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exercice 1 facile

Pour tout couple \left(x,y\right) de réels :

    \[ \left|xy\right|\leqslant\frac{1}{2}\left(x^{2}+y^{2}\right)\]

Cette inégalité n’est qu’une reformulation de la relation \left(\left|x\right|-\left|y\right|\right)^{2}\geqslant0.

En remplaçant x et y par a_{n} et 1/n respectivement, on voit que, pour tout n\in\mathbb{N}^{\star} :

    \[ \left|\frac{a_{n}}{n}\right|\leqslant\frac{1}{2}\left(a_{n}^{2}+\frac{1}{n^{2}}\right)\]

Comme la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}\frac{1}{n^2}} est convergente et vu que la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}a_{n}^{2}} converge par hypothèse, on conclut dans un premier temps que la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}\frac{1}{2}\left(a_{n}^{2}+\frac{1}{n^{2}}\right)} converge, puis (avec le principe de comparaison) que la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}\frac{a_{n}}{n}} est absolument convergente (donc convergente).

Plus généralement (et par le même argument ) : si les séries {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}a_{n}^{2}} et {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}b_{n}^{2}} convergent, alors la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}a_{n}b_{n}} est absolument convergente.

Ceci permet de définir un produit scalaire sur l’espace vectoriel des suites réelles de carré sommable, traditionnellement noté \ell_{2}\left(\mathbb{R}\right). Il suffit de poser, pour tout \left(a,b\right)\in\ell_{2}\left(\mathbb{R}\right)^{2} :

    \[ \left(a\mid b\right)=\sum_{n=1}^{\infty}a_{n}b_{n}\]

On peut montrer, en outre, que \ell_{2}\left(\mathbb{R}\right) est un espace de Hilbert (c’est-à-dire qu’il est complet pour la norme induite par ce produit scalaire).

exercice 2 facile

En supposant que la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}a_{n}} converge, il suffit de voir que :

    \[ \forall n\in\mathbb{N},\thinspace0\leqslant\frac{a_{n}}{1+a_{n}}\leqslant a_{n}\]

pour conclure (avec le principe de comparaison) que la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}\frac{a_{n}}{1+a_{n}}} converge aussi.

On peut aussi invoquer la règle des équivalents puisque, vu que {\displaystyle \lim_{n\rightarrow\infty}a_{n}=0} (condition nécessaire de convergence), on a :

    \[ \frac{a_{n}}{1+a_{n}}\sim a_{n}\quad\text{lorsque }n\rightarrow\infty\]

Réciproquement, supposons la convergence de la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}\frac{a_{n}}{1+a_{n}}}. En posant, pour tout n\in\mathbb{N} :

    \[ b_{n}=\frac{a_{n}}{1+a_{n}}\]

il est clair que b_{n}\neq1 et qu’on peut donc écrire :

    \[ a_{n}=\frac{b_{n}}{1-b_{n}}\]

Comme {\displaystyle \lim_{n\rightarrow\infty}b_{n}=0} (condition nécessaire de convergence, à nouveau), on voit que a_{n}\sim b_{n} et la convergence de la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}a_{n}} en résulte.

exercice 3 facile

C’est VRAI. En effet, pour tout n\in\mathbb{N} :

    \[ 0\leqslant b_{n}-a_{n}\leqslant c_{n}-a_{n}\]

or la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}\left(c_{n}-a_{n}\right)} converge (différence de deux séries convergentes) et donc, d’après le principe de comparaison, la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}\left(b_{n}-a_{n}\right)} converge aussi. Ainsi, la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}a_{n}} apparaît comme la différence de deux séries convergentes, à savoir {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}b_{n}} et {\displaystyle \sum_{n\geqslant0}\left(b_{n}-a_{n}\right)}.

Pour tout couple \left(r,s\right) de réels strictement positifs :

    \[ r^{\ln\left(s\right)}=e^{\ln\left(r\right)\ln\left(s\right)}=s^{\ln\left(r\right)}\]

En appliquant ceci au couple \left(r,s\right)=\left(\ln\left(n\right),n\right), il vient :

    \[ \forall n\geqslant2,\:\frac{1}{\ln\left(n\right)^{\ln\left(n\right)}}=\frac{1}{n^{\ln\left(\ln\left(n\right)\right)}}\]

Il est maintenant clair que :

    \[\boxed{\frac{1}{n^{\ln\left(\ln\left(n\right)\right)}}\leqslant\frac{1}{n^{2}}}\]

dès que n est assez grand (pour être précis, dès que n\geqslant1619 puisque e^{e^{2}}\simeq1618,2 à 10^{-1} près).

Finalement, d’après le principe de comparaison, la série proposée converge.

Posons, pour tout n\in\mathbb{N}^{\star} :

    \[ S_{n}=\sum_{k=1}^{n}\frac{1}{k\thinspace2^{k}}\]

A l’aide de l’indication, on trouve une expression intégrale pour cette somme partielle :

    \begin{eqnarray*}S_{n} & = & \sum_{k=1}^{n}\int_{0}^{1/2}t^{k-1}\thinspace dt\\& = & \int_{0}^{1/2}\sum_{k=1}^{n}t^{k-1}\thinspace dt\\& = & \int_{0}^{1/2}\frac{1-t^{n}}{1-t}\thinspace dt\end{eqnarray*}

et donc :

    \[ S_{n}=\ln\left(2\right)-\int_{0}^{1/2}\frac{t^{n}}{1-t}\thinspace dt\]

Il suffit alors de voir que :

    \[ 0\leqslant\int_{0}^{1/2}\frac{t^{n}}{1-t}\thinspace dt\leqslant2\int_{0}^{1/2}\thinspace t^{n}\thinspace dt=\frac{1}{\left(n+1\right)\thinspace2^{n}}\]

pour conclure que :

    \[ \lim_{n\rightarrow\infty}\int_{0}^{1/2}\frac{t^{n}}{1-t}\thinspace dt=0\]

Ainsi, la série la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}\frac{1}{n\thinspace2^{n}}} converge et admet pour somme :

    \[ \boxed{\sum_{n=1}^{\infty}\frac{1}{n\thinspace2^{n}}=\ln\left(2\right)}\]

Dans l’exercice précédent, on a obtenu une formule intégrale pour le reste :

    \[ R_{n}=\sum_{k=n+1}^{\infty}\frac{1}{k\thinspace2^{k}}\]

à savoir :

    \[ R_{n}=\int_{0}^{1/2}\frac{t^{n}}{1-t}\thinspace dt\]

ainsi que l’encadrement :

    \[ 0\leqslant R_{n}\leqslant\frac{1}{\left(n+1\right)\thinspace2^{n}}\]

Autrement dit, pour tout n\in\mathbb{N}^{\star} :

    \[ 0\leqslant\ln\left(2\right)-S_{n}\leqslant\frac{1}{\left(n+1\right)\thinspace2^{n}}\]

On peut donc affirmer que S_{n} sera une valeur approchée (par
défaut) de \ln\left(2\right) à 10^{-7} près, dès que la condition

    \[ \frac{1}{\left(n+1\right)\thinspace2^{n}}\leqslant10^{-7}\]

est remplie, ce qui équivaut bien sûr à :

    \[ \left(n+1\right)\thinspace2^{n}\geqslant10^{7}\]

Avec Python, on peut écrire une fonction qui renvoie le plus petit entier naturel vérifiant ce type de condition :

def seuil(p):
    n = 0
    while ((n+1) * 2**n < 10**p):
        n += 1
    return n

On obtient ainsi :

>>> seuil(7)
    19

Ensuite, il nous faut une fonction qui calcule la somme partielle S_{n} pour un entier n\geqslant1 donné. On peut utiliser le module fractions pour calculer les sommes partielles de manière exacte :

from fractions import Fraction

def sommePartielle(n):
    s = Fraction()
    for k in range (1,n+1):
        s += Fraction(1, k * 2**k)
    return s

Et voici le résultat :

>>> sommePartielle(19)
    Fraction(10574855234543, 15256293212160)

qu’on peut d’ailleurs vérifier (le symbole _ fait référence au résultat précédemment calculé par l’interpréteur Python) :

>>> log(2) - _
    9.119263222334695e-08

Tout ceci montre que le rationnel

    \[ S_{19}=\frac{10\thinspace574\thinspace855\thinspace234\thinspace543}{15\thinspace256\thinspace293\thinspace212\thinspace160}\]

est une valeur approchée par défaut à 10^{-7} près de \ln\left(2\right).

Et si l’on veut on écriture décimale approchée :

>>> float(sommePartielle(19))
    0.6931470893673131

d’où finalement :

    \[ \boxed{0,6931470<\ln\left(2\right)<0,6931471}\]

Supposons \boxed{\alpha>1} et soit \beta\in\left]1,\alpha\right[. Alors pour N convenable et tout n\geqslant N :

    \[ \frac{\ln\left(\frac{1}{a_{n}}\right)}{\ln\left(n\right)}\geqslant\beta\]

ou encore :

    \[ a_{n}\leqslant\frac{1}{n^{\beta}}\]

d’où la convergence de la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}\,a_{n}.}

Si \boxed{\alpha<1}, alors à partir d’un certain rang :

    \[ \frac{\ln\left(\frac{1}{a_{n}}\right)}{\ln\left(n\right)}\leqslant1\]

c’est-à-dire :

    \[ a_{n}\geqslant\frac{1}{n}\]

d’où la divergence de la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}\,a_{n}.}

En revanche, on ne peut rien dire si \boxed{\alpha=1}. En effet (dans ce qui suit, on suppose connues les séries de Bertrand) en choisissant :

    \[ a_{n}=\frac{1}{n\ln\left(n\right)}\]

on voit que :

    \[ \frac{\ln\left(\frac{1}{a_{n}}\right)}{\ln\left(n\right)}=1+\frac{\ln\left(\ln\left(n\right)\right)}{\ln\left(n\right)}\rightarrow1\]

et la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant2}a_{n}} diverge; tandis que pour :

    \[ a_{n}=\frac{1}{n\ln^{2}\left(n\right)}\]

on a encore :

    \[ \frac{\ln\left(\frac{1}{a_{n}}\right)}{\ln\left(n\right)}=1+\frac{2\thinspace\ln\left(\ln\left(n\right)\right)}{\ln\left(n\right)}\rightarrow1\]

mais cette fois, la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant2}a_{n}} converge.

Une version plus simple de cet exercice consiste à calculer explicitement :

    \[ A=\sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{\left(2n\right)!}\]

Si vous connaissez le développement en série entière de la fonction cosinus hyperbolique, alors tout est dit :

    \[ A=\frac{1}{2}\left(e+\frac{1}{e}\right)\]

Mais on peut totalement se passer de cela et c’est même mieux, si l’on veut comprendre ce qui se passe. L’idée est d’ajouter membre à membre les égalités :

    \[ e=\exp\left(1\right)=\sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{n!}\]

et

    \[ \frac{1}{e}=\exp\left(-1\right)=\sum_{n=0}^{\infty}\frac{\left(-1\right)^{n}}{n!}\]

Les termes d’indice impair se neutralisent et il reste le double de
la série des termes d’indice pair, d’où le résultat.

Le fait que -1 soit un nombre dont la suite des puissances est de période 2 joue ici un rôle crucial. Il est donc naturel de chercher un nombre dont la suite des puissances serait de période 3.

Eh bien justement, nous connaissons un tel nombre ! Il s’agit de :

    \[ j=e^{2i\pi/3}\]

qui est l’une des racines cubiques de l’unité. Ajoutons donc, membre à membre, les trois égalités suivantes :

    \[ \left\{ \begin{array}{ccc} e & = & {\displaystyle \sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{n!}}\\\\e^{j} & = & {\displaystyle \sum_{n=0}^{\infty}\frac{j^{n}}{n!}}\\\\e^{j^{2}} & = & {\displaystyle \sum_{n=0}^{\infty}\frac{j^{2n}}{n!}} \end{array}\right.\]

Au membre de droite, on obtient le nombre complexe :

    \[ \sum_{n=0}^{\infty}\frac{1+j^{n}+j^{2n}}{n!}\]

Si l’on pose, pour tout n\in\mathbb{N} :

    \[ z_{n}=1+j^{n}+j^{2n}\]

alors, d’après de la formule bien connue 1+j+j^{2}=0 :

    \[z_{n}=\left\{ \begin{array}{cc}3 & \text{si }n\equiv0\pmod{3}\\\\0 & \text{sinon}\end{array}\right.\]

Ainsi :

    \[\boxed{\sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{\left(3n\right)!}=\frac{1}{3}\left(e+e^{j}+e^{j^{2}}\right)}\]

On peut améliorer un peu la forme du résultat. En effet :

    \[ j=-\frac{1}{2}+i\frac{\sqrt{3}}{2}\]

donc :

    \[ e^{j}=\frac{1}{\sqrt{e}}\left(\cos\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)+i\sin\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)\right)\]

et de même, comme j^{2} n’est autre que le conjugué de j :

    \[ e^{j^{2}}=\frac{1}{\sqrt{e}}\left(\cos\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)-i\sin\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)\right)\]

En conclusion :

    \[ \boxed{\sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{\left(3n\right)!}=\frac{1}{3}\left(e+\frac{2}{\sqrt{e}}\cos\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)\right)}\]

exercice 9 difficile

Il est clair que 0\leqslant\left(1-t^{n}\right)^{1/n}\leqslant1, pour tout \left(n,t\right)\in\mathbb{N}^{\star}\times\left[0,1\right]. On peut donc considérer l’application :

    \[ f_{n}:\left[0,1\right]\rightarrow\left[0,1\right],\thinspace t\mapsto\left(1-t^{n}\right)^{1/n}\]

Il s’agit d’une involution (c’est-à-dire que f_{n}\circ f_{n}=id_{\left[0,1\right]}) et son graphe présente donc une symétrie par rapport à la droite \Delta d’équation y=x.

Par ailleurs, f_{n} est dérivable sur \left[0,1\right[ et pour tout t dans cet intervalle :

    \[ f_{n}'\left(t\right)=-t^{n-1}\,\left(1-t^{n}\right)^{\frac{1}{n}-1}\leqslant0\]


ce qui montre que f_{n} est décroissante.

Graphe de f_n

L’abscisse du point d’intersection entre le graphe de f_{n} et \Delta est :

    \[t_{n}=2^{-\frac{1}{n}}\]

Notons u_{n} le terme général de la série proposée :

    \[ u_{n}=\int_{0}^{1}\left(1-\left(1-t^{n}\right)^{1/n}\right)\thinspace dt\]

et notons encore :

  • a_{n} est l’aire du carré bleu
  • b_{n} est l’aire de chacune des régions vertes

de sorte que, pour tout n\in\mathbb{N}^\star :

    \[\boxed{u_n=a_n+2\,b_n}\]

➤ Montrons maintenant la convergence de chacune des séries

    \[\sum_{n\geqslant1}a_n\qquad\text{et}\qquad\sum_{n\geqslant1}b_n\]

D’une part :

    \[\boxed{a_{n}=\left(1-t_{n}\right)^{2}\sim{\displaystyle \frac{\ln^{2}\left(2\right)}{n^{2}}}}\]

ce qui prouve que la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}a_{n}} converge.

D’autre part :

    \begin{eqnarray*}b_{n} & = & \int_{0}^{t_{n}}\,\left(1-\left(1-t^{n}\right)^{\frac{1}{n}}\right)\,dt\\& = & \int_{0}^{t_{n}}\,\frac{t^{n}}{{\displaystyle \sum_{k=0}^{n-1}\,\left(1-t^{n}\right)^{\frac{k}{n}}}}\,dt\\& \leqslant & \frac{1}{{\displaystyle \sum_{k=0}^{n-1}\,2^{-\frac{k}{n}}}}\,\int_{0}^{t_{n}}\,t^{n}\,dt\end{eqnarray*}

Mais :

    \[ {\displaystyle \sum_{k=0}^{n-1}\,2^{-\frac{k}{n}}}=\frac{1}{2}\left(1-2^{-\frac{1}{n}}\right)^{-1}\]


et :

    \[ \int_{0}^{t_{n}}\,t^{n}\,dt=\frac{2^{-\frac{1}{n}}}{2\left(n+1\right)}\]


donc :

    \[\boxed{b_{n}\leqslant\frac{2^{-1/n}\left(1-2^{-1/n}\right)}{n+1}\sim\frac{\ln\left(2\right)}{n^{2}}}\]


ce qui prouve que la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}\,b_{n}} converge aussi.

Finalement, la série {\displaystyle \sum_{n\geqslant1}u_{n}} converge.

Si un point n’est pas clair ou vous paraît insuffisamment détaillé, n’hésitez pas à poster un commentaire ou à me joindre via le formulaire de contact.

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