Solutions détaillées de neuf exercices sur la notion d’opération sur un ensemble (fiche 01).
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On calcule d’une part :
et d’autre part :
Les termes non encadrés se retrouvent dans les deux expressions. Pour que celles-ci soient égales pour tout triplet il est donc nécessaire et suffisant qu’on ait :
Comme le montre l’équation (3), deux cas se présentent :
- si alors est indéterminé. D’après (1) et (2) : ou
- si alors ou ou ou
Ainsi, les opérations de cette forme qui sont associatives sont données par :
Soit
Supposons l’existence d’une matrice telle que En passant aux déterminants, on voit que :
Comme et sont des entiers, ceci impose notamment
Réciproquement, notons et supposons que En posant (qui est, comme , élément de ), on observe que :
ce qui prouve que est inversible, d’inverse (si ou (si
Par anti-commutativité du produit vectoriel, la condition équivaut à :
donc (via la formule du double-produit vectoriel rappelée dans les indications) à :
c’est-à-dire :
Cette égalité est vérifiée dès que la famille est liée.
Et si est libre, alors
Bref, la condition cherchée est :
Supposons que est inversible à gauche. Il existe donc vérifiant Comme est injective, ceci impose à d’être injective.
Réciproquement, si est injective, on peut définir une application en associant à chaque élément de son unique antécédent par et en associant à chaque élément de un élément quelconque, préalablement choisi dans
Il est alors clair que ce qui prouve que :
Si est inversible à droite, alors c’est qu’il existe telle que ce qui entraîne la surjectivité de (puisque est surjective).
Réciproquement, supposons surjective. L’axiome du choix permet d’associer à chaque élément de un élément choisi dans (qui est non vide par hypothèse). On dispose ainsi d’une application vérifiant Par conséquent :
Soient et deux suites réelles.
Par définition :
avec, pour tout :
l’égalité résultant du changement d’indice Ceci montre que est commutative.
Passons à l’associativité. Ajoutons une troisième suite réelle Par définition :
avec, pour tout :
et
En intervertissant les sommes dans l’expression de (domaine de sommation triangulaire : voir cet article), on obtient :
la dernière égalité résultant du changement d’indice (dans la somme interne). On constate alors que , ce qui prouve que est associative.
Notons ( est le symbole de Kronecker).
En clair, est la suite dont les termes successifs sont 1, 0, 0, … etc …
Pour toute suite réelle on constate que :
et donc ce qui prouve (vue la commutativité) que est neutre.
Pour finir, supposons qu’une suite soit inversible. Il existe donc telle que En particulier : ce qui entraîne
Réciproquement, supposons et montrons qu’il existe une suite vérifiant Cette égalité équivaut à :
Comme on peut calculer avec l’égalité Supposons l’existence de réels pour un certain vérifiant les relations Comme la relation peut être satisfaite en posant :
Ceci montre le résultat par récurrence. En conclusion, les suites réelles inversibles sont celles dont le terme d’indice 0 est non nul.
Remarque
Ces calculs constituent les premiers pas de la construction de l’algèbre des séries formelles à une indéterminée sur le corps des réels.
Pour l’équation il n’existe aucune solution si
Supposons maintenant que Pour tout on peut écrire : (où désigne le complémentaire de dans
Donc si est solution, alors il existe tel que
Réciproquement, si est de cette forme, alors , puisque et
En conclusion, l’ensemble de solutions de est :
Pour l’équation il n’existe aucune solution si
Supposons désormais que Si vérifie alors donc (faire un dessin peut aider) :
or :
d’où Ainsi, il existe tel que
Réciproquement, si est de cette forme, alors
Finalement, l’ensemble de solutions de est :
Munissons du produit matriciel.
On sait bien que, pour cette opération, il existe un élément neutre à savoir
Considérons l’ensemble .
est une partie de stable pour le produit matriciel, mais il n’existe pas de matrice telle que
En effet, il existe dans des matrices inversibles, comme par exemple et s’il existait une telle matrice l’égalité impliquerait (en multipliant à droite par que ce qui est absurde, vu que
Maintenant, considérons l’ensemble :
Il s’agit là encore d’une partie de stable par produit. Mais cette fois, il existe un élément neutre dans à savoir la matrice Et cette matrice n’est pas la matrice
Soit Notons un inverse à droite de et un inverse à droite de Alors :
d’où en multipliant à droite par et par associativité :
c’est-à-dire :
Ainsi, est un élément neutre à gauche et donc un élément neutre tout court (et donc l‘élément neutre).
En outre :
et donc en multipliant à droite par et par associativité :
c’est-à-dire :
ce qui prouve que est un inverse à gauche de et donc un inverse de tout court (et donc l‘inverse de
Conclusion : est un groupe.
Remarque
Ce résultat est connu sous le nom « d’axiomes faibles » de groupe.
Tout d’abord, l’hypothèse d’associativité donne un sens à pour tout
Fixons Comme est fini, l’application n’est pas injective.
Il existe donc tel que
Il en résulte, par récurrence, que :
Pour il vient c’est-à-dire où l’on a posé
➡ Si alors et c’est fini.
➡ Si on multiplie les deux membres de l’égalité par ce qui donne soit avec
Retenons que dans tout magma associatif fini, il existe au moins un élément idempotent.
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