tout
:
![]()

La relation
![]()
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \frac{y_{n}}{n!}-y_{0}=\sum_{k=0}^{n-1}\frac{1}{\left(k+1\right)!}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4f04e9085013723997e9f19f12374ec3_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \[y_{n}=n!\sum_{k=1}^{n}\frac{1}{k!}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d484a7f2bffa8b1f4477b250bbcd9f6e_l3.png)
Or, il est bien connu que, pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \lim_{n\rightarrow\infty}\sum_{k=0}^{n}\frac{t^{k}}{k!}=e^{t}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-04e86a2e1acbe7c16967ea0a75cd6742_l3.png)
![]()

L’hypothèse :
![]()
peut s’écrire :
![]()
Comme la suite
est convergente, elle est nécessairement bornée. Et comme la suite
est bornée par hypothèse, on voit que
l’est aussi et elle est en particulier minorée.
On invoque alors le théorème de la limite monotone : la suite
est décroissante est minorée, donc convergente.
Pour finir, la suite
est convergente puisque c’est la somme de deux suites convergentes.

On passe au logarithme :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \ln\left(P_{n}\right)=\frac{1}{n}\sum_{k=1}^{n}\ln\left(n^{2}+k^{2}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-695aedf927ffe21976a4581864fcd243_l3.png)
c’est-à-dire :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \ln\left(P_{n}\right)=\frac{1}{n}\sum_{k=1}^{n}\left[2\ln\left(n\right)+\ln\left(1+\frac{k^{2}}{n^{2}}\right)\right]\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-205e23dd6f48b616d1a36119393adc61_l3.png)
ou encore :
![]()
où l’on a posé :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ R_{n}=\frac{1}{n}\sum_{k=1}^{n}\ln\left(1+\frac{k^{2}}{n^{2}}\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-4634d9b88cda68e898a21e60f659a975_l3.png)
On reconnaît une somme de Riemann attachée à l’application
Par conséquent :
![]()
Si l’on intègre par parties en posant :

ce qui donne :
![Rendered by QuickLaTeX.com \begin{eqnarray*}\int_{0}^{1}\ln\left(1+t^{2}\right)\thinspace dt & = & \left[t\ln\left(1+t^{2}\right)\right]_{0}^{1}-2\int_{0}^{1}\frac{t^{2}}{1+t^{2}}\thinspace dt\\& = & \ln\left(2\right)-2\int_{0}^{1}\left(1-\frac{1}{1+t^{2}}\right)\thinspace dt\\& = & \ln\left(2\right)-2\left(1-\frac{\pi}{4}\right)\end{eqnarray*}](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a98526d523a872d1dd832c17e5f1326f_l3.png)
Notons
cette valeur. On a montré, à ce stade que lorsque
:
![]()
![]()
ou, de façon plus explicite :
![]()

Vues les hypothèses :
![]()
Or, on sait (par convexité de l’exponentielle ou par une preuve directe) que :
![]()
Il en résulte que :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\begin{array}{ccc}{\displaystyle \lim_{n\rightarrow\infty}\left(e^{a_{n}}-1-a_{n}\right)} & = & 0\\\\{\displaystyle \lim_{n\rightarrow\infty}\left(e^{b_{n}}-1-b_{n}\right)} & = & 0\\\\{\displaystyle \lim_{n\rightarrow\infty}\left(e^{c_{n}}-1-c_{n}\right)} & = & 0\end{array}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c9f55d120603dd0bc0dd4718b1178fb9_l3.png)
Montrons que ceci entraîne :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\begin{array}{ccc}{\displaystyle \lim_{n\rightarrow\infty}a_{n}} & = & 0\\\\{\displaystyle \lim_{n\rightarrow\infty}b_{n}} & = & 0\\\\{\displaystyle \lim_{n\rightarrow\infty}c_{n}} & = & 0\end{array}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-f8add84b0730b3d0f835315881f5e562_l3.png)
On observe que l’application
![]()
induit :
➭ une bijection décroissante ![]()
➭ une bijection croissante ![]()
Etant donné
si
vérifie
alors de deux choses l’une :
- ou bien
auquel cas 
- ou bien
auquel cas 
et par conséquent : ![]()

Comme
, il existe
tel que :
![]()
Ainsi :
et le même argument s’applique aux deux autres suites.
Si un point n’est pas clair ou vous paraît insuffisamment détaillé, n’hésitez pas à poster un commentaire ou à me joindre via le formulaire de contact.
