Pour tout :
et donc :
En multipliant numérateur et dénominateur par le produit des nombres pairs de à on fait apparaître une factorielle au numérateur :
Or :
et donc :
Noter qu’en multipliant numérateur et dénominateur par le produit des nombres impairs de à on n’obtiendrait rien d’aussi intéressant !
Les deux fonctions suivantes calculent respectivement, étant donné un entier positif ou nul la factorielle et le nombre de chiffres décimaux de :
def fact(n): f = 1 a = n while a > 0: f *= a a -= 1 return f
def nbChiffres(n): if n == 0: return 1 c = 0 a = n while a > 0: c += 1 a //= 10 return c
La fonction suivante affiche, parmi les entiers positifs inférieurs ou égaux à maxi, ceux qui sont égaux au nombre de chiffres de leur factorielle :
def cherche(maxi): for i in range(maxi + 1): if i == nbChiffres(fact(i)): print(i) return
On obtient :
>>> cherche (100) 1 22 23 24
Par ailleurs, on sait que pour tout le nombre de chiffres décimaux de est :
et que pour tout
Une condition suffisante pour que est donc :
Or, en posant
on constate que :
La suite est donc strictement croissante à partir du rang Comme :
et
on voit que et donc Il en résulte que dès que Les quatre solutions 1, 22, 23 et 24 trouvées par programme sont donc les seules.
Calculons le quotient de deux termes consécutifs :
Il apparaît que :
et, en particulier, qu’il existe tel que :
La suite est donc (strictement) décroissante à partir d’un certain rang. Comme elle est minorée (par elle converge. En notant sa limite, on voit en passant à la limite dans l’égalité :
que c’est-à-dire
Bref, on a montré que :
Posons, pour tout :
On observe que Il suffit donc, pour conclure, de montrer que la suite est croissante. Pour tout :
On souhaite comparer cette quantité à ce qui revient à trouver le signe de :
Or, on sait que :
En remplaçant par dans cette majoration, on obtient ce qui établit le résultat.
Autre point de vue, utilisant le développement en série entière de l’exponentielle, ainsi que la formule du binôme :
L’intégrale est « doublement impropre » : elle présente une singularité en 0 et une autre en
Pour la borne 0, on utilise l’équivalent :
et le fait que l’intégrale est convergente puisque D’après la règle des équivalents, l’intégrale est donc convergente.
Pour la borne on observe (avec la propriété des croissances comparées) que :
d’où l’existence d’un réel tel que :
Par comparaison, la convergence de en résulte. Finalement, l’intégrale proposée est convergente, quel que soit
Maintenant, fixons et choisissons des bornes et vérifiant En intégrant par parties, on obtient :
Après passage à la limite (lorsque et :
Ensuite, on calcule aisément :
La suite de terme général (pour vérifie donc les relations :
On reconnaît aussitôt la factorielle :
Remarque
Notre fonction est une translatée de la fonction Gamma d’Euler, officiellement définie par :
Pour en savoir plus à ce sujet, voir par exemple ici.
Soit un quadruplet solution. Alors donc c’est-à-dire De même pour et et donc :
ou encore et ceci impose
On essaie maintenant toutes ces possibilités. Vue la symétrie des rôles de et puisque il suffit de tester successivement :
On ne trouve au final qu’une seule solution :
Notons le sous-ensemble de constitué des produits de factorielles de nombres premiers et des quotients de tels produits.
Il est clair que (considérer le produit vide ou bien, tout simplement :
Par définition, est stable par produit et par quotient.
Montrons que D’évidence donc Supposons (hypothèse de récurrence forte) que contienne tous les nombres premiers inférieurs ou égaux à pour un certain Soit le plus petit nombre premier supérieur à Comme :
et vu que :
- tout est un produit de nombres premiers qui eux-mêmes appartiennent à
on constate que
Maintenant que l’inclusion est établie, et vu que tout entier est produit de nombres premiers, on voit que et finalement (stabilité de par quotient) que
Soit Notons :
et effectuons la chaîne de divisions euclidiennes :
Visiblement
En outre, en convenant que désigne on voit que pour tout :
ce qui impose c’est-à-dire :
En sommant toutes les égalités obtenues, on obtient :
En outre, si alors d’après la toute première égalité, ce qui est absurde. Donc et l’existence est établie. Passons à l’unicité.
Supposons que et que et vérifient :
avec en outre :
Déjà, il est nécessaire qu’on ait En effet, si par exemple alors :
tandis que :
ce qui contredit Il reste à prouver que pour tout Supposons le contraire et notons
Si par exemple alors d’une part :
et d’autre part :
ce qui contredit le fait que :
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