

Pour tout couple
de réels :
![]()
Cette inégalité n’est qu’une reformulation de la relation ![]()
En remplaçant
et
par
et
respectivement, on voit que, pour tout
:
![]()
Comme la série
est convergente et vu que la série
converge par hypothèse, on conclut dans un premier temps que la série
converge, puis (avec le principe de comparaison) que la série
est absolument convergente (donc convergente).
Plus généralement (et par le même argument ) : si les séries
et
convergent, alors la série
est absolument convergente.
Ceci permet de définir un produit scalaire sur l’espace vectoriel des suites réelles de carré sommable, traditionnellement noté
Il suffit de poser, pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \left(a\mid b\right)=\sum_{n=1}^{\infty}a_{n}b_{n}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-2d29fe4726330f72ee43a8c8f33be1e9_l3.png)
On peut montrer, en outre, que
est un espace de Hilbert (c’est-à-dire qu’il est complet pour la norme induite par ce produit scalaire).

En supposant que la série
converge, il suffit de voir que :
![]()
On peut aussi invoquer la règle des équivalents puisque, vu que
(condition nécessaire de convergence), on a :
![]()
Réciproquement, supposons la convergence de la série
En posant, pour tout
:
![]()
![]()

C’est VRAI. En effet, pour tout
:
![]()

Pour tout couple
de réels strictement positifs :
![]()
En appliquant ceci au couple
il vient :
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\frac{1}{n^{\ln\left(\ln\left(n\right)\right)}}\leqslant\frac{1}{n^{2}}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-56fb1c41023259135018d94e2208290b_l3.png)
Finalement, d’après le principe de comparaison, la série proposée converge.

Posons, pour tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ S_{n}=\sum_{k=1}^{n}\frac{1}{k\thinspace2^{k}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-574bd6b1fe9c1263d6109fa5c8b192ae_l3.png)

![]()
Il suffit alors de voir que :
![]()
![]()
Ainsi, la série la série
converge et admet pour somme :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \boxed{\sum_{n=1}^{\infty}\frac{1}{n\thinspace2^{n}}=\ln\left(2\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c314b271f2ae5c3c86a87617015f45ab_l3.png)

Dans l’exercice précédent, on a obtenu une formule intégrale pour le reste :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ R_{n}=\sum_{k=n+1}^{\infty}\frac{1}{k\thinspace2^{k}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-8cc68a5d37ab9941fbbef81f9ee3a97f_l3.png)
![]()
![]()
Autrement dit, pour tout
:
![]()
défaut) de
![]()
![]()
Avec Python, on peut écrire une fonction qui renvoie le plus petit entier naturel vérifiant ce type de condition :
def seuil(p):
n = 0
while ((n+1) * 2**n < 10**p):
n += 1
return n
On obtient ainsi :
>>> seuil(7)
19
Ensuite, il nous faut une fonction qui calcule la somme partielle
pour un entier
donné. On peut utiliser le module fractions pour calculer les sommes partielles de manière exacte :
from fractions import Fraction
def sommePartielle(n):
s = Fraction()
for k in range (1,n+1):
s += Fraction(1, k * 2**k)
return s
Et voici le résultat :
>>> sommePartielle(19)
Fraction(10574855234543, 15256293212160)
qu’on peut d’ailleurs vérifier (le symbole _ fait référence au résultat précédemment calculé par l’interpréteur Python) :
>>> log(2) - _
9.119263222334695e-08
Tout ceci montre que le rationnel
![]()
Et si l’on veut on écriture décimale approchée :
>>> float(sommePartielle(19))
0.6931470893673131
d’où finalement :
![]()

Supposons
et soit
Alors pour
convenable et tout
:
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \frac{\ln\left(\frac{1}{a_{n}}\right)}{\ln\left(n\right)}\geqslant\beta\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-6c3c687b47f5e750b97a471f790c7f4d_l3.png)
![]()
Si
, alors à partir d’un certain rang :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \frac{\ln\left(\frac{1}{a_{n}}\right)}{\ln\left(n\right)}\leqslant1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-afe37b9d6c90b70e7a7fb19740f7fde8_l3.png)
![]()
En revanche, on ne peut rien dire si
En effet (dans ce qui suit, on suppose connues les séries de Bertrand) en choisissant :
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \frac{\ln\left(\frac{1}{a_{n}}\right)}{\ln\left(n\right)}=1+\frac{\ln\left(\ln\left(n\right)\right)}{\ln\left(n\right)}\rightarrow1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-c97d39fda78bcc0f36845a457b54dd0a_l3.png)
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \frac{\ln\left(\frac{1}{a_{n}}\right)}{\ln\left(n\right)}=1+\frac{2\thinspace\ln\left(\ln\left(n\right)\right)}{\ln\left(n\right)}\rightarrow1\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-e054983ef9e65fda1ca2872ca5d40e6a_l3.png)

Une version plus simple de cet exercice consiste à calculer explicitement :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ A=\sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{\left(2n\right)!}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ee14e3471a97c6daaee1f139059cef84_l3.png)
Si vous connaissez le développement en série entière de la fonction cosinus hyperbolique, alors tout est dit :
![]()
Mais on peut totalement se passer de cela et c’est même mieux, si l’on veut comprendre ce qui se passe. L’idée est d’ajouter membre à membre les égalités :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ e=\exp\left(1\right)=\sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{n!}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b688522ce7bb4957a9aa220b46ce12e8_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \frac{1}{e}=\exp\left(-1\right)=\sum_{n=0}^{\infty}\frac{\left(-1\right)^{n}}{n!}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-86c3ad1b39f14086ab1bf2c805d784a7_l3.png)
la série des termes d’indice pair, d’où le résultat.
Le fait que
soit un nombre dont la suite des puissances est de période 2 joue ici un rôle crucial. Il est donc naturel de chercher un nombre dont la suite des puissances serait de période 3.
Eh bien justement, nous connaissons un tel nombre ! Il s’agit de :
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \left\{ \begin{array}{ccc} e & = & {\displaystyle \sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{n!}}\\\\e^{j} & = & {\displaystyle \sum_{n=0}^{\infty}\frac{j^{n}}{n!}}\\\\e^{j^{2}} & = & {\displaystyle \sum_{n=0}^{\infty}\frac{j^{2n}}{n!}} \end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d89e1472689e76edd78c2c3f428545ea_l3.png)
Au membre de droite, on obtient le nombre complexe :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \sum_{n=0}^{\infty}\frac{1+j^{n}+j^{2n}}{n!}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-b0d5c5668fadc37ab6169b0167c562b3_l3.png)
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[z_{n}=\left\{ \begin{array}{cc}3 & \text{si }n\equiv0\pmod{3}\\\\0 & \text{sinon}\end{array}\right.\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-217c7cb2ed0db72d2a41914af39c365f_l3.png)
Ainsi :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{\sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{\left(3n\right)!}=\frac{1}{3}\left(e+e^{j}+e^{j^{2}}\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-eb1df8a1d6d8e52ed0f1dfaa9f230ef8_l3.png)
On peut améliorer un peu la forme du résultat. En effet :
![]()
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ e^{j}=\frac{1}{\sqrt{e}}\left(\cos\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)+i\sin\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-357ca23af7f0ce2c3de01ef4f328de4c_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ e^{j^{2}}=\frac{1}{\sqrt{e}}\left(\cos\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)-i\sin\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bfe52dbac2ee45bf5fc1746038c88738_l3.png)
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \boxed{\sum_{n=0}^{\infty}\frac{1}{\left(3n\right)!}=\frac{1}{3}\left(e+\frac{2}{\sqrt{e}}\cos\left(\frac{\sqrt{3}}{2}\right)\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-bf4f6773e837396767c7feb5210bb10e_l3.png)

Il est clair que
pour tout
On peut donc considérer l’application :
![]()
Il s’agit d’une involution (c’est-à-dire que
et son graphe présente donc une symétrie par rapport à la droite
d’équation ![]()
Par ailleurs,
est dérivable sur
et pour tout
dans cet intervalle :
![]()
ce qui montre que


L’abscisse du point d’intersection entre le graphe de
et
est :
![]()
![]()
est l’aire du carré bleu
est l’aire de chacune des régions vertes
de sorte que, pour tout
:
![]()
➤ Montrons maintenant la convergence de chacune des séries
![]()
D’une part :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{a_{n}=\left(1-t_{n}\right)^{2}\sim{\displaystyle \frac{\ln^{2}\left(2\right)}{n^{2}}}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-65034cac872e4b92a1a036d226e853c9_l3.png)
D’autre part :

Mais :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ {\displaystyle \sum_{k=0}^{n-1}\,2^{-\frac{k}{n}}}=\frac{1}{2}\left(1-2^{-\frac{1}{n}}\right)^{-1}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-7479d06a10a24471ae1a3651aff5e59e_l3.png)
et :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[ \int_{0}^{t_{n}}\,t^{n}\,dt=\frac{2^{-\frac{1}{n}}}{2\left(n+1\right)}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a04264abc9e019968ed40519a31e5aab_l3.png)
donc :
![Rendered by QuickLaTeX.com \[\boxed{b_{n}\leqslant\frac{2^{-1/n}\left(1-2^{-1/n}\right)}{n+1}\sim\frac{\ln\left(2\right)}{n^{2}}}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-449f396a849eb6bb794cfd730aeda14e_l3.png)
ce qui prouve que la série
Finalement, la série
converge.
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