Le calcul des premiers termes de cette suite donne, successivement :
ce qui nous amène naturellement à conjecturer que :
Prouvons ceci par récurrence.
Vue la manière dont cette suite a été définie, il s’agira d’une récurrence d’ordre 2.
Et comme l’initialisation est faite (largement), on peut passer à l’hérédité.
Supposons donc qu’on ait et pour un certain
Alors :
comme souhaité.
On calcule facilement :
Manifestement, 9 ne divise ni ni (puisque mais 9 divise et
On calcule ensuite :
ce qui prouve que
Une récurrence vient d’être initialisée. Supposons que, pour un certain on ait :
Comme est multiple de alors et donc puisque
En conclusion :
On va utiliser la :
Proposition
Soit une suite de réels strictement positifs.
Si , alors :
Ce résultat est une conséquence immédiate du lemme de Cesàro, appliqué à la suite
Cela dit, posons pour tout :
Comme :
on voit que :
et donc :
On observe que :
qui est entier, vu qu’il s’agit d’un produit d’entiers. Ceci règle la question.
Remarque
Posons . Le nombre entier :
est ce qu’on appelle un coefficient multinomial . Il est parfois noté :
et admet l’interprétation combinatoire suivante.
Etant donnés objets et cases numérotées de 1 à cet entier indique le nombre de façons de placer :
- objets dans la case 1,
- objets dans la case 2,
- etc …,
- les objets restants dans la case
Lorsque (et donc on retrouve le coefficient binomial ordinaire :
Si l’un des deux entiers ou vaut 0 ou 1, le résultat est évidemment vrai.
Supposons maintenant que
Alors car Il s’ensuit que
Par ailleurs puisque :
Finalement, par transitivité :
Selon la formule du pion :
d’où, en simplifiant par :
et donc :
()
Montrons à présent, par récurrence sur (l’entier est fixé) que :Pour c’est évident. Supposons que, pour un certain entier il existe tel que Alors :
Or d’après :
Ainsi :
ce qui montre que :
comme souhaité. En conclusion :
L’inégalité est vraie pour (c’est une égalité).
Supposons-la vraie pour un certain Alors :
Pour conclure, il suffit de voir que :
c’est-à-dire :
()
Or, la suite de terme général est croissante et de premier terme 2, donc :
et donc :
d’où puisque
On a prouvé par récurrence que :
Voici maintenant une autre preuve, plus élégante.
On observe que :
Or, pour tout :
puisque :
Il en résulte que :
Commençons par établir le corollaire suivant de la formule de Legendre :
Corollaire
Etant donnés et on note la somme des chiffres en base de Alors :
Preuve (cliquer pour déplier / replier)
Décomposons en base :
avec :
Pour tout :
()
car :et
Donc, d’après la formule de Legendre et la relation :
Or et la relation annoncée en résulte.
Venons-en maintenant à l’exercice. La condition équivaut à
Or, en remplaçant par 2 dans le corollaire ci-dessus :
où désigne la somme des chiffres binaires de ou, ce qui revient au même, le nombre 1 dans l’écriture binaire de
Ainsi, pour tout :
Cette dernière condition signifie bien sûr que c’est-à-dire que est une puissance de 2. En conclusion :
La formule de Legendre donne :
Or, il se trouve que, pour tout :
On peut établir ceci en se limitant au cas où car d’une part et d’autre part
Soit donc et soit Alors :
Le tableau ci-dessous répertorie, pour chaque les valeurs de et
On constate, à chaque fois, la positivité de :
On notera que la fonction est à valeurs dans .
Cette fonction a été utilisée par le mathématicien russe P. Tchebytchev pour établir le théorème selon lequel, pour tout :
où désigne le nombre de nombres premiers inférieurs à et sont des constantes telles que .
Si un point n’est pas clair ou vous paraît insuffisamment détaillé, n’hésitez pas à poster un commentaire ou à me joindre via le formulaire de contact.