Ce qui suit est une mise en forme d’une démonstration écrite par Levi Ben Gerson en 1343 à la demande de Philippe de Vitry (voir la dernière section de l’article Qu’est-ce qu’une conjecture pour plus de détails).
Les connaissances requises sont quelques notions élémentaires d’algèbre et d’arithmétique.
Le résultat démontré ici est une version très rudimentaire de la conjecture de Catalan, selon laquelle les entiers 8 et 9 constituent le seul couple de puissances parfaites consécutives.
Enoncé
On appelle « nombre harmonique » tout entier de la forme
où ![]()
On se propose de montrer que les seules paires de nombres harmoniques consécutifs sont
,
,
et ![]()
On considère donc deux entiers
définis par :
![]()
- Montrer que
ne peuvent pas être tous deux pairs. - Montrer que
ne peuvent pas être tous deux multiples de 
- On suppose donc maintenant que
et 
- Montrer que

- Montrer que si
alors
ou 
- Montrer que si
alors
ou 
- Montrer que
Solution
- Si
sont tous deux pairs, alors (comme
) :
… contradiction.![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|A-B\right|\geqslant2\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-0202be8a341d3a4692261aeac4acc597_l3.png)
- De même, si
sont tous deux multiples de
alors (comme
) :
… nouvelle contradiction.![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left|A-B\right|\geqslant3\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-5f3609a780479ae667ae4fbf058fceae_l3.png)
- Comme
ne sont ni simultanément pairs, ni simultanément multiples de 3, on peut supposer que l’un deux est une puissance de 2 et que l’autre est une puissance de 3. Posons donc :![Rendered by QuickLaTeX.com \[\fcolorbox{black}{myBlue}{$A=3^{n}$}\qquad\text{et}\qquad\fcolorbox{black}{myBlue}{$B=2^{p}$}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-60e9ed4f386e15c491a3472b3c735a40_l3.png)
- Si n est pair, alors en posant
:
et sinon, en posant![Rendered by QuickLaTeX.com \[A=3^{2k}=9^{k}\equiv1\pmod{8}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-ba84496d116d275e994d1bda07400058_l3.png)
:![Rendered by QuickLaTeX.com \[A=3^{2k+1}=3\times9^{k}\equiv3\pmod{8}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-605ea861bb04ded9477c1fafdc388256_l3.png)
- Si
, alors
ce qui impose
et donc :![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left(A,B\right)=\left(1,2\right)\text{ ou }\left(A,B\right)=\left(3,4\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-a46316dd62953e4d35bdab7c8db8eaaa_l3.png)
- Si
alors
c’est-à-dire :
Si![Rendered by QuickLaTeX.com \[B=2\text{ ou }\left(B=2^{p}\text{ avec }p\geqslant3\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d1a7bf7ebf49935b1a877883f4e340d5_l3.png)
alors
et sinon,
est nécessairement pair (d’après 3-a). En posant
, la relation
prend la forme :
ce qui montre que![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left(3^{k}-1\right)\left(3^{k}+1\right)=2^{p}\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-d3adb16ee22428fd99c15e0236b43d9b_l3.png)
et
sont deux puissances de
distantes de
Il ne peut s’agir que de
et
Bref :
et donc ![Rendered by QuickLaTeX.com \[\left(A,B\right)=\left(9,8\right)\]](https://math-os.com/wp-content/ql-cache/quicklatex.com-09ad3044f1866937c3a8d0bddde42a0e_l3.png)
- Si n est pair, alors en posant
