Pour tout , d’après la formule du binôme :
Il en résulte que :
Pour tout l’évaluation en du polynôme
pour tout donne :
Comme le coefficient dominant de est on en déduit que :
Remarque
On peut aussi factoriser et puis formuler une conjecture et la valider en raisonnant par récurrence.
Donnons deux preuves de ce résultat. La première sera constructive, contrairement à la seconde.
Preuve 1
Raisonnons par condition nécessaire. Si alors convient (et c’est la seule possibilité). Sinon, notons et observons que si convient alors et :
d’où, par sommation et vu que :
Réciproquement, il est facile de voir que si est ainsi défini, alors
Preuve 2
Après avoir traité le cas particulier où (cf. preuve n° 1), considérons l’endomorphisme et notons
Le sous-espace est stable par et l’on dispose donc de l’endomorphisme induit
Comme le théorème du rang assure que est une bijection, d’où la conclusion.
Pour il suffit de voir que :
Pour une factorisation en produit de trinômes du second degré à coefficients rationnels est impossible. Montrons cela par l’absurde. Supposons l’existence de réels tels que :
Noter que cette hypothèse ne diminue en rien la généralité (si est le produit de deux trinômes non unitaires, il suffit de diviser chacun d’eux par son coefficient dominant pour se ramener au cas de deux trinômes unitaires). Par identification :
La première relation donne En reportant dans la 3ème, on trouve : Si alors et :
d’où ce qui est impossible. Donc et Alors :
La première possibilité est écartée car elle entraîne La seconde conduit à d’où Mais est irrationnel et le calcul est donc concluant.
Autre point de vue (plus « savant » et plus rapide). On observe que :
Or la décomposition dans en produit de facteurs irréductibles est unique (aux facteurs inversibles près), d’où la conclusion.
D’après la formule de Moivre :
et d’après la fomule du binôme :
Dans cette somme, les termes d’indices pairs sont réels et ceux d’indices impairs sont imaginaires purs. Par conséquent :
Supposons est \textbf{\emph{impair}} et posons Cette dernière égalité devient :
Pour finir, on peut remplacer par et donc :
où l’on a posé :
que l’on peut encore écrire :
Supposons maintenant pair non nul et admettons qu’il existe un polynôme tel que :
Alors :
et ceci est absurde si l’on choisit tel que (par exemple
Parmi les polynômes constants, seul le polynôme nul convient (car est la seule solution de l’équation avec Parmi les polynômes de degré 1, les seules solutions sont et En effet, si vérifie
alors pour on a d’où Il reste Si on obtient une contradiction en choisissant tel que
Et si on obtient une contradiction en choisissant tel que Donc
Supposons maintenant l’existence d’un polynôme solution de degré supérieur ou égal à En dérivant chaque membre de l’équation fonctionnelle, on trouve, pour tout :
()
On observe que le membre de droite est borné. Pourtant, comme il existe une suite telle que :En remplaçant par dans le membre de gauche de on obtient une quantité non bornée : contradiction ! En conclusion, les seuls polynômes vérifiant sont et
Si l’on pose :
il est connu que est une base de Considérons l’ensemble des polynômes vérifiant :
On voit que est un sous-espace vectoriel de Et comme et appartiennent à alors Maintenant, choisissons de sorte que :
et posons D’après le lemme de Rolle, il existe et tels que :
En appliquant à nouveau le lemme de Rolle, mais cette fois à on voit qu’il existe tel que :
c’est-à-dire :
ou encore (vu que :
comme souhaité.
Soit tel que pour tout Posons :
Etant donné si vérifie alors pour tout et donc
En choisissant dans ce qui précède, on voit que si alors
Mais comme et sont premiers, ils sont égaux ! Ainsi, le polynôme est constant puisqu’il prend une infinité de fois la même valeur.
Réciproquement, il est clair que les polynômes constants avec conviennent !
Le polynôme nul convient. Si convient, alors en notant et en choisissant tous distincts (ce qui est possible vu que est infini par hypothèse), on sait que :
avec, pour tout :
Manifestement :
et comme, par hypothèse :
il apparaît que La réciproque est triviale : tout élément de possède la propriété voulue.
En conclusion : les polynômes vérifiant pour une certaine partie infinie de sont exactement ceux à coefficients dans
Remarque
En particulier, les seuls vérifiant sont les éléments de De la même manière, les seuls vérifiant sont les éléments de
Autre point de vue pour cette dernière affirmation : et (le polynôme conjugué de c’est-à-dire celui dont les coefficients sont les conjugués de ceux de coïncident sur et comme est infini, alors ce qui signifie exactement que
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